Andragogie
Par Gilles Jobin, dimanche 22 juillet 2007 :: Généraleries :: #624 :: rss
« Pourquoi est-ce si difficile pour les éducateurs de se concentrer sur leur propre apprentissage ? », question de Will Richardson, est rapportée par François Guité sur son excellent blogue.
Je préfère remplacer le mot éducateurs par adultes.
Je le constate depuis de nombreuses années : un adulte est une personne qui n'apprend plus grand-chose. J'entends par là qu'il se met rarement en situation intellectuellement risquée, c'est-à-dire dans la position où il ne connaît pas les réponses. Reconnaissons-le : on préfère le confort de nos habitudes de pensées.
Pourquoi ? Bien sûr, c'est familial, c'est culturel. Mais c'est aussi parce que l'école ne fait pas son travail. L'institution ÉCOLE détruit le goût d'apprendre, un point c'est tout. L'école ne nous a pas montré que l'apprentissage, c'est d'abord du tough fun. L'apprentissage, c'est du sadomasochisme intellectuel : on se fait mal pour mieux jouir. À l'école, la souffrance d'apprendre, c'est la souffrance chrétienne, celle qui nous donne de bonnes chances d'atteindre le royaume des cieux.
J'ai compris la souffrance/apprentissage lorsque je me suis mis au piano. À 32 ans, je n'avais encore jamais touché cet instrument. Je ne savais même pas ce que représentaient les touches blanches, les touches noires. J'étais à apprendre une petite, toute petite partition de Shostakovitch. Première mesure : 15 minutes de déchiffrage, répétition, re-répétition, re-re-répétition, etc. J'arrive alors à la jouer à peu près correctement. Grande (mais vraiment très grande) satisfaction.
Devais-je attaquer la deuxième mesure ? (Je savais que je souffrirais. Mais je savais aussi que j'obtiendrais une grande, très grande satisfaction.) Si d'une mesure à l'autre, on répond oui alors on devient apprenant. Sinon, on devient un adulte qui aimerait bien savoir jouer du piano, mais sans l'apprendre, évidemment.
Les adultes, ce sont des gens qui craignent les apprentissages. Leur image d'apprenant a été façonnée à l'école, et ce n'est pas une très jolie image, croyez-moi.
Les éducateurs ? Ce sont des adultes. Comme tout le monde.
Je préfère remplacer le mot éducateurs par adultes.
Je le constate depuis de nombreuses années : un adulte est une personne qui n'apprend plus grand-chose. J'entends par là qu'il se met rarement en situation intellectuellement risquée, c'est-à-dire dans la position où il ne connaît pas les réponses. Reconnaissons-le : on préfère le confort de nos habitudes de pensées.
Pourquoi ? Bien sûr, c'est familial, c'est culturel. Mais c'est aussi parce que l'école ne fait pas son travail. L'institution ÉCOLE détruit le goût d'apprendre, un point c'est tout. L'école ne nous a pas montré que l'apprentissage, c'est d'abord du tough fun. L'apprentissage, c'est du sadomasochisme intellectuel : on se fait mal pour mieux jouir. À l'école, la souffrance d'apprendre, c'est la souffrance chrétienne, celle qui nous donne de bonnes chances d'atteindre le royaume des cieux.
J'ai compris la souffrance/apprentissage lorsque je me suis mis au piano. À 32 ans, je n'avais encore jamais touché cet instrument. Je ne savais même pas ce que représentaient les touches blanches, les touches noires. J'étais à apprendre une petite, toute petite partition de Shostakovitch. Première mesure : 15 minutes de déchiffrage, répétition, re-répétition, re-re-répétition, etc. J'arrive alors à la jouer à peu près correctement. Grande (mais vraiment très grande) satisfaction.
Devais-je attaquer la deuxième mesure ? (Je savais que je souffrirais. Mais je savais aussi que j'obtiendrais une grande, très grande satisfaction.) Si d'une mesure à l'autre, on répond oui alors on devient apprenant. Sinon, on devient un adulte qui aimerait bien savoir jouer du piano, mais sans l'apprendre, évidemment.
Les adultes, ce sont des gens qui craignent les apprentissages. Leur image d'apprenant a été façonnée à l'école, et ce n'est pas une très jolie image, croyez-moi.
Les éducateurs ? Ce sont des adultes. Comme tout le monde.
Commentaires
1. Le lundi 23 juillet 2007 à 13:37, par laurent :: email
2. Le mardi 24 juillet 2007 à 18:03, par François Guité :: email :: site
3. Le mercredi 25 juillet 2007 à 09:40, par Crocki :: email :: site
4. Le mercredi 25 juillet 2007 à 23:48, par Doumeyrou :: email :: site
5. Le vendredi 27 juillet 2007 à 03:45, par Daniel Bigué :: email
6. Le dimanche 26 août 2007 à 08:45, par AA :: email :: site
7. Le mercredi 27 février 2008 à 03:22, par Marie-Francine
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Gilles Jobin
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