Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 8 janvier 2009

Futurologie

Économiste : Nostradamus avec chiffrier.

mercredi 7 mars 2007

Pandémonhomme

Je suis en train de lire Le Machin de Jacques Perret. C'est dans cette nouvelle qu'on trouve le mot vistemboir. En page 27 (éd. Gallimard/nrf, 1955), à la fin d'un paragraphe, on croise cette phrase :

« Ma loge n'est pas un pandémonhomme. »

J'avais Antidote sur un bureau. Silence complet.

J'ai googlé le mot. Silence encore plus bruyant - jusqu'à ce que le moteur trouve éventuellement mon billet. Dommage que le googlewhacking exige un mot ou une combinaison de mots présents dans le dictionnaire. Il serait bien d'étendre la définition aux mots trouvés dans les romans.

mardi 24 octobre 2006

Rompre en visière

Dans L'Homme singulier (1764) de Destouches, on trouve à l'acte 3, scène 7 :
Un sage suit la mode, et tout bas il s'en moque;
Il déteste l'erreur, le vice, les abus,
Mais sans rompre en visière aux hommes corrompus.
Qu'est-ce que rompre en visière ? Antidote nous répond :
rompre en visière avec qqn : le contredire avec force, en face.

Dans Le dictionnaire de L'ACADÉMIE FRANÇAISE, 5ème Edition, 1798, on trouve une explication : « Rompre en visière, se disoit autrefois au propre, quand un Gendarme rompoit sa lance dans la visière de celui contre qui il couroit; et il signifie figurément, Attaquer, contredire quelqu'un en face, brusquement et violemment. Il lui rompit en visière. »

dimanche 9 avril 2006

Pauvre vieillard !

Cet exercice est tiré de Tester et enrichir son vocabulaire de Paul Désalmand (Marabout, 1991). Il s'agit de dégager le sens général de ce court texte :
Je fus reçu par un vieillard ingambe qui se trouvait en proie à une grande alacrité. Il m'exprima non sans aménité et compendieusement qu'il n'y avait pas de solution de continuité entre son projet et le mien.
Pour vous aider, choisissez l'explication qui semble convenir aux mots en caractère gras du texte :

Ingambe
A. un peu dérangé du cerveau
B. marchant avec peine
C. privé d'une ou de deux jambes
D. plein d'entrain
E. peu enclin à s'amuser

Alacrité
A. entrain
B. mauvaise humeur
C. amertume
D. sécheresse de coeur
E. bonhomie

Aménité
A. aigreur
B. rudesse
C. amabilité
D. prétention
E. avidité

Compendieusement
A. solennellement
B. noblement
C. brièvement
D. avec une certaine lourdeur
E. en délayant beaucoup

Solution de continuité
A. relation de cause à effet
B. lien logique
C. rupture
D. harmonie
E. compatibilité

Bien sûr, vous pouvez vérifier vos réponses à l'aide de l'excellent dictionnaire de synonymes du laboratoire de linguistique CRISCO. Mais, auparavant, prenez tout de même quelques minutes pour préciser, sans aide, votre compréhension du texte.

lundi 20 mars 2006

Bureaucratie

« Mot créé de nos jours pour désigner d'une manière concise et énergique ce pouvoir étendu de simples commis, qui, dans différents bureaux, font passer une multitude de projets qu'ils forgent, ou qu'ils trouvent le plus souvent dans la poussière des bureaux, ou qu'ils protègent, soit par goût, soit par manie. »
(Jean-Sébastien Mercier, Néologie ou vocabulaire de mots nouveaux, 1801)

« Il n'y a personne qui n'ait eu à se plaindre soit de l'insolence, soit de l'ignorance, soit de la multitude des commis employés dans les bureaux à tailler des plumes et à obstruer la marche des affaires.
Jamais la bureaucratie ne fut portée à un point plus exagéré, plus dispendieux, plus fatigant. Jamais les affaires n'ont autant langui que depuis la création de cette armée de commis, qui sont au travail ce que les valets sont au service. Les consignes, les règlements, les enregistrements, les formalités de toute espèce ont été multipliés avec tant de profusion et si peu de discernement, que bien des gens, dégoûtés d'attendre leurs pensions et de solliciter leurs affaires, ont pris le parti d'y renoncer. »
(Jean-Sébastien Mercier, Nouveau Paris, 1798)

lundi 6 mars 2006

Dorophage

« Qui vit de présens. On dit que les chefs de certains bureaux, sont tous plus ou moins des Dorophages ; mais, ainsi que M. Jourdain fesait de la prose sans le savoir, ils pratiquent, eux, la chose sans trop en connoître le nom; or les voilà bien avertis de leur titre. Allez trouver le Dorophage, agissez en conséquence, et votre affaire interminable sera terminée. Si ces chefs n'allaient plus porter d'autre nom, comme je rirais ! »
L. S. Mercier, Néologie ou Vocabulaire de mots nouveaux, p. 197, Paris Moussard, 1801.

C'eût été bien si le juge Gomery en avait profité pour faire connaître ce très beau mot.


vendredi 25 novembre 2005

Cyberdiariste

Vous trouverez ici l'origine du mot diariste. De là, il n'y a qu'un pas vers le néologisme cyberdiariste. Dommage que ce mot soit si près d'un autre qui invariablement amènera la réflexion suivant : un blogue ne serait-il qu'une diarrhée cybernétique?

jeudi 8 septembre 2005

Portail

Portail scolaire : sanctuaire de la bonne conscience bureaucraTIC.

dimanche 7 août 2005

Cupules cinéraires

On m'assure qu'en réalité peu de gens méditent sur leurs fins dernières en tapotant leur cigarette au bord de ces cupules cinéraires.
Jacques Perret, Les collectionneurs, Le Dilettante.

Cupule : n.f. Organe en forme de coupe qui entoure la base de certaines fleurs ou de certains fruits (gland, noisette, etc.) (Dictionnaire Quillet de la langue française, 1948)
Cinéraire : Qui renferme les cendres d'un mort. (op. cit.)

Quelle jolie image trouvée par Perret pour désigner un cendrier !

dimanche 31 juillet 2005

Paralogie

«Nous ferons place à la paralogie à côté de l'analogie et nous montrerons qu'à l'ancienne philosophie du comme si succède, en philosophie scientifique, la philosophie du pourquoi pas
Gaston Bachelard, Le nouvel esprit scientifique, p. 10, PUF, 1934

Je n'ai trouvé aucune définition de ce mot. Cependant, paralogisme existe bel et bien. Étymologiquement, il vient du grec para, «contre», et logos, «discours», «raison». Le paralogisme se rapproche du sophisme, bien qu'en général on utilise plus volontiers ce dernier mot pour désigner un raisonnement volontairement trompeur, le paralogisme étant commis de bonne foi (La pratique de la philosophie, Hatier). Le paralogisme est un raisonnement contraire à la logique ou entaché d'une erreur de démonstration (Dictionnaire des mots rares et précieux, 10|18). Dans le Gradus : Les procédés littéraires (B. Dupriez, 10|18), le paralogisme est un sophisme, mais qui est de bonne foi.

Bachelard crée (?) le mot sans aucun doute pour « sonoriser » l'opposition avec le raisonnement par analogie. Le livre de Bachelard est un essai sur l'épistémologie de la science moderne. Fascinant !