Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mardi 24 janvier 2012

Citations quotidiennes 24.01.12

Être étonné, c'est un bonheur; -et rêver, n'est-ce pas un bonheur aussi?
Edgar Allan Poe (Histoires extraordinaires, Folio n° 310)

L'amour n'est que plus doux après ces démêlés,
Et l'on s'en aime mieux, de s'être un peu brouillés.
Philippe Quinault (La Mère Coquette, acte 5, sc. 8 (Laurette), p.104, in Théâtre des auteurs du second ordre, Comédies en vers, T. II, 1810)

C'est une chose courante, en notre siècle et nos pays, que d'entendre des gens déclarer : « Moi, je ne fais pas de politique... je ne m'intéresse pas à la politique... je me tiens en dehors de la politique... », comme s'ils se décernaient un brevet de sagesse ou d'honorabilité en refusant de participer aux affaires publiques.
À Athènes, celui qui, dans une guerre civile, n'avait pas pris les armes avec un des partis était privé de ses droits civiques ; il perdait sa qualité de citoyen. Celle loi avait été formulée par Solon, pour éviter que, dans les conflits qui, souvent, divisaient l'État, « certains citoyens, par indifférence, ne s'en remissent au hasard des événements ».
Maurice Druon (Le pouvoir, p.30, Hachette (Notes et maximes), 1964)

Hélas ! il est affreux de quitter ce qu'on aime !
Jean-François de La Harpe (Le comte de Warwick, acte 5, sc. 5. (Warwick), 1763)

Voir Au fil de mes lectures.

lundi 23 janvier 2012

Premier essai HTML5

Ma première tentative avec Hype et HTML5. À mon avis, Hype est promis à un fort bel avenir. Un bonheur certain, c'est celui de pouvoir travailler avec des outils qui facilitent l'actualisation de notre pensée. Mais il me reste encore tant à apprendre !

Chemin faisant, page 24

Quand une femme a permis la seconde liberté, elle a autorisé la dernière.

Est-ce par oubli que la plupart des veuves se remarient, ou par souvenir?

Les hommes sont comme les enfants ; ils sentent quelquefois le besoin d'aller dîner à la cuisine.

Certains hommages donnent la sensation d'un gigot après dîner.

Une femme qui n'a peur de rien, est aussi antipathique qu'un homme qui a peur de tout.

Simplement jeune, franchement vieille, doucement belle, discrètement riche.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

Citations quotidiennes 23.01.12

[...] quelle impression ça fait de mourir ?
[...]C'est une impression de grande solitude.
Tennessee Williams (La descente d'Orphée, in Théâtre II, trad. Raymond Rouleau (adaptation), p.86, Robert Laffont, 1962)

Entre amis, il ne faut jamais qu'on s'abandonne
Aux traits d'un courroux sérieux.
Jean de La Fontaine (Le Chat et les deux Moineaux, p.321, in Fables complètes, France Loisirs/Garnier Frères, 1962)

[...] Dans les coeurs bien nés les premières erreurs
Tournent à leur profit, et les rendent meilleurs.
De Bièvre (Le Séducteur, acte 2, sc. 5 (Mélise), 1783)

Des goûts et des couleurs. « L'ennemi de toute peinture est le gris » (Delacroix). « Vous avez parfaitement raison de parler du gris, cela seul règne dans la nature, mais c'est d'un dur effrayant à attraper », (Cézanne). « Il faut respecter le noir » (Odilon Redon). « Rejetez le noir » (Gauguin). « Le noir, mais c'est la reine des couleurs » (Renoir). « Que c'est beau, le jaune ! » (Van Gogh). « Le bleu conserve sa propre individualité... alors que le jaune noircit dans les ombres et s'éteint dans les clairs » (Raoul Dufy). « Quand je n'ai pas de bleu, je mets du rouge »(Picasso).
Henri Perruchot (La peinture, p.28, Hachette coll. Notes et maximes, 1965)

[...] L'honneur consiste à ne tromper personne.
Nicolas-Thomas Barthe (Les Fausses infidélités, sc. 13 (Angélique), 1768)

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dimanche 22 janvier 2012

Chemin faisant, page 23

Le spectacle d'une force qui faiblit n'afflige que les grandes âmes ; elle console les petites.

Les gens qui font de l'égoïsme d'ensemble, s'entendent comme d'excellents musiciens.

La nature nous donnant quelquefois toutes les tendresses, nous demande toutes les forces.

Il y a bien moins de manières d'être honnête femme que d'être bon mari.

Il est des âmes qui attirent et font peur; elles donnent la sensation d'un précipice.

Le bonheur n'est pas plus une question de mérite que l'amour n'est une question de beauté.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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Citations quotidiennes 22.01.12

On doit mieux aimer ses amis pour leurs défauts que pour leurs qualités.
Philippe Soupault (L'Amitié, p.30, Hachette, coll. notes et maximes, 1965)

[...] le merle était le symbole de tous ceux qui font toujours un pas de côté tout en restant dans le droit chemin.
Arthur Keelt (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.146, L'Atalante, 2002)

On peut, à la rigueur, parvenir à la jouissance sans acquitter le prix d'un travail rude et pénible, mais non pas à la joie, cette «merveilleuse étincelle divine».
Konrad Lorentz (Les huit péchés capitaux de notre civilisation, trad. Elizabeth de Miribel, p.70, Flammarion)

La noblesse est peut-être un abus dans le monde.
François de Neufchâteau (Paméla, acte 3, sc. 9 (Artur), 1795)

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samedi 21 janvier 2012

Éditeurs, réveillez-vous !

L’annonce d’Apple ébranle.

Leur manière d’entrer dans le monde scolaire est tout simplement brillante ; l’idée d’offrir gratuitement une trousse de conception (Ibooks author) aux auteurs potentiels est géniale. Apple montre la voie.

Espérons maintenant que cette idée sera reprise par des développeurs de logiciels libres ; car, idéalement, il me semble que le produit final (le livre) devrait être dans un format ouvert.

Je ne sais pas comment les éditeurs scolaires vont prendre la chose. Mal, sans doute. Mais ils n’ont qu’eux-mêmes à plaindre.

Je me rappelle, à l’Aquops 1998 (ou 1999, je ne sais plus trop), j’avais présenté un atelier de deux heures sur une manière dynamique de faire des maths avec le web. Et j’avais prédit que les éditeurs de livres scolaires classiques, s’ils ne s’ajustaient pas à la nouvelle réalité, seraient appelés à disparaître. Dans la salle, un éditeur était rapidement intervenu en manifestant son grand scepticisme. Je crois que j’avais haussé les épaules.

Les éditeurs ont de grandes forces, c’est certain. Mais ils manquent d’imagination. Si j’étais dans leurs souliers, je demanderais une subvention au MELS pour développer, avec des gens du milieu, du matériel virtuel libre de droits pour les écoles québécoises. Je tenterais de prendre la direction dans ce domaine pour, éventuellement, me rendre indispensable. Pour cela, il faut que les éditeurs laissent tomber quelques principes auxquels ils tiennent obstinément.

Il faut en effet qu’ils apprennent à publier RAPIDEMENT (et avec plein d’imperfections) une première édition.
Il faut qu’ils laissent le livre évoluer librement après cette première édition.
Il faut qu’ils reconnaissent que la perfection n’est pas de ce monde, mais qu’un livre ouvert peut devenir éventuellement quasi parfait.
Il faut aussi qu’ils oublient l’idée d’une version unique.

Miette 8 : Chercher une aiguille dans une botte de foin

La vue

Chercher une aiguille dans une botte de foin

Sommaire. — Aiguille en main, botte devant soi. — Demi-tour! — Fixe! — Problème à résoudre. — Le roman, la femme et le charlatan.

Supposez que vous ayez devant vous une botte de foin — d'aucuns préfèrent que ce soit une charretée ; — je suis moins généreux et je crois qu'une botte suffira largement à l'expérience que je vais vous conseiller.

Vous avez donc devant vous une belle botte de foin ; laissez-y négligemment tomber une aiguille; faites une pirouette ; puis, une fois revenu en face de ladite botte, tâchez de retrouver votre aiguille. Quand vous y serez arrivé, vous me direz combien vous avez mis de temps à résoudre le problème... si toutefois vous y parvenez jamais.

Rien en effet n'est si difficile que de découvrir cette petite tige d'acier au milieu de toutes ces brindilles.

Désaugiers trouve que d'autres découvertes ne sont pas plus commodes à réaliser, quand il chante :

Chercher l'esprit dans un drame,
Le bon sens dans un roman,
La raison chez une femme,
L'honneur chez un charlatan,
Ah ! c'est chercher une aiguille
Dans une botte de foin.1

On voit que, s'il ne manquait pas d'humour, le chansonnier n'était pas tendre pour tout le monde.


1 [GGJ] Marc-Antoine Désaugiers (1772-1827) dans Le Foin.

Chemin faisant, page 22

Un homme qui rêve, c'est généralement le feu qui commence à prendre à la maison.

Les Anglais ont inventé le mot « shocking » pour les autres plus que pour eux-mêmes, les inventeurs ne profitant pas toujours de leurs inventions.

Les compagnons du rêve sont comme les compagnons de la débauche ; au réveil, on leur en veut toujours un peu.

Que tu le veuilles ou que tu ne le veuilles pas, si je suis estimable je t'impose l'estime.

Il y a de ces choses qu'on dit pour qu'elles ne nous soient jamais redites; c'est à l'amitié de les sentir et de les respecter.

On espère quelquefois moins par espérance que par besoin d'espérer.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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Citations quotidiennes 21.01.12

[...] Parmi les goûts si divers que la Providence a départis aux humains, l'amour des livres est celui qui, après avoir donné, pendant la prospérité, les plus grandes, les plus véritables jouissances, ménage, pour toutes les peines de la vie, les plus douces, les plus pures, les plus durables consolations.
Jean-Baptiste Tenant de Latour (Mémoires d'un bibliophile, p. 251, E. Dentu, 1861)

Dans tous les êtres, notamment dans l'homme, deux forces se manifestent : la concentration du moi, qui intervient par la naissance, et sa dispersion, qui intervient par la mort.
Edmond Thiaudière (La Proie du Néant (Notes d'un pessimiste), p.219, Paul Ollendorff, 1886)

Le catholicisme se recommande à nous par sa durée, et il a l'évidence, la majesté ou, si l'aimez mieux, la brutalité d'un fait. La philosophie est la raison contente ; le protestantisme est une raison mécontente, qui se donne beaucoup de mal pour remplacer ce qu'elle a perdu.
Victor Cherbuliez (La vocation du comte Ghislain, p.16, Hachette, 1888)

Nous travaillons dur pour libérer l'extraordinaire énergie qui se trouve cachée dans l'atome et dans son noyau. Si nous ne consacrons pas une énergie égale - oui, et autant d'argent - à libérer le potentiel de chaque individu, alors le décalage énorme qui existe entre le niveau des ressources énergétiques physiques et celui des ressources humaines va nous condamner à une destruction universelle bien méritée.
Carl Rogers (Liberté pour apprendre?, Éd. Dunob)

[...] L'orgueil, dans les rois, est facile à blesser.
Jean-François Marmontel (Numitor, acte 1, sc. 1 (Agénor), 1782)

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vendredi 20 janvier 2012

Chemin faisant, page 21

Sagesse ne veut pas plus dire cheveux blancs que cheveux blancs sagesse.

Un rêve est un capital placé sur la déception.

Quand la tâche ne nous grandit pas, elle nous écrase.

Mets ton or près de ton cœur, et tu verras combien peu il a le pouvoir de consoler.

Il est des gens qui ont peur d'un souvenir comme d'un mort : plutôt craindre une espérance comme un vivant.

Les patiences accumulées, comme les rivières endiguées, produisent les plus grands débordements.

Les philosophes sont bien plus facilement amoureux que les amoureux philosophes.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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jeudi 19 janvier 2012

Citations quotidiennes 20.01.12

Le méchant suppose tous les hommes perfides comme lui : les bons sont faciles à tromper.
Bias (de Priène) (Moralistes anciens, p.532, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)

Vraiment, l'on dit bien vrai, que toujours les flatteurs
Sont plus crus mille fois que les bons serviteurs.
Paul Scarron (Jodelet, acte 2, sc. 1 (Béatrix), 1645)

2. excès
exclure la raison, n'admettre que la raison.
Blaise Pascal (Pensées in Oeuvres Complètes, p.524, Seuil, 1963)

Éprouver de la honte est automatique en moi, inéluctable, peut-être est-ce bon ; le crime grave, c'est de céder à la honte.
Philip Roth (Tromperie, trad. Maurice Rambaud, p.184, Folio n°2803)

François : Vous savez, ces moments merveilleux...
Françoise : ... où l'on cherche à paraître
Aussi beaux que les dieux, aussi forts que les rois,
Ces moments merveilleux où l'on voudrait bien mettre
L'Éternité du monde et le meilleur de soi.
Françoise Dorin (Comme au théâtre in Théâtre II, p.32, Julliard, 1973)

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