Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 30 avril 2006

Alan Kay en entrevue

La musique n'est pas dans le piano.


Il faut absolument lire Alan Kay dans cette excellente entrevue : FACE to FACE: Alan Kay Still waiting for the Revolution.

Quelques extraits :
One of the things that pollutes a lot of computer use in schools is a heightened sense of vocationalism. Parents are concerned about whether their children are going to get jobs, and so they really want the schools to train the kids. But my belief is that the training part is kind of like driver's ed: It takes about as long to learn how to use a computer as it takes to learn how to drive a car, maybe less. So it's not something you really want to pin twelve years of school on.
That's one of the reasons why, in my research, I've retreated into early childhood. The earlier you go, the further away you are from the thing that parents are worried about—which is whether the kids are going to get jobs. However, vocationalism is now rampant in elementary schools, even in kindergarten.

[...] the computer can be a kind of thought amplifier.

Think about it: How many books do schools have—and how well are children doing at reading? How many pencils do schools have—and how well are kids doing at math? It's like missing the difference between music and instruments. You can put a piano in every classroom, but that won't give you a developed music culture, because the music culture is embodied in people.
On the other hand, if you have a musician who is a teacher, then you don't need musical instruments, because the kids can sing and dance. But if you don't have a teacher who is a carrier of music, then all efforts to do music in the classroom will fail—because existing teachers who are not musicians will decide to teach the C Major scale and see what the bell curve is on that.
The important thing here is that the music is not in the piano. And knowledge and edification is not in the computer. The computer is simply an instrument whose music is ideas.
Educators have to face up to what 21st-century education needs to be about, and start thinking about solving that problem long before they bring the computer on the scene.

Virtually all learning difficulties that children face are caused by adults' inability to set up reasonable environments for them. The biggest barrier to improving education for children, with or without computers, is the completely impoverished imaginations of most adults.


Liane : Alan Kay, Computers, Networks and Education, Scientific American, septembre 1991.

samedi 29 avril 2006

Les idées puissantes

Quelques messages sur la liste Educ de l'AFUL ont récemment attiré mon attention. Il y était question de Squeak, langage de programmation dont un collègue de la commission scolaire des Portages de l'Outaouais m'avait déjà vanté les mérites.
En suivant les liens donnés dans ces messages - voir les lianes -, j'ai découvert un univers de possibilités pédagogiques.
Commencez d'abord par lire l'article de Hilaire Fernandes, Stéphane Ducasse, paru dans Linux Pratique 28, Mars-Avril 2005. Installez ensuite ce logiciel qui, soit dit en passant, est open source et fonctionne aussi bien sous Windows, Mac que Linux ! Puis, munissez-vous de l'excellent document Des idées puissante dans la classe de B.J. Allen-Conn et Kim Rose et... laissez aller votre imagination.
J'envisage maintenant très sérieusement transformer mes esquisses Cybergéomètre dans ce système de programmation. Je vais aussi me mettre en quête d'un ou deux enseignants du primaire qui seraient prêts à expérimenter la chose dans leurs classes.

Lianes :
Squeakland.org
Squeak, un environnement multimédia (Michèle Drechsler)
Art et squeak

Le bonheur

Les enfants sont comme les marins: où que se portent leurs yeux, partout c'est l'immense.
Christian Bobin, La part manquante, coll. folio #2554, p. 22.

mardi 25 avril 2006

Faire le point


J'y ai fait le plein ce matin.

Liane :
Virgule-point

dimanche 23 avril 2006

Niaiserie

Sur une liste publique, je répondais à un message nous invitant à écouter une entrevue de Joseph Facal.

Suite à cette écoute, voici mon intervention :
Et bien ! Réforme = enfant laissé à lui-même.
Diable, il me semble que Facal aurait tout au moins dû lire le programme de formation : cela lui aurait évité de dire une telle niaiserie.
Cette réponse aurait choqué certaines oreilles, car je viens de recevoir un courriel privé du gardien de la liste me demandant poliment d'éviter un tel mot... Un peu plus loin dans le courriel, une explication possible : «[Le débat] risque de dégénérer en invective, ce que nos lecteurs ne souhaitent surtout pas.» Peut-être aurais-je dû utiliser le mot absurdité au lieu de niaiserie...

vendredi 21 avril 2006

La santé

L'importance du processus est une autre découverte. Les buts et les aboutissements importent moins. Il est plus urgent d'apprendre que d'accumuler des informations. La bienveillance vaut mieux que la surveillance. Les moyens sont les fins. Le voyage est la destination.
Marylin Ferguson, Les enfants du verseau, trad. Guy Beney, p.78, Calmann-Lévy.


Via Affordance.info, j'apprends que bloguer retarderait la maladie d'Elzheimer.
On est toujours enclin à appuyer les experts qui confirment nos pensées. Je suis bien convaincu que si on ne veut pas que notre cerveau « s'ostéoporise », le garder en forme par des défis cérébraux demeure le meilleur moyen.
J'ai toujours admiré ces chefs d'orchestre qui, dans un âge fort avancé, sont encore capables de bien diriger des symphonies ; ou encore, dans les tournois d'échecs, ces « p'tits vieux » qui arrivent toujours à massacrer des « p'tits jeunes » bourrés de talent.
Il faut que nos ainés puissent se garder intellectuellement jeunes et, à mon avis, l'informatique est un extraordinaire outil pour entretenir la flamme d'une pensée vivante. À moins que cela ne soit déjà fait, n'y aurait-il pas lieu d'installer des dizaines d'ordinateurs (un labo?) dans les centres d'accueil ? L'école a-t-elle regardé la possibilité d'envoyer des jeunes dans ces centres pour accompagner nos aînés dans leur apprentissage de l'Internet? Nos aînés ont des choses très intéressantes à partager, pourquoi ne pas leur faciliter la tâche en leur enseignant comment publier sur le web?

mercredi 19 avril 2006

Tripler une avance

Lu sur plusieurs fils de presse ce matin :
En avant par deux
Le Canadien menait pourtant 3-1 après deux périodes. Kovalev avait triplé l'avance des siens à la suite d'un bel effort individuel, à 14:14 du deuxième tiers.
Le CH menait 2-1. Avance : 1 point. Kovalev marque. Avance : 2 points. L'avance a été doublée, non triplée. Supposons que le Canadien marque un quatrième but, qu'aurait écrit le journaliste ?

lundi 17 avril 2006

La joie

On m'a déjà dit que dans la vie, il n'y a que deux sentiments, la tristesse et la joie. Lorsque l'on ma annoncé que je serais récipiendaire d'un prix Chapo, remis au colloque de l'Aquops, c'est cette joie, joie d'être reconnu par ses pairs, qui m'a immédiatement envahi.



Voici le texte, écrit conjointement par Pierre Lachance et Benoit St-André, lu par Pierre, lors de la remise du prix :
Gilles G. Jobin, que dire à propos de ce pédagogue qui ne soit pas futile ? Car Gilles n'apprécie pas la futilité et les discours vides. Alors soyons concis et amorçons avec son implication, non non... sa dévotion pour la philosophie du logiciel libre. Gilles n'est pas du genre à se laisser aller à de grands discours sur le libre, mais plutôt du genre à agir. Il est un des principaux programmeurs du Cyberfolio (un portfolio numérique utilisé par plusieurs éducateurs), du Bulletin informatisé, du CyberPif, etc. Des applications qu'il offre librement sous la licence GPL. Du côté de la documentation, il participe au site communautaire LinuxEdu-Québec.org avec quelques-uns de ses «ti-amis» et blogue régulièrement sur ses Jobineries.

Sa vision de l'intégration des TIC mérite d'être partagée et encouragée. Pour Gilles, les TIC ne sont pas qu'ustensiles, elles changent la façon d'apprendre, de créer, de penser même. C'est dans cette optique qu'il a cette année, en tant qu'animateur au Service local du RÉCIT de la Commission scolaire au Coeur-des-Vallées, en Outaouais, mis en place des blogues pour des groupes d'élèves. Blogues qui permettent, entre autres aux élèves de développer leur compétence à communiquer, leur estime de soi, leur vision du monde, leur esprit critique, etc. Gilles, au nom de ces élèves à qui tu as permis d'explorer cette technologie, nous te remercions.

En tant que pédagogue Gilles met beaucoup d'efforts pour les élèves et les enseignants. On peut évidemment en dire autant et même beaucoup plus pour sa famille. Gilles est du genre à offrir en cadeau un nom de domaine et un site web à ses proches, support compris. Un cadeau qui illustre bien son amour profond pour le fouillis organisé qu'est le web. Gilles ne veut pas de ces sites qui réorganisent, ou plutôt qui tentent de réorganiser le web avec des listes de sites présélectionnés. Centraliser les ressources est une autre aberration pour notre ami. Pour lui être en mesure d'exploiter un moteur de recherche efficacement est une compétence que tout le monde devrait développer.

Malgré cet amour pour le web, Gilles n'aime pas dupliquer ce qui existe déjà. C'est pourquoi il a mis en ligne il y a quelques années un site de citations «Au fil de mes lectures» et qu'il protège ses citations avec rigueur. En date du 8 avril, plus de 15800 citations et 500 auteurs composaient sa base de données. Et si vous vous demandez si M. Jobin a tous lu ces livres, sa réponse ne peut qu'être que oui. Gilles lit tout le temps sur divers sujets. Un livropathe, une encyclopédie sur pattes ou un homme d'une culture exceptionnelle, peu importe le qualificatif qu'on lui donne. Gilles est notre ami et nous en sommes fiers.
Petite précision : Le Cyberpif n'est pas ma « création », mais plutôt celle de Nathalie Lehoux qui, à partir des sources du Cyberfolio, a fait un superbe outil pour l'approche orientante.

Un grand merci à tous ceux qui ont pensé à soumettre ma candidature à l'Aquops. Merci aussi à Pierre, Benoit et Judith qui ont eu la merveilleuse idée de m'offrir, en plus, un cadeau fort original... mais cela fera l'objet d'un billet futur.

dimanche 16 avril 2006

IDE Java

BlueJ est un environnement de développement JAVA (IDE = Integrated Development Environment) sur lequel je suis tombé aujourd'hui. Si je me fie à l'historique des versions, il existe depuis 1999 ! BlueJ est sous une drôle de licence, mais toujours est-il qu'on peut l'utiliser à peu près à notre guise.

L'Environnement BlueJ a été développé dans le but d'enseigner le langage objet aux débutants. On lit ici :

« The aim of BlueJ is to provide an easy-to-use teaching environment for the Java language that facilitates the teaching of Java to first year students. Special emphasis has been placed on visualisation and interaction techniques to create a highly interactive environment that encourages experimentation and exploration. »

L'installation sur un poste Windows et sur un poste Linux s'est très bien déroulée. Il ne me reste plus qu'à l'exploiter quelque peu pour décider si je reste avec un IDE aussi léger ou si je poursuis avec NetBeans qui, disons-le, est beaucoup plus lourd, mais fonctionne très bien.

samedi 15 avril 2006

De la fleur à l'étoile

Un commentaire laissé sur Au fil de mes lectures demande l'origine de cette citation : « Quand on cueille une fleur, on dérange une étoile. » Une rapide recherche dans Google trouve plusieurs sites qui attribuent la phrase à Théodore Monod, mais, malheureusement, sans donner la référence. J'ai donc poussé légèrement plus loin mes recherches pour m'apercevoir que d'autres sites indiquaient Francis Thompson comme auteur.

Comme j'ai quelques dictionnaires anglophones de citations, j'ai pu découvrir l'origine de cette superbe phrase. Elle provient effectivement d'un poème de Thompson intitulé The Mistress of Vision. L'extrait suivant contient la citation exacte :
When to the new eyes of thee
All things by immortal power,
Near or far,
Hiddenly
To each other linked are,
That thou canst not stir a flower
Without troubling of a star.

Synchronicité oblige, j'ai lu hier le beau texte de Christian Bobin, L'Équilibriste, dans lequel il nous dit : « Pour lire un roman, il faut deux ou trois heures. Pour lire un poème, il faut une vie entière. »

La poésie sauvera-t-elle l'homme-bolide ? Rien n'est moins sûr.

Lianes :
Un texte pouvant expliquer les raisons de l'attribution à Monod de cette citation.
Citations de Bobin tirées Au fil de mes lectures.

vendredi 14 avril 2006

Existe-t-il une solution?

Jeudi matin, au colloque de l'Aquops, j'ai assisté à l'atelier 3108 - Maths branchées, développement accéléré de compétences ! animé par Isabelle Cloutier enseignante en mathématique à l'école La Poudrière et Jean-Claude Chaîné, animateur RÉCIT. L'énergie, l'enthousiasme, le professionnalisme, l'engagement des animateurs étaient communicatifs.
L'atelier est bien décrit à l'hyperlien donné plus haut et, lorsque j'aurai l'adresse du site de ce projet, je l'ajouterai à ce billet dans les lianes.
Je veux surtout discuter ici d'un état de fait : l'enseignante a tout développé sur son temps personnel, autrement dit, en bénévolat. Bien sûr, je connais très peu d'enseignants qui ne mettent pas de temps en dehors de leurs heures régulières de travail. Mais, clairement, madame Cloutier a mis énormément de son temps pour que ce projet puisse vivre.
Et c'est là que je questionne notre organisation scolaire, organisation sur laquelle, clairement, nous (enseignants, conseillers pédagogiques, élèves) n'avons aucune emprise. Nous avons là un excellent projet qui a reçu un appui matériel certain (ordinateurs, beaux bureaux, filages, etc.) mais où l'enseignante n'avait aucun temps de préparation, d'organisation pédagogique, de réflexion qui, à mon avis, devrait normalement accompagner la réalisation d'un tel projet. Je le répète, l'enseignante, très professionnelle, a tout fait sur son temps personnel, hors les heures de travail.
Lorsque j'ai posé la question sur cet état, Jean-Claude m'a répondu quelque chose du genre : « Tu as raison. Mais je pense qu'en montrant ces beaux projets, nos dirigeants comprendront la nécessité d'une réorganisation du travail. ». Le problème, c'est que cela fait plus de 20 ans qu'on affiche des beaux projets menés à bout de souffle par des pédagogues et que les administrateurs n'ont pas encore compris cette nécessité de donner du temps aux enseignants. C'est un peu comme s'ils se fiaient sur le bénévolat des enseignants. Je juge cette situation absolument inacceptable en 2006. Je fais partie des personnes très découragées par les choix administratifs de ne pas investir dans les ressources humaines qui réalisent ces projets. C'est dommage à dire, mais je crois que si cet investissement ne se réalise pas, on ne devrait tout simplement pas actualiser ces projets. Tout le monde a un bout à faire ; clairement, les enseignants ont toujours été prêts à le faire. Mais est-ce le cas des directeurs d'école? des DG des commissions scolaires (en excluant tout au moins Ronald Canuel, directeur général à la cs Eastern Townships)? de ceux qui, finalement ont les $$$ pour appuyer concrètement les êtres humains qui réalisent ces projets. Mais nous n'avons aucun contrôle sur les choix décidés par ces importantes personnes. D'ailleurs, elles sont payées pour les faire, ces choix. C'est donc à ces gens d'en assumer les responsabilités : si nos administrateurs ne veulent pas investir en accordant du temps à ces enseignants dédiés à leur travail, que cela se dise : « Dans notre commission scolaire, nous (directeurs d'école, DG) ne développons pas la compétence TIC car nous n'en avons pas les moyens pour appuyer les enseignants ! »
L'essoufflement des pédagogues doit cesser : ou on croit dans les TIC, ou on balance simplement cette compétence. Comme vous tous sans doute, j'ai entendu des explications du genre
- Faut que tu comprennes : on est déjà débordés par notre tâche administrative, on n'a pas un gros budget, etc.
Bien sûr, je comprends, je comprends mais :
- Cela signifie-t-il que vous avez décidé de ne pas développer la compétence TIC dans votre école. Je veux juste avoir un oui ou un non. Et si c'est un « non », comment appuierez-vous les enseignants?
Et la litanie revient « on est déjà débordés par notre tâche administrative, on n'a pas un gros budget, etc. »
Et bien qu'ils « litanisent » entre eux, nos tristes administrateurs. Pour ma part, dans ma vie, j'ai autre chose à faire que de compenser pour leur manque de leadership pédagogique...



mercredi 12 avril 2006

Live à l'Aquops


Ce billet est écrit alors que j'anime un atelier sur l'aventure des blogues. La description est ici. J'ose espérer que quelques participants laisseront des commentaires. Pour suivre le plan de la rencontre, veuillez vous rendre là.

Lianes


PhiloBlogue
Le blogue de Jean Raymond
Blogue PEI
HistoBlogue
L'application Dotclear
L'application B2evolution

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