Par Gilles Jobin,
mardi 13 novembre 2012
::Barratineries
Les grands causeurs nous laissent la même courbature que les grands vents.
Une coquette rit pour montrer ses dents, parle chevelure pour faire remarquer la sienne; son physique entre dans toutes ses paroles et toutes ses actions.
Le regard commence l'amour, la voix l'achève.
On apporte plus ou moins d'empressement au bonheur selon la confiance qu'on a en lui.
Fille de joie, Myrrha, trois choses te distinguent : tes yeux, tes dents et ta trahison.
Certains avautages deviennent terribles dans des mains ordinaires : témoin l'indépendance.
Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913
Par Gilles Jobin,
lundi 12 novembre 2012
::Barratineries
Les flatteurs sont comme les polisseurs du mensonge.
La pruderie est la maladie de la pudeur.
Si elles continuent ainsi, les jeunes filles modernes, c'est elles qui feront l'éducation de leurs maris. O sainte modestie, que tu étais belle sous tes voiles de mousseline !
La veille a de la naïveté, le lendemain a de la science.
L'éducation s'adresse à la plus puissante des puissances, la nature : aussi est-elle souvent vaincue.
Plus l'esprit est étroit, plus la vanité s'y tasse.
Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913
Par Gilles Jobin,
mercredi 7 novembre 2012
::Barratineries
On branle toujours quand on ne peut pas s'appuyer sur soi-même.
Il faut bien se résigner ; chacun doit assister à sa perte.
En amour irrégulier, la trahison est une chute, un désastre en amour légitime.
Les grimaces du monde en sont toute la sincérité.
Les grands mondains sont plus à plaindre qu'à blâmer: creux intérieurement, ils ne sont rien sans les autres, nourris de vide et toujours affamés de nouveau.
Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913