Quelques billets «
intéressants » depuis quelques semaines :
Ce qui m'étonne le plus en les lisant, c'est ma propre réaction : de l'indifférence ! Comme si, pour moi, la cause des technologies éducatives était une cause perdue.
Pourtant.
Pourtant, je passe des heures et des heures avec des enseignants et des élèves dans des projets hautement TIC (j'y intègre les maths, le français, l'histoire, les arts.)
Pourtant, je rencontre des jeunes qui, à l'aide des TIC, peuvent laisser croître leur créativité.
Pourtant, je rencontre des enseignants intéressés à en savoir plus et à considérer sérieusement l'outil TIC pour développer leur propre pédagogie.
Pourtant, je travaille fort en m'offrant comme modèle d'intégration.
Mais.
Mais rien n'y fait.
La grande majorité des élèves font toujours des TIC une seule période par cycle. Certains diront que c'est mieux que rien. Foutaise.
Les enseignants sont débordés et n'ont vraiment pas le temps d'apprendre à faire autrement.
Les enseignants n'ont même pas un portable à eux. Et souvent, quand l'institution leur en prête un, il est super bridé. (J'ai vu des portables de profs - et de CP ! - avec Deep Freeze activé.)
Les universités sont terriblement en retard. Imaginez un cours de deuxième cycle (sic et resic) dans lequel, pour mettre les étudiants
à niveau, on les force tous suivre un premier cours sur les rudiments d'une suite bureautique. (Je ne rigole pas.)
Tout le monde parle d'intégration des TIC, mais personne ne semble savoir ce que c'est !
Le réseau RÉCIT est une réseau de gens bien tranquilles. La plupart ont de multiples dossiers, et celui des TIC n'a pas toujours la priorité.
Les communications sont tellement omniprésentes que plus personnes ne semblent savoir
pourquoi communiquer. Alors qu'en est-il des communautés virtuelles ? Ceux qui partagent dans les blogues et forums semblent savoir ce qu'ils y font. Mais ils sont bien les seuls à le savoir !
Je sais bien que le problème des TIC à l'école est complexe. Il implique des sommes énormes d'argent, des volontés de formation et d'auto-formation, des changements de mentalités. Mais si ce n'était que cela, sans doute y trouverions-nous des solutions. Le véritable problème, c'est que les TIC en éducation n'intéressent qu'un tout petit nombre de personnes. Que ces gens crient haut et fort que les TIC, c'est important, qu'il faut préparer nos enfants à un univers technologique, qu'il faut développer chez eux une éthique TIC, force est de constater qu'il n'y a, tout simplement, personne pour les entendre.
Je continue mon travail, mais avec une saine indifférence ; car je sais maintenant (et ça je le sais !) que ce n'est à pas à l'école que les changements arriveront.