Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 12 janvier 2012

Citations quotidiennes 12.01.12

Les jeunes gens ont tout naturellement leur idéal particulier et c'est toujours le même.
H.G. Wells (Le choix d'une épouse, trad. Henri-D. Davray et B. Kozakiewicz, p.138, in Effrois et fantasmagories, Éd. Gallimad coll. L'imaginaire)

Mathematical objects are just concepts; they are the mental idealizations that mathematicians make, often stimulated by the appearance and seeming order of aspects of the world about us, but mental idealizations neverthless.
Roger Penrose (The emperor's new mind, Oxford University Press, p.94)

On demanda à Vatanen s'il avait l'intention de tuer et de manger le lièvre quand il aurait grandi. Vatanen déclara qu'il n'y songeait pas. On en conclut que personne bien sûr ne tuerait son propre chien, et qu'il est parfois plus facile de s'attacher à un animal qu'à un être humain.
Arto Paasilinna (Le lièvre de Vatanen, trad. Anne Colin du Terrail, p.23, Éd. Folio - hors commerce)

[En parlant d'une autopsie : ]
[Un] viol calculé.
Donna Leon (Mort à La Fenice, trad. William Olivier Desmond, p.71, Quebecor, 1997)

[...] les faiblesses des méchants [...] sont les mêmes que celles des saints.
Umberto Eco (Le nom de la Rose, trad. Jean-Noël Schifano, p.67 Éd. France Loisirs)

Voir Au fil de mes lectures.

mercredi 11 janvier 2012

Prostitution des politiciens

La politique, ça passe, mais les politiciens, j’en ai ma claque.

Deux transfuges ces derniers jours et j’avoue avoir été profondément choqué.

Prenons le cas Rebello. Je ne connais pas le monsieur. Et je n’ai aucune carte de membre d’aucun parti politique (mes lévriers non plus, d’ailleurs !).

Quand un député quitte son parti pour joindre un autre parti, je me sens trahi. Car ma seule possibilité comme citoyen dans un pays démocratique d’exprimer mes idées politiques est de voter pour un candidat (et son parti) qui s’approche de ces dernières.

Un député qui change de parti insulte et bafoue ce principe et, à mon sens, ne mérite pas de garder son siège à l’Assemblée nationale ; il devrait avoir le courage politique de démissionner et de se représenter sous sa nouvelle bannière.

Mais non, il préfère gagner son salaire en simulant d’avoir des principes. C’est ce qu’on appelle de la prostitution : se vendre au plus offrant en le faisant jouir.

Et parlons-en du jouisseur ! Ce qui est à mon avis encore plus rageant dans cette histoire, c’est celui qui accueille ce «fakeux» les bras ouverts, en l’affichant comme un trophée de plus dans sa collection personnelle. Si ce chef avait des couilles, il dirait à ce déserteur : « Démissionne et présente-toi sous ma bannière. Gagne la confiance de tes électeurs. » Mais M. Legault, qui nous lance qu’il veut faire de la politique autrement (faites-moi rire !), fait exactement comme tout politicien retors et sournois : il se flatte de ses prises ridicules et grotesques. Et la preuve qu’il fait comme tous les autres ? Bob Rae a accepté aussi sa nouvelle recrue. J’ai même entendu madame St-Denis lancer une ineptie du genre : « J’espère que mes électeurs comprendront. » Pffft ! Si tu veux vérifier la compréhension de tes électeurs, ma belle, aie le courage de te présenter aux urnes sous ton nouveau chapeau, et tu verras bien si j’ai compris ou pas !

Cynisme ? Bien sûr. Mais de grâce, je ne suis plus capable d’entendre les politiciens se plaindre que d’autres politiciens l’alimentent, ce cynisme. Car, voyez-vous, j’ai raison de l'être, et le seul moyen de modifier cela, chers politiciens, c’est en étant profondément (et non superficiellement) honnêtes avec moi.

Chemin faisant, page 12

Le caprice est le revolver de la coquette.

Ce qu'il y a de dangereux, c'est ce qu'on ne voit pas venir.

Il y a des gens qu'on aime et qu'on ne supporte pas.

L'ennui n'est admissible qu'en société.

Si vous voulez punir un bavard, devancez-le.

Un des torts de la jeunesse, c'est qu'on ne puisse pas en faire cadeau.

Les feuilles mortes du cœur s'appellent déceptions.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

Citations quotidiennes 11.01.12

Qu'est-ce que la liberté ? Une vieille idole en morceaux.
Marcel Azaïs (Le chemin des gardies, p.113, Nouvelle librairie nationale, 1926)

Le penchant fut toujours un mal inévitable.
Thomas Corneille (le Comte d'Essex, acte 4, sc. 1 (Comte d'Essex), 1678)

[...] un livre sur l'avenir ne peut nous intéresser que si les prophéties ont l'apparence de choses dont la réalisation peut se concevoir.
Aldous Huxley (Le meilleur des mondes (Préface), trad. Jules Castier , p.12, Livre de poche, n°346|347)

Non, il n'est rien de tel que la simple nature.
Collin D'Harleville (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 2 (M. de Florville), 1789)

Une démonstration véritablement juste forme un équilibre harmonieux entre la souplesse et une solidité à toute épreuve. Il existe tout un tas de démonstrations qui, même si elles ne sont pas fausses, sont ennuyeuses, grossières et irritantes. Vous comprenez ? De la même façon que personne n'est capable d'expliquer pourquoi les étoiles sont belles, c'est difficile d'exprimer la beauté des mathématiques.
Yoko Ogawa (La formule préférée du professeur, trad. Rose-Marie Makino-Fayolle , p.27, Babel n°860)

Voir Au fil de mes lectures.

mardi 10 janvier 2012

La soustraction chez les entiers : courte vidéo



Logiciels utilisés :
- Keynote pour l'animation ;
- ScreenFlow pour le montage.

L'addition chez les entiers : courte vidéo



Logiciels utilisés
- Keynote pour l'animation ;
- ScreenFlow pour le montage.

Miette 4 : L'habit ne fait pas le moine

La vue

L'habit ne fait pas le moine

Sommaire. Haine de poète. Méfiance du peuple. — En entrant. - En sortant. - Importance de la mise. — Belle tenue. - Bel esprit.

Je ne sais pas ce que les moines avaient bien pu faire à Jehan de Meung, mais il ne les avait pas en odeur de sainteté et ne les portait pas dans son coeur. Quand il apercevait une robe de bure, il se méfiait de ce qui était dedans ou dessous et a consigné son antipathie pour le froc dans le Roman de la Rose :

Tel a robe religieuse ;
Donc il est religieux.
Cet argument est vicieux
Et ne vaut pas une vieille gaine,
Car l'habit ne fait pas le moine (moèine).
Vestimenta pium non faciunt monachum:
« Les vêtements ne font pas le moine pieux ».

Le peuple a partagé la méfiance du poète et pris à son compte le dernier vers pour dire qu'il ne faut pas s'en rapporter à l'extérieur des gens, mais aller plus avant et voir ce qu'ils ont au fond.

Il n'en est pas moins vrai que l'extérieur joue un rôle important dans l'accueil que l'on vous réserve :

Sachez que dans ce siècle où règne la sottise,
Un sot, mis à la mode, est toujours fort bien vu.
Le mérite n'est rien ; on rit de la vertu,
Et l'honneur tant vanté, l'honneur est peu de chose,
Mais aux yeux du vulgaire un habit en impose1a.

« On reçoit un homme selon l'habit qu'il porte, on le reconduit suivant l'esprit qu'il a montré », dit un autre proverbe qui cherche à mettre tout le monde d'accord.

Si donc, vous n'avez pas pris la résolution

De fuir dans un désert rapproche des humains2,

il vous faut composer avec eux et subir dans une certaine mesure leurs caprices et leurs préjugés. Ayez un habit séduisant, vous bien et agréablement reçu ; vous voilà dans la place, c'est l'important; le reste viendra par surcroît; comme vous êtes aimable, gracieux et spirituel, vous serez goûté, apprécié et reconduit avec force égards et poignées de mains. Mais il fallait entrer; remerciez votre habit ; il fut le « Sésame » qui vous permit de franchir la porte.



1 Colnet de Ravel (Ch.).
a [GGJ] Charles-Joseph-Auguste-Maximilien de Colnet du Ravel (1768-1832). C'est dans le Chant 1 de L’art de dîner en ville, à l’usage des gens de lettres publié en 1810.
2 Le Misanthrope, comédie de Molière, acte I, scène I.



Émile Genest, Miettes du passé, Collection Hetzel, 1913. Voir la note du transcripteur.

Chemin faisant, page 11

Le hasard a sauvé plus de gens que la prudence.

Un beau matin est une promesse, un beau soir est une bénédiction.

Le fait sauve souvent l'intention.

L'espérance et le souvenir ne se nuisent pas plus que deux jumeaux sur les mêmes genoux.

Les projets sont les relais du chemin.

Le cœur de l'enfant est comme ces montagnes où le mineur va mettre la pioche; que donnera-t-il ? de l'or, de l'argent, ou du cuivre ?

Les convenances sociales sont des sottises qui ont fait leur chemin.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

Citations quotidiennes 10.01.12

Un point sur lequel il a plu au bon Dieu de se rapprocher de l'homme, c'est qu'il ne fait pas souvent sa volonté ; il arrive d'ordinaire en ce monde non ce qu'il veut, mais ce qu'il permet, et voilà pourquoi les choses humaines vont si médiocrement.
Hyacinthe de Charencey (Pensées et maximes diverses, p.6, Annales de philosophie chrétienne, 1888)

La faiblesse pardonne et non pas la puissance.
Antoine Leblanc (Manco Capac, acte 1, sc. 4 (Tamzi), 1763)

Rien de tel qu'un support véridique pour y suspendre un mensonge.
Fred Vargas (Debout les morts, p.201, J'ai Lu - Policier, n°5482)

[...] vous ne me consolerez pas avec la pensée du malheur d'autrui. Ce que je souffre est pour moi.
Maurice Blanchot (Le ressassement éternel, p.18, Éd. de Minuit, 1983)

Il n'y a pas de place pour les regrets dans la vie.
Philippe Djian (Crocodiles (Crocodile), p.79, Éd. Librio n°10)

Voir Au fil de mes lectures.

Problème 10




F. Salazar
3e Prix, «Spanish Problem Society Tourney»
1949

Les Blancs jouent
et matent en 2 coups

lundi 9 janvier 2012

Chemin faisant, page 10

Ce n'est qu'en touchant l'ortie qu'on sait qu'elle pique.

Imposer aux grands et se faire respecter des petits.

On a de la voix sans portée, comme on a de l'esprit sans autorité.

On a l'aplomb de ses millions bien avant d'en avoir l'esprit.

Si les châteaux croulent, les ruines se relèvent : le temps marche pour détruire et pour venger.

Il y a des choses si dures à entendre et si douces à dire !

Rien de plus insupportable qu'un chasseur, si ce n'est son lièvre.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

Citations quotidiennes 09.01.12

On sort le cercueil -
un pont se pose
dans le paysage
Kanseki Hashi (Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.197, nrf, Poésie/Gallimard, 2002)

Il y a eu un temps où il fallait une certaine force d'esprit pour ne pas croire à Jupiter. Il en viendra un où l'on ne comprendra pas qu'on ait pu croire en Dieu.
Louise Ackermann (Pensées d'une solitaire, p.42, Alphonse Lemerre, 1903)

Certains ne vont aux enterrements que pour voir qui sera dans le cercueil la prochaine fois.
Johan Theorin (L'Heure trouble, trad. Rémi Cassaigne, p.310, Livre de Poche/thriller, n°32118)

[...] le bonheur de choisir un nouveau livre.
Mikaël Ollivier (Celui qui n'aimait pas lire, p.150, De La Martinière, 2004)

[En parlant du sommeil]
[...] la musique des tombes [...]
Albert Cohen (Le livre de ma mère, p.113 Folio no. 561)

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