Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

lundi 14 mars 2011

PPQ

L'avenir n'est plus ce qu'il était.
Paul Valéry


Les prochaines élections provinciales auront lieu dans deux ans. Suffisamment de temps pour se préparer à modifier complètement l'Assemblée nationale.

Voici ce que je propose : un non-parti politique.

  • Ce non-parti ne ferait AUCUNE publicité (genre face taquée sur un poteau de téléphone, ou pub dégradant les autres à la télé ou à la radio ou sur le web.) ;
  • Ce non-parti n'aurait aucun programme particulier ;
  • Ce non-parti n'aurait aucun membership ;
  • Ce non-parti n'aurait aucun chef.
Le seul principe auquel devront se conformer les candidats : la passion pour résoudre un ou des problèmes québécois, et être prêt à piloter socio-constructivement des solutions en s'accompagnant de personnes intéressées par les problèmes en question.

Un seul moyen sera utilisé pour promouvoir les idées et les solutions : Twitter.

On pourrait appeler ce parti : Le Parti Politwitte du Québec (PPQ)

Plusieurs politwiciens pourraient se présenter sous un même « nom » dans une circonscription. Ex. Dans Papineau, X, Y et Z se présentent sous un nom, supposons : XYZ. S'ils remportent les élections, ils s'entendront pour, tour à tour, représenter la circonscription à l'Assemblée nationale. Ainsi X, Y et Z auraient l'occasion de tenter de résoudre un ou des problèmes pour lesquels ils se passionnent.

Les élus, en supposant qu'ils forment une majorité, s'entendraient pour trouver la meilleure personne parmi TOUS les élus (y compris des partis d'opposition - il y a certainement des gens brillants parmi ceux-ci!), pour piloter un comité de travail chargé de trouver des solutions aux problèmes. L'Assemblé nationale ne serait plus un lieu de confrontation, mais un lieu de construction sociale.

Bon, je donne deux exemples.

Supposons qu'on veuille résoudre le problème des listes d'attente dans nos hôpitaux. Les élus s'entendent pour nommer temporairement un genre de leader (ministre) qui, ouvertement, mettrait sur pied un comité devant trouver une solution. Chaque comité aurait une durée de vie de 2 mois maximum. Autrement dit, le «ministre» se débrouillerait pour former un groupe de travail formé par des gens compétents (et efficaces), des gens qui ont des idées originales à offrir, des gens qui comprennent le milieu. Ma conviction est qu'on peut trouver de véritables solutions en quelques mois seulement. Sur chaque comité, on y trouverait des journalistes (informer objectivement la population, c'est important !) et des fonctionnaires bien au courant des finances du Québec.

Supposons maintenant un conflit de travail. Prenons l'exemple du récent conflit entre le gouvernement et les procureurs de la couronne. On nommerait un élu passionné par ce problème. Il mettrait sur pied un comité de négociateurs. De plus, il serait fortement suggéré que cette négociation soit ouverte. Autrement dit, on devrait inviter des journalistes comme observateurs pour qu'il puisse rendre compte des avancées des négociations au public. Et aussi, pour qu'ils puissent expliquer (vulgariser) la situation. À l'aide des différents réseaux sociaux, je suis convaincu que plusieurs citoyens pourraient trouver des solutions originales aux problèmes soulevés dans ces négociations. Il faut mettre à profit l'intelligence des Québécois.

Tout cela est un peu simpliste, me direz-vous. Ne vous y méprenez pas : rien n'est simple devant un problème et la recherche d'une solution. Il faut apprendre à s'entourer de personnes jugées compétentes, efficaces et passionnées. Des personnes exercées à la pensée « complexe ». Car, voyez-vous, le politwicien n'a aucunement la passion du pouvoir et ne désire aucun contrôle. Sa passion est entièrement dirigée vers le processus de résolution de problème et la coconstruction d'une ou plusieurs solutions.

Bon, je suggère ce hashtag : #ppq au cas où l'idée vous intéressait. Qui sait ? Peut-être qu'aux prochaines élections provinciales, les gens pourraient voter pour une alternative originale aux partis actuels.

lundi 28 avril 2008

The piano

La musique, ce qu'elle est : respiration. Marée. Longue caresse d'une main de sable.
Christian Bobin

vendredi 28 mars 2008

J'imagine

Après une rencontre extraordinaire avec une quinzaine d'enseignants du primaire et du secondaire, j'ai le goût de partager un petit rêve.

J'imagine une classe. Des élèves de 13 ou 14 ans. Des élèves qui ont beaucoup de difficultés. Des élèves classés 2e ou 3e cycle primaire. Un ordinateur par élève.

J'imagine une équipe d'enseignants (deux ou trois).
J'imagine un animateur Récit très très présent.
J'imagine des conseillers pédagogiques très présents. Pour documenter, observer, appuyer.

J'imagine une philosophie. Bien sûr, on passe le programme. Mais dans l'esprit des compétences. Autrement dit, les savoirs appuient le développement des compétences. L'évaluation considérée comme aide à l'apprentissage. L'évaluation-tri-social est bannie.

J'imagine les élèves qui font des mathématiques (pensée logico-mathématique) à l'aide de Scratch.

J'imagine des situations d'apprentissage (entre autres en maths et en sciences et en univers social) les amenant vers un conscience citoyenne.

J'imagine ces élèves développant petit à petit le goût pour la lecture. Je les imagine choisir une pièce le théâtre, la jouer, en faire une lecture publique.

Je les imagine pratiquer des sports. Trois, quatre heures par semaine. Nager, jouer au football, patiner.

Je les imagine participer à un tournoi d'échecs.

Je les imagine faire de la danse sociale.

Je les imagine marcher dans les rues de la ville pour y observer les arbres, les oiseaux. Et l'architecture. Et la neige.

Je les imagine bloguer.

Je les imagine transformer leur environnement : peinturer les murs, décorer.

Je les imagine participer à la vie scolaire : se faire entendre sur le conseil des élèves de l'école.

Je les imagine me dire : « Monsieur Gilles, je ne comprends pas » et je les regarde et je dis : « Ce n'est pas grave. Venez, je vais vous aider. »

Je les imagine pleurer, parce qu'ils ont le mal de vivre. Et je m'imagine les écouter. Tout simplement, les écouter.

Et ils sont en ateliers. Tout le temps. Comme dans une maternelle.

Et je les regarde travailler. Certains en arrachent. Le tough fun, c'est pas facile à apprendre.

Parfois un regard croise le mien. Et mon regard dit : « J'aime que tu existes. » Et le regard de l'élève dit : « Je vous aime bien, Monsieur Gilles. » Et je souris.

jeudi 8 février 2007

Le savoir en vidéo

Quand je vois ce genre de bidules, je me mets à rêver...

Je rêve que nos commissions scolaires mettent chacune 10000 $ dans la libération d'enseignants. Cela correspond grosso modo à 50 jours de libération. Pendant ces journées, sans pression, ces enseignants produiraient des séquences vidéo qui enseignent du contenu (je sais, je sais, ce n'est plus très in de dire ça au Québec...). Sans coordination (sauf un site web qui pourrait facilement être un wiki) ces enseignants déposeraient librement leur oeuvre.

Seule exigence : les enseignants devront faire des séquences sur des sujets qui les animent (qui les animent eux - pas les élèves!). Autrement dit, on s'en fout si on trouve 15 vidéos sur Pythagore ou 10 sur l'accord du participe passé avec avoir... Plus il y a de versions différentes, plus on est susceptible de toucher des élèves.

Imaginez un peu 70 commissions scolaires qui se donnent la main pour créer des vidéos de ce type. Imaginez tous les élèves qui profiteraient en faisant leurs devoirs, en tenant de trouver une autre explication que celle de leur prof, etc. Et ce, pour 10000 $ par CS... une peanut.

Ce projet n'est pas génial, mais il a au moins le mérite d'être réalisable. Le problème, c'est qu'en haut (lire le MELS, la fédération des CS, etc.), on ne semble pas avoir l'imagination pour proposer (et encore moins initier) ce genre de chose.

Ce n'est qu'un rêve, un simple rêve.

vendredi 18 août 2006

Serveur dédié

De plus en plus, je pense acquérir un serveur dédié. Comme celui-là, par exemple. L'offre paraît alléchante. Pour environ 600$ par année, on a une liberté complète sur le web ! Je pourrais y transférer tous mes sites et ceux de mes enfants.
Ici, plein de choses merveilleusement expliqueés.
Y a-t-il des offres semblables au Québec ?

mardi 31 mai 2005

Une toute petite heure

Imaginez une machine vous permettant de remonter le temps. Cette machine ne peut vous donner qu'une heure, une toute petite heure dans le passé. À quel personnage célèbre rendriez-vous visite ? Quelles questions lui poseriez-vous?

Pour ma part, la réponse est immédiate. Je dirige la machine vers Toulouse, en l'an 1660. Dans un petit bureau du Parlement municipal, un homme de 52 ans s'amuse à faire des mathématiques. Je lui demanderais alors : « Montrez-moi, M. Pierre de Fermat, cette belle preuve que la marge de votre Arithmétique de Diophante ne peut contenir. Vous savez ? cette démonstration de l'impossibilité de décomposer un cube en deux autres cubes, une quatrième puissance, et généralement une puissante quelconque en deux puissances de même nom au-dessus de la seconde puissance... Cette preuve est, dites-vous, admirable. J'aimerais tant que vous me la partagiez ! »

vendredi 22 avril 2005

Lire ensemble

Ce billet de Clément me donne une idée : Que tous les Québécois lisent au moins un livre pendant un mois qui serait consacré à la lecture.

Par tous les Québécois, j'entends le bébé naissant, le malade incapable de se concentrer sur un livre, la mère de famille occupée à jouer la wonder woman, le politicien menteur, l'analphabète, etc. Tout, mais absolument tout le monde, lirait ! Pour ceux qui ne peuvent lire eux-mêmes, une personne devra alors se charger de leur faire la lecture.

La fin du mois venu, on ouvre un super site web où tous ces Québécois viendront nous dire ce qu'ils ont lu pendant ce mois. Plus de 6 millions d'entrées.

On pourrait se préparer pendant un an à ce mois de la lecture : les éditeurs nous feraient des suggestions, les enseignants publiciseraient quelques livres auprès de leurs élèves, les familles discuteraient de choix possibles à l'heure des repas, les collègues de travail s'échangeraient des pistes de lectures, etc. Une année à parler de livres, une année à préparer son choix...

mardi 15 février 2005

Le livre scolaire

Les moines copistes sont à l'imprimerie de Gutemberg
ce que les éditeurs sont au numérique.


Je suis convaincu que l'objet livre disparaîtra. Il suffit d'imaginer un livre électronique avec des "e-pages" avec le même confort de lecture que procure le livre actuel. On branche ce livre dans un ordinateur et on y télécharge le contenu désiré. Du coup, les librairies deviennent obsolètes. Évidemment, je suppose qu'on nous cachera le plus longtemps possible l'invention de ces e-pages. (Voir l'encre électronique. Voir aussi ce billet.)

C'est pourquoi je pense que le monde de l'édition devrait immédiatement penser à sa survie. En fait, je ne sais pas si cette survie est possible. J'imagine plutôt qu'un auteur voudra s'acoquiner avec un puissant correcteur et publiera lui-même son oeuvre en ligne, en permettant, pour quelques dollars, le téléchargement de son oeuvre.

Je crois cependant que le livre pédagogique (destiné aux écoles) doit rapidement quitter la scène.

En effet, la grande différence entre un livre pédagogique et un roman, c'est que le livre pédagogique est essentiellement plate, et on ne le lit que par petits bouts. On peut donc se permettre de faire cette lecture sur l'écran, car l'inconfort est de très courte durée. De plus, ce contenu on-line serait certainement plus vivant qu'une version papier. Imaginons le multimédia accompagnant les explications et les exercices, les questionnaires interactifs, l'envoi possible de courriel vers des aidants pédagogiques, les forums ouverts, le clavardage, etc., et on se trouve dans un véritable univers techno-pédagogique riche et stimulant.

Il faut donc immédiatement penser à ne plus publier de livres réservés au monde de l'éducation dans la province.

Ma suggestion ? Au lieu de financer des éditeurs de contenu pédagogique format papier, le MEQ devrait conserver les subventions et investir dans du contenu numérique tenu à jour. Ce contenu ne serait pas vendu dans les écoles mais serait plutôt distribué sous licence libre - style creative commons. En fait, le MEQ devrait ouvrir sa propre maison de production, devrait embaucher quelques équipes diversifiées d'éditeurs/pédagogues et leur donner les subventions normalement réservées aux éditeurs pédagogiques.

J'appuie sur le « équipes diversifiées » de la phrase précédente car je pense qu'on pourrait produire plusieurs modèles différents issus d'un même contenu. Par exemple, deux équipes différentes pourraient travailler sur la trigonométrie. L'idée est d'offrir des façons variées d'enseigner/apprendre/illustrer/webaliser le même contenu tout en évitant le piège de la pensée unique. Idéalement, tout devrait être reconfigurable pour que l'élève puisse lui-même choisir comment il désire apprendre. Par exemple, l'élève pourrait s'accaparer de l'explication du théorème de Pythagore dans le cours X, mais choisir l'explication de la loi des sinus du cours Y. Imaginez les enseignants qui, par leurs observations/suggestions pourraient contribuer à l'amélioration du contenu.

Tout ça est un rêve, mais donnez-moi quelques millions* pour payer les auteurs/concepteurs (il est question ici de penseurs-web, non pas de penseurs-papier, car ces derniers causent une perte énorme de temps et d'énergie), les programmeurs, quelques ordinateurs et quelques années (cinq tout au plus) et je vous garantis la réalisation du rêve.

* On ne sait jamais... un mécène pourrait lire ce billet et juger l'idée intéressante.

vendredi 21 janvier 2005

Avec des si...

Paris est un peu loin. Il me semble que j'aurais aimé m'inscrire à ce cours.