Frustration...
«
Malgré les ajustements importants qui seront apportés, il n’y a pas lieu de mettre un frein à la réforme et de faire marche arrière, prévient la ministre de l’Éducation, soulignant que l’approche par compétences demeurait pertinente une fois les connaissances acquises. » lit-on dans cet article. Les connaissances à acquérir étant quasi infinies, ça va prendre un boutte avant d'arriver aux compétences.
Mais j'entends déjà l'argument de notre chère ministre :
- Mais non voyons ! L'élève va apprendre quelques connaissances, puis les exercera dans des compétences. Puis, il apprendra d'autres connaissances qu'une fois acquises (dictées, examens...) appliquera aussi dans des compétences. C'est tout simple !
Ah bon ! On revient donc comme avant : Faire apprendre des bidules à l'élève, lui demander des les régurgiter et, bien entendu, il les oubliera immédiatement après. Vous ne me croyez pas ? Essayez ce ridicule petit problème : Factorisez x
2 - 16. Si vous avez un secondaire 3 en poche, vous devriez être capable de le résoudre. Mais je me mets ma main au feu que vous n'avez absolument plus aucune idée de ce que je vous demande de faire. Ne vous en faites pas, c'est normal. Dans le temps où on vous le demandait, vous ne deviez l'apprendre que pour réussir un examen qui assurait au système que vous connaissiez la factorisation. Le système s'est bien rassuré. Vous avez eu votre diplôme, et au foutoir la factorisation !
La ministre devrait venir voir mes élèves dans Scratch. Ils ne savent rien du plan cartésien, des nombres négatifs, du concept de variables, etc., mais au travers leurs projets (très souvent fort complexes), ils développent ces importantes connaissances pour les réaliser. Ils vivent au pays de la Mathématie, et y exerce le langage pour s'y faire comprendre. Avec la ministre, il faudra d'abord enseigner le langage aux élèves pour qu'ils puissent espérer voyager en Mathématie.
La réforme de l'éducation au Québec n'en finissait plus de mourir. Et bien là, je vous le dis, elle est bien morte !