Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 29 juillet 2007

Les bonheurs du dimanche matin

vendredi 27 juillet 2007

Miscellanées 8

Le temps d'au moins un billet, le blog éclectique se change en blog électrique ! Très intéressant. On pourrait sans doute en faire une situation d'apprentissage mathématico-physico-environnementale.
Comment se servir d'un wiki en enseignement des maths ? De beaux exemples chez Pascal Lapalme.
Rotules est un blogue que je suivrai. Mais quand je lis des trucs pareils, je me demande bien ce que je fais encore dans notre système d'éducation : je ne suis plus capable d'entendre dire non à un enseignant qui veut utiliser les technologies dans sa classe...

dimanche 22 juillet 2007

Andragogie

« Pourquoi est-ce si difficile pour les éducateurs de se concentrer sur leur propre apprentissage ? », question de Will Richardson, est rapportée par François Guité sur son excellent blogue.

Je préfère remplacer le mot éducateurs par adultes.

Je le constate depuis de nombreuses années : un adulte est une personne qui n'apprend plus grand-chose. J'entends par là qu'il se met rarement en situation intellectuellement risquée, c'est-à-dire dans la position où il ne connaît pas les réponses. Reconnaissons-le : on préfère le confort de nos habitudes de pensées.

Pourquoi ? Bien sûr, c'est familial, c'est culturel. Mais c'est aussi parce que l'école ne fait pas son travail. L'institution ÉCOLE détruit le goût d'apprendre, un point c'est tout. L'école ne nous a pas montré que l'apprentissage, c'est d'abord du tough fun. L'apprentissage, c'est du sadomasochisme intellectuel : on se fait mal pour mieux jouir. À l'école, la souffrance d'apprendre, c'est la souffrance chrétienne, celle qui nous donne de bonnes chances d'atteindre le royaume des cieux.

J'ai compris la souffrance/apprentissage lorsque je me suis mis au piano. À 32 ans, je n'avais encore jamais touché cet instrument. Je ne savais même pas ce que représentaient les touches blanches, les touches noires. J'étais à apprendre une petite, toute petite partition de Shostakovitch. Première mesure : 15 minutes de déchiffrage, répétition, re-répétition, re-re-répétition, etc. J'arrive alors à la jouer à peu près correctement. Grande (mais vraiment très grande) satisfaction.

Devais-je attaquer la deuxième mesure ? (Je savais que je souffrirais. Mais je savais aussi que j'obtiendrais une grande, très grande satisfaction.) Si d'une mesure à l'autre, on répond oui alors on devient apprenant. Sinon, on devient un adulte qui aimerait bien savoir jouer du piano, mais sans l'apprendre, évidemment.

Les adultes, ce sont des gens qui craignent les apprentissages. Leur image d'apprenant a été façonnée à l'école, et ce n'est pas une très jolie image, croyez-moi.

Les éducateurs ? Ce sont des adultes. Comme tout le monde.

samedi 21 juillet 2007

La fin d'un conte

Bon, le dernier Harry Potter est paru. Je n'ai lu aucun tome de ce conte moderne, mais j'ai hâte de voir si les prédictions de Marie (lire ce vieux billet d'Aurélie et le commentaire 14) s'avéreront exactes.

jeudi 19 juillet 2007

10 plus beaux mots

J'ai trouvé dans une ancienne revue la réponse de quelques écrivains, à qui on avait demandé la liste des dix plus beaux mots. Maurois avait dit : le Silence, l'Ordre, la Beauté, la Mélancolie, le Charme, le Sourire, Tendre, Fragile, Honnête, Amical. - François Mauriac : Enfance, Sommeil, Aube, Sang, Torpeur, Orage, Annonciation, Cendre, Poussière, Joie. - Paul Valéry : Pur, Jour, Or, Lac, Pic, Seul, Onde, Feuille, Mouille, Flûte.
Jean Guitton, Le Travail intellectuel, dans une note en bas de page 159, Aubier, 1951.

lundi 16 juillet 2007

L'Observateur Curieux

Il y a un peu plus d'un an, j'avais accordé une entrevue à M. Stéphane Mailhiot concernant ma collection de citations. Il vient tout juste d'en faire un billet sur son blogue. À lire pour ceux qui s'intéressent à l'homme-collectionneur derrière Au fil de mes lectures.

En voiture !

Petite excursion en train à vapeur, en ce beau dimanche de juillet.





samedi 7 juillet 2007

Miscellanées 7

Si j'avais des sous (plus de 1000$ la licence), j'achèterais Mathematica 6. Je sais qu'en mettant un outil pareil entre les mains des élèves, on transformerait leur vision des mathématiques. Si j'étais au gouvernement, je débloquerais des sommes pour engager des programmeurs qui développeraient un clone libre de ce logiciel.


Trouvé sur ce forum : « Ici au Québec, on a un beau pays, il est juste mal isolé. »


« Simple things should be simple, complex things should be possible » - Alan Kay


Je ne connais pas la source, mais c'est une belle citation : « On n’a pas inventé l’ampoule en améliorant la bougie ! »


Dure, dure cette critique de l'Express Livres.


« L’autodidaxie, recouvre la démarche pédagogique qui consiste à assurer soi-même l’acquisition de connaissances choisies en principes hors des systèmes éducatifs, donc sans enseignant. Elle représente les apprentissages par soi-même sans la présence d’un professionnel de la formation. L’autodidaxie se révèle un mode d’apprentissage existentiel ou cognitif dans lequel le sujet social apprenant conserve toute la responsabilité sur son action formative. » LE LEUR, G. 1998. Les nouveaux audidactes. Néoautodidaxie et formation. Québec, Les Presses de l’Université Laval ; Lyon, Chronique Sociale.
Définition trouvée ici.


Excellent billet chez Affordance.info sur ce que l'on sait des réseaux sociaux.

07-07-07

La superstition porte malheur.
Paul Carvel, Jets d'encre (46), Éd. Laetoli, 2000.

Les superstitions sont à la religion ce que la fable est à la poésie.
Joseph Joubert, Carnets t.1, p.171, nrf/Gallimard, 1994.

Les histoires personnelles, outre qu'elles se passent, disent-elles aussi quelque chose ? Malgré tout mon scepticisme, il m'est resté un peu de superstition irrationnelle, telle cette curieuse conviction que tout événement qui m'advient comporte en plus un sens, qu'il signifie quelque chose ; que par sa propre aventure la vie nous parle, nous révèle graduellement un secret, qu'elle s'offre comme un rébus à déchiffrer, que les histoires que nous vivons forment en même temps une mythologie de notre vie et que cette mythologie détient la clé de la vérité et du mystère. Est-ce une illusion ? C'est possible, c'est même vraisemblable, mais je ne peux réprimer ce besoin de continuellement déchiffrer ma propre vie.
Milan Kundera, La plaisanterie, trad. Marcel Aymonin rev. par Claude Courtot et Kundera, p.247, Folio n°638)

La superstition [...] porte quelque image de pusillanimité.
Michel de Montaigne, Essais 2.1, p.21, Folio n°290.

[...] la vénération est une superstition de la nature humaine, dont le seul but est d'asservir les hommes.
Rabindranath Tagore, À quatre voix, trad. Madeleine Rolland, p.90, Éd. Rombaldi , 1961.

Un argument se discute, une superstition ne se discute pas.
Amin Maalouf, Le Périple de Baldassare, p.79, Livre de Poche, n°15244.

[...] le propre d'un conseiller est de réduire ses risques de se tromper afin d'assurer sa clientèle. Or ce qui minimise le risque, c'est la norme. Lorsqu'on a oublié les traditions qui sont à l'origine des codes, la communauté ne tient plus que par la superstition et la tyrannie de la norme.
Pascal Jouxtel, Comment les systèmes pondent, p.278, Éd. Le Pommier, 2005.

Les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont, et donnent des terreurs paniques.
Voltaire, Lettres philosophiques, p.85 Éd. Garnier-Flammarion n° 15.

Nous sommes tous prisonniers du système scolaire, si bien qu'une croyance superstitieuse nous aveugle, nous persuade que le savoir n'a de valeur que s'il nous est imposé, puis nous l'imposerons à d'autres - production et reproduction du savoir.
Ivan Illich, Une société sans école, trad. Gérard Durand, p. 85, Éd. du Seuil, coll. Points n° 117.

O superstition ! tes rigueurs inflexibles
Privent d'humanité les coeurs les plus sensibles.
Voltaire, Mahomet (Zopire), acte 1 sc. 2, p. 230, in Théâtre de Voltaire, Garnier-Frères.

mercredi 4 juillet 2007

Réalité

Chaque jour, l'élève pénètre, qu'il le veuille ou non, dans un prétoire où il comparaît devant ses juges sous l'accusation présumée d'ignorance. À lui de prouver son innocence en régurgitant à la demande les théories, règles, dates, définitions qui contribueront à sa relaxation en fin d'année.
L'expression « mettre en examen », c'est-à-dire procéder, en matière criminelle, à l'interrogatoire d'un suspect et à l'exposition des charges, évoque bien la connotation judiciaire que revêt l'épreuve écrite et orale infligée aux étudiants.
Nul ne songe ici à nier l'utilité de contrôler l'assimilation des connaissances, le degré de compréhension, l'habileté expérimentale. Mais faut-il pour autant travestir en juge et en coupable un maître et un élève qui ne demandent qu'à instruire et à être instruit ?
Raoul Vaneigem, Avertissement aux écoliers et lycéens, p.31, Mille et une nuits, n°69.

dimanche 1 juillet 2007

La fin de l'alphabet

La fin de l'alphabet de C. S. Richardson est un bijou. Je suis tombé dessus au hasard de ma dernière visite chez le libraire, alors que je ne désirais, finalement, que flâner parmi les livres.

L'auteur est directeur du département graphique de la maison d'édition Random House à Toronto et ce petit livre de 150 pages est son premier roman.

Et quel roman ! À classer tout près de La petite fille de M. Linh (P. Claudel) ou Isabelle Bruges (Bobin) ou Ensemble c'est tout (Gavalda) ou encore Effroyables jardins (Quint).

Pour vous donner un peu le goût, la quatrième de couverture est ici. Je n'en dis pas plus car je parle très mal des livres, mais courez vite l'acheter à la librairie du coin.

Mat en ?

Dans un problème d'échecs, il faut toujours imaginer Dieu affrontant Dieu. Autrement dit, on assume que les joueurs jouent parfaitement bien.

Cela posé, voyez la position ci-contre.

Les Blancs sont au trait. Il ne fait pas de doute qu'ils gagneront facilement la partie. La question est cependant de savoir le nombre minimum de coups nécessaires pour mater l'adversaire. Évidemment, je m'attends aussi à ce que vous me donniez la séquence de jeu.

Ça, c'est le premier problème.

Le second est pour vous exercer à chercher sur le web. Qui a inventé ce problème ?