Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 29 mars 2007

N-Génération

Découvert via SOSSES le billet de Louis Naugès La N-Génération. Je partage son pessimisme au regard du monde de l'éducation :
Le milieu éducatif devrait être le premier à accompagner ce mouvement de fond, à aider la N génération. Ce n’est, hélas, pas le cas.
Deux raisons principales :
- Le manque cruel de moyens, que l’on pourrait encore régler avec quelques investissements.
- Le choc culturel, beaucoup plus long et difficile à régler. La N génération s’ennuie mortellement quand on lui présente la géographie sur une carte murale des années 50 alors qu’ils viennent de survoler leur région avec Google Earth.
La N génération ne comprend pas que leurs professeurs les condamnent au mono-tache quand ils sont en permanence multi-activités dans leur vie quotidienne.
Bel exemple de notre incapacité en tant qu'éducateur : Je reviens d'une formation de trois jours à Montréal sur les maths au primaire. On a parlé de situations problèmes, mais jamais, au grand jamais, il n'a été question d'utiliser les ordinateurs pour développer les compétences mathématiques. Cette formation aurait pu se dérouler en 1980 qu'on n'y aurait vu aucune différence. Évidemment, ce n'est pas grave, car nous étions entre nous, vieille garde, dans notre confort d'enseignant et de conseiller pédagogique. Quand réalisera-t-on que nos enfants vivent dans un monde perso-socio-technologique ?

mercredi 28 mars 2007

Le Moyen Âge

[...] les enseignants sont aussi déconnectés des commissions scolaires que les paysans l’étaient du château féodal.
François Guité dans un commentaire de son billet Les commissions scolaires sous le couperet.

J'adore les figures de style de M. Guité !

dimanche 25 mars 2007

Jolie journée


samedi 24 mars 2007

Humour squeakien

Squeak devient vraiment toujours plus passionnant avec les jours. J'ai travaillé fort pour un projet sur Squeak et maintenant j'essaie de prendre les objets sur Google avec Alt...
Élodie, 11 ans (École Du Boisé, Gatineau)

vendredi 23 mars 2007

Nouvel Obs

Au moment où s'ouvre le Salon du Livre de Paris, le Nouvel Observateur publie une liste des cinquante meilleurs sites littéraires parmi lesquels on trouve Au fil de mes lectures !

Un grand merci à Nicole de Fugit Tempus qui m'a fait parvenir un pdf de l'article.

À lire aussi Rebuts de presse du 22 mars, blogue de Didier Jacob du Nouvel Observateur.

Le Monde.fr « Livres » vient aussi de publier un article dans lequel mon site est mentionné.

mercredi 21 mars 2007

Entrevue Squeak !

Pour ceux qui aimeraient bien entendre mon extraordinaire voix, c'est ici !

Merci aux deux Pierre du Récit MST qui ont passé deux jours dans ma commission scolaire.

samedi 17 mars 2007

Dublin : here she comes


Aurélie vient de quitter le pays pour un voyage de quatre mois en Irlande. Nous savons tous que les voyages forment la jeunesse, mais il reste que comme parents, c'est extrêmement difficile à vivre. Je me rappelle avoir été torturé de la même manière quand Andréanne avait pris un an pour travailler au pair en Allemagne. Mais là, à 19 ans, c'est notre p'tite dernière qui quitte le foyer, car à son retour, elle adoptera Québec pour ses études universitaires.


Marie et moi sommes actuellement rivés au téléphone. Nous attendons qu'il sonne. Nous voulons l'entendre dire « Papa, maman, je suis bien arrivée. Tout va bien. »

MàJ : Ouf ! On vient de recevoir le coup de fil tant attendu.

dimanche 11 mars 2007

Le temps


Ubuntu m'a rappelé ce matin que l'Amérique passe à l'heure avancée. Gros avantage : nous aurons une heure de moins de campagne électorale !

vendredi 9 mars 2007

Challenge ABC : Adler et Nivoix

Je suis en retard d'un gros mois dans mon Challenge ABC.

Je viens de terminer le joli essai de Mortimer J. Adler Comment lire les grands auteurs. Le livre date de 1964 dans une édition et une traduction qui laissent à désirer. On trouve au moins quinze fois dans le livre « prendre pour acquis » (to take for granted) alors qu'il faut écrire tenir pour acquis. On voit aussi scientiste au lieu de scientifique. Le livre comporte plusieurs coquilles. Il ne faut cependant pas trop se plaindre car les traductions des livres d'Adler se font très rares. Vous trouverez 44 citations/extraits sur Au fil de mes lectures.

J'ai aussi lu la petite pièce de Paul Nivoix publié en 1927 Ève toute nue. Comédie légère en trois actes, elle n'est pas passée à l'histoire, et n'y passera pas ! Mieux vaut lire du Guitry. Défi web pour mes lecteurs : trouvez les dates de naissance et de mort de Nivoix, mais sans visiter les citations que j'ai extraites de la pièce, car j'y donne cette information.

Sur ma table de chevet : Pour l'éducation de Savater.

jeudi 8 mars 2007

Adler sur le manuel scolaire

La multiplication des manuels et des cours oraux dans notre enseignement est l'un des plus sûrs indices de notre décadence littéraire. On dit railleusement que ceux qui sont impuissants à aider leurs élèves dans la lecture des ouvrages transcendants écrivent des manuels, ou, du moins, utilisent les manuels écrits par leurs collègues afin de suppléer à leur incompétence. On pourrait définir un manuel  : une invention pédagogique pour faire entrer quelque chose dans la tête de ceux qui ne savent pas suffisamment lire pour apprendre plus activement. Les causeries qui se donnent habituellement en classe ne valent pas mieux. Quand les maîtres ne savent plus comment s'y prendre pour lire en commun avec leurs élèves, ils leur adressent une causerie.

Les manuels et les vulgarisations de toutes sortes sont écrits pour ceux qui ne savent pas lire ou qui cherchent dans la lecture que des renseignements. En tant que maîtres inanimés, ces livres s'assimilent aux répétiteurs de second ordre qui les ont écrits. Animé ou non, le répétiteur s'efforce d'inculquer des connaissances à ses élèves sans exiger d'eux une activité trop grande ou trop industrieuse. L'art d'enseigner de ces répétiteurs est celui qui exige le moins, chez l'étudiant, de l'art d'apprendre. Ils saturent l'esprit au lieu de l'éclairer. Leur succès se mesure aux capacités d'absorbtion [sic : il faut lire absorption] de l'éponge.
Mortimer J. Adler, Comment lire les grands auteurs, 1964.

mercredi 7 mars 2007

Pandémonhomme

Je suis en train de lire Le Machin de Jacques Perret. C'est dans cette nouvelle qu'on trouve le mot vistemboir. En page 27 (éd. Gallimard/nrf, 1955), à la fin d'un paragraphe, on croise cette phrase :

« Ma loge n'est pas un pandémonhomme. »

J'avais Antidote sur un bureau. Silence complet.

J'ai googlé le mot. Silence encore plus bruyant - jusqu'à ce que le moteur trouve éventuellement mon billet. Dommage que le googlewhacking exige un mot ou une combinaison de mots présents dans le dictionnaire. Il serait bien d'étendre la définition aux mots trouvés dans les romans.

lundi 5 mars 2007

Voyaweb

Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance.
Pascal Quignard, Les Ombres errantes, p.50, Grasset, 2002


5 h 45. Je lance mon agrégateur.

J'y lis un commentaire dans les carnets Dédalus. En me rappelant qu'un des livres de Freire dort dans ma bibliothèque, et faisant le lien avec Rethinking mathematics, je lance une recherche dans Google sur Paulo Freire.

Je lis l'article de Wikipedia.

Je reviens dans Google et je tape les mots clés paulo freire citations.

Je tombe sur cette page.

J'y lis toutes les citations. J'en connaissais déjà la majorité. Je reste à méditer quelques minutes sur la Jacquard : La fonction première d'une société est d'éduquer, c'est-à-dire de faire prendre conscience à chacun qu'il peut se choisir un destin et s'efforcer de le réaliser.[...] Il ne s'agit pas de fabriquer des hommes tous conformes à un modèle, ayant tous appris les mêmes réponses, mais des personnes capables de formuler de nouvelles questions.

Je supprime le citations.htm de l'adresse du site pour revenir à sa racine.

C'est fouilli. Mais je vois Blogue de classe. Je clique et je retontis là. Je descends un peu l'ascenseur et j'y vois un beau jeu de mot : éKIDtable.

Je médite, je médite. Puis je me dis : « Pourquoi ne pas faire connaître ce mot sur mon blogue ? » Je me demande « Mais d'où étais-je parti pour aboutir ici ? ».

Je retourne sur mes pas. Et je me décide à écrire ce billet.

Un petit voyage web, comme j'en fais si souvent.

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