« Mot créé de nos jours pour désigner d'une manière concise et énergique ce pouvoir étendu de simples commis, qui, dans différents bureaux, font passer une multitude de projets qu'ils forgent, ou qu'ils trouvent le plus souvent dans la poussière des bureaux, ou qu'ils protègent, soit par goût, soit par manie. »
(Jean-Sébastien Mercier, Néologie ou vocabulaire de mots nouveaux, 1801)

« Il n'y a personne qui n'ait eu à se plaindre soit de l'insolence, soit de l'ignorance, soit de la multitude des commis employés dans les bureaux à tailler des plumes et à obstruer la marche des affaires.
Jamais la bureaucratie ne fut portée à un point plus exagéré, plus dispendieux, plus fatigant. Jamais les affaires n'ont autant langui que depuis la création de cette armée de commis, qui sont au travail ce que les valets sont au service. Les consignes, les règlements, les enregistrements, les formalités de toute espèce ont été multipliés avec tant de profusion et si peu de discernement, que bien des gens, dégoûtés d'attendre leurs pensions et de solliciter leurs affaires, ont pris le parti d'y renoncer. »
(Jean-Sébastien Mercier, Nouveau Paris, 1798)