Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 29 septembre 2006

La lecture et les devoirs

Deux billets récents dont celui-ci sur les devoirs m'ont fait réfléchir. Je suis même intervenu sur celui-là en indiquant que la lecture est sans doute un important outil pour résoudre les échecs des enfants. Je vais préciser ici ma pensée.

D'abord, une définition : j'appellerai lecture scolaire (LS) une lecture imposée par l'école (peu importe la discipline.) Par ailleurs, j'appellerai lecture choisie (LC), la lecture d'un roman complet. Je précise que dans le contexte de ce billet, une LC exclue une bande dessinée, un extrait de roman, l'article d'un quotidien ou d'une revue, etc.

Mon expérience d'enfant au niveau des LS est désastreuse. Je l'ai racontée ici. Je me rappellerai toujours l'espèce d'écoeurite aiguë causée par la lecture imposée de Poussière sur la ville. Si j'arrive à dépasser mon haut-le-coeur chaque fois que je vois le roman (il est toujours dans ma bibliothèque), sans doute devrais-je me lancer sans une relecture. Avec 40 ans de recul, peut-être y trouverais-je une explication...

Mon expérience de parent est différente. Un jour de fin septembre, alors que ma deuxième fille était en sixième année, nous recevons un billet de son enseignante : Votre enfant a des problèmes de grammaire : il faudrait qu'elle fasse des exercices à la maison. Panique de Marie.

- Gilles, qu'est-ce qu'on va faire? Notre fille a des problèmes!
- Voyons Marie, son SEUL problème est qu'elle ne lit pas. Si on s'arrangeait pour qu'elle lise un peu plus, je suis absolument convaincu que la majorité de ses problèmes se régleront d'eux-mêmes.
- Tu crois vraiment?
- J'en suis convaincu. Lui donner des tonnes d'exercices de grammaire, c'est absolument ridicule et tout ce qu'on réussira à faire, c'est l'écoeurer de la langue française. Il faut juste qu'elle fasse l'effort de lire un peu.
- Ouais... Je vais demander des suggestions à son prof.
- Quoi??? Je ne suis même pas sûr que son prof soit une lectrice !!! Dis-moi, quand tu avais son âge, tu lisais?
- Bien sûr. J'ai adoré les Comtesse de Ségur...
- Alors des Comtesse de Ségur ce sera.

Et pendant plusieurs semaines, notre merveilleuse fille a lu cinq ou six Comtesse de Ségur. Puis, elle a continué avec d'autres lectures. Entre autres, je lui lisais à haute voix (mes deux autres filles étaient présentes) Niel Holgerson (pendant plusieurs semaines, chaque soir...!) , et puis Narnia de C.S Lewis...

Et, miraculeusement, nous n'avons plus jamais entendu parler des problèmes de grammaire (scolaire) de notre fille.

Bien entendu, il est difficile de généraliser à partir de ce cas. Mais il demeure dans mes convictions profondes que la lecture est un moyen privilégié de réussite scolaire.

Je pense même que si l'enfant a des problèmes en maths, qu'une demi-heure de LC par soir (je tiens pour acquis que les parents EN MÊME TEMPS liront une LC) résoudra une grande partie des problèmes de cet enfant. Pourquoi? Tout simplement parce que lire amène généralement à discuter de la lecture, à y voir les liens logiques, les liens cachés, à comprendre des sous-entendus, à lire entre les lignes (n'est-ce pas là aussi la lecture "algébrique"?) à suivre le raisonnement d'un personnage, à anticiper la suite, etc. Bref, à s'amuser, intellectuellement parlant.

Deuxième expérience comme parent, cette fois avec ma petite dernière. Parmi mes filles, c'est celle qui lit le plus. Cela se passe alors qu'elle était en cinquième secondaire, ce qui date de 4 ans.

- Je devrai lire 3 romans cette année.
- Wow ! Lesquels?
- Notre prof nous a remis une liste. Je connais quelques auteurs, mais la plupart ne me disent rien.

Je commençais déjà à jubiler. J'ai jeté un oeil sur cette liste pour comprendre que c'était là sans doute les romans qu'avait lus le prof. Mais choisir parmi une cinquantaine de livres est tout de même intéressant. Je possédais déjà plusieurs des livres listés et j'en avais lu une quinzaine. Avec Aurélie, on a discuté environ une heure des auteurs, de leur style, du type de roman qu'ils écrivaient, etc. Par exemple, il y avait du Nothomb, du Mankell, du Camus, du Huxley, duBeauchemin, du Temblay, etc. Je crois qu'en deux mois, Aurélie avait fait son "devoir de l'année"... Ce qui ne l'a pas empêché de repiger dans cette liste pour choisir d'autres lectures. Cette expérience fut donc heureuse.

Je constate cependant que plusieurs LS tournent autour d'extraits. On fait lire quelques chapitres. Je me rappelle même que dans sa classe de théâtre, Aurélie n'avait à lire qu'un acte d'une pièce. Pourquoi diable ne pas exiger la lecture complète de la pièce, ce qui ne demande deux ou trois heures?

Je pense que si l'école met de l'importance sur la LS, elle doit donner du temps SCOLAIRE aux enfants pour qu'ils lisent. Que cette LS ne doit pas être donnée en DEVOIR, mais qu'on s'assure à l'école que l'enfant prenne un bon quinze minutes de lecture par jour.

Les bénéfices de la lecture dépassent les bénéfices scolaires mesurables (vocabulaire, grammaire, syntaxe, etc.). En lisant, on se donne l'outil idéal permettant le développement de l'autonomie de la pensée.

Donc, chers parents lecteurs de ce blogue, donnez-vous en devoir une demi-heure de lecture par soir, avec vos enfants. Vous apprendrez un tas de choses, vos enfants aussi, et je suis assuré qu'il y aura des retombées scolaires positives.

jeudi 28 septembre 2006

Extremadura

Extremadura est une région rurale de l'Espagne. 60000 PC sont équipés de Linux et de Squeak. Si vous avez 20 minutes, cette vidéo donne une bonne idée de la puissance des TIC en éducation. Merci à mon ami Pierre Couillard pour cette découverte.

mardi 26 septembre 2006

Le papier

[...] faire voler en l'air le trésor de sa richesse...
H. Ibsen


J'ai bien hâte de réaliser ça avec Estéban !

samedi 23 septembre 2006

Pochol !

Où roules-tu, petite pomme, tu vas tomber dans l'eau... (p.147)

Lecture de mon second roman de Perutz. Dans Où roules-tu, petite pomme, il nous raconte la quête vengeresse d'un homme. Après 40 pages, le lecteur moderne sent déjà comment finira le livre. Mais tout le plaisir réside dans la manière dont se prendra l'auteur pour nous y amener. Dans l'article Wikipédia consacré à Perutz, on peut lire : « Leo Perutz est passionné d'histoire, d'investigation, de justice, mais aussi de fantastique. Ses romans captivants, qui sont souvent des poursuites d'individus, de preuves, de réponses ou d'absolu reflètent toujours quelques lueurs d'optimisme. » Hormis le fantastique, qu'on ne trouve pas dans ce livre, on peut dire que cette phrase représente très bien ce roman. Le titre est merveilleusement bien choisi. Où roules-tu petite pomme est une chanson que tout le monde chantait en Russie au temps de la révolution. Perutz veut nous faire comprendre ici le côté hasardeux, parfois absurde, de nos quêtes, de notre vie.

Sur ma table de chevet : Le miracle du manguier.

Un vieux débat

Dans les dernières années de l'Ancien Régime « un débat très vif oppose deux courants éducatifs majeurs : l'un, inspiré des philosophes, place l'enfant au coeur du système, l'enfant dont la nature est la référence principale ; l'autre, issu de la tradition chrétienne, donne aux connaissances la première place, celle de Dieu, des langues françaises et savantes, des belles-lettres et des sciences. Dans cette éducation, il n'est pas aberrant de soumettre l'enfance, de la contraindre pour l'élever, la libérer de ses mauvais penchants et nourrir son esprit » (M. Grandière, L'Idéal pédagogique en France au dix-huitième siècle.)
Pierre Billouet, Comment se peut-il qu'un enfant soit bien élevé par qui n'a pas été bien élevé lui-même (Rousseau), p.23, Pleins feux, coll. Variations, 2004)

lundi 18 septembre 2006

Mon premier Perutz

La lecture de La Nuit sous le pont de pierre de Perutz ne m'a pas déçu. Roman? Recueil de nouvelles? le livre est assez difficile à classer. Il s'agit de quatorze histoires qui se passent dans la Prague du XVIIe siècle. Ces quatorze tableaux s'enchevêtrent. Dans l'un d'eux, on rencontre même Kepler !

L'écriture m'a enchanté et vous trouverez ici des citations tirées de ma lecture. J'attaque maintenant son Où roules-tu, petite pomme.

samedi 16 septembre 2006

Antidote sur Linux

Je viens tout juste d'installer la version RX d'Antidote sur Ubuntu. Il s'intègre merveilleusement bien à OpenOffice 2. Cet outil est un pur délice.

L'ennui en 1747

L'agrément couvre tout, il rend tout légitime.
Aujourd'hui dans ce monde on ne connaît qu'un crime,
C'est l'ennui : pour le fuir tous les moyens sont bons.
Jean-Baptiste Gresset, Le Méchant (1747), acte 5, scène 7

jeudi 14 septembre 2006

Sur ma liste

Allez mes enfants, voici un cadeau de Noël parfait pour votre papa !

mercredi 13 septembre 2006

D'une distribution à l'autre

J'ai passé plus de trois ans sur Mandrake/Mandriva et depuis un mois, j'ai migré vers Ubuntu. Je ne suis pas déçu. J'ai toujours utilisé KDE, et m'habituer au gestionnaire Gnome ne fut vraiment pas difficile. De plus, avec EasyUbuntu, tous les greffons et autres gugusses nécessaires s'installent en un tourneclic. La communauté francophone est aussi très active, avec un forum très nourri et une bonne documentation.

mardi 12 septembre 2006

1137

Mille cent trente-sept, c'est le nombre de livres que j'ai constamment sous les yeux, dans mon bureau de travail. Grâce à Kim (voir le commentaire 8 de ce billet), j'ai découvert le merveilleux petit logiciel Readerware. Avec ma commande, j'ai recu le CueCat, lecteur très simple de code-barre.

Ce qui ajoute à la beauté, c'est que tout ça est entièrement compatible Linux, Mac et Windows.

J'ai donc commencé par faire quelques tests du logiciel, puis je me suis mis à la tâche de répertorier mes livres. J'en ai terminé avec les 1137 se trouvant dans mon bureau de travail. Tout ça m'a demandé, on and off, une dizaine de jours.

En gros, si le livre a un code-barre, CueCat le lit et l'enregistre dans le logiciel. Si le livre possède un ISBN sans code-barre, on insère ce dernier du clavier. Et si le livre n'a pas de ISBN, on peut entrer tous les champs (titre, auteur, etc.) manuellement.

ReaderWare cherche à remplir les champs en visitant les banques de données du web. Dans mon cas, j'ai demandé la recherche la plus exhaustive possible, ce qui exige évidemment un peu plus de temps. De plus, lorsque c'est possible, une image de la jaquette est aussi insérée. Il est même parfois possible de copier-coller l'URL d'une page web dans Readerware qui récupère ainsi les champs relatifs au livre. Comme j'ai quelques vieilleries, j'ai pu ainsi récupérer plusieurs champs de la Library of Congress.

CueCat demande environ 3 à 4 minutes d'entrainement. Il faut trouver le bon angle, la bonne vitesse de lecture. Cela fait, on scan à un excellent rythme. Comme mentionné plus haut, c'est le temps de trouver les données sur le web qui est long.

Readerware permet de créer ses propres rapports, d'exporter en différents formats (entre autres CSV et HTML), de faire une recherche rapide parmi les livres, de se brancher sur le web pour aider à trouver un livre, etc. C'est là un logiciel très complet.
À partir d'une exportation CSV, j'ai intégré les données dans une table MySql, et j'ai fait un petit rapport de mon cru en utilisant un peu de PHP. C'est ainsi que vous pouvez jeter un oeil sur ma liste . Notez que j'ai encore du travail de nettoyage de la base de données à réaliser, ce que j'entreprendrai petit à petit. Il n'en demeure pas moins qu'en quelques heures, on peut inventorier efficacement sa collection.

lundi 11 septembre 2006

Pi après?

Une certaine génération devait apprendre ce quatrain par coeur. L'idée était de retrouver les 31 premières décimales du nombre PI, la longueur de chaque mot représentant une décimale. Très utile au cas où vous vous retrouviez dans le désert, à tourner en rond...
Que j'aime à faire apprendre ce nombre utile aux sages !
Immortel Archimède, artiste, ingénieur.
Qui de ton jugement peut priser la valeur ?
Pour moi, ton problème eut de pareils avantages.

Et on a : PI = 3,141592653589793238462643383279...

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