Ann Radcliffe
1764-1823
  1. Partout la méditation et l'étude sont nécessaires au bonheur ; à la compagne, elles préviennent les langueurs d'une existence apathique et enseignent à comprendre le grand spectacle de la nature ; à la ville, elles dispensent de ces vaines distractions qui ouvent la porte à tant de dangers.
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 1, trad. N. Fournier, p. 5, Michel Lévy frères, 1864)
     
  2. Tout excès est blâmable; le chagrin même, quelque légitime que soit son principe, devient une passion répréhensible quand on s'y livre aux dépens de ses devoirs ; et par devoirs, j'entends ce que l'on se doit à soi-même, aussi bien que ce que l'on doit aux autres.
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 1, trad. N. Fournier, p. 18, Michel Lévy frères, 1864)
     
  3. Notre avenir est une nuit épaisse dans laquelle nos deux guides sont l'espérance et la foi. On ne nous oblige point à croire que nos âmes, dégagées de leur enveloppe, veillent encore sur ceux qui leur sont chers, mais il nous est permis de l'espérer.
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 1, trad. N. Fournier, p. 55, Michel Lévy frères, 1864)
     
  4. Les femmes prennent souvent la flatterie pour la vérité.
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 1, trad. N. Fournier, p. 100, Michel Lévy frères, 1864)
     
  5. La passion du jeu a des attraits invincibles ; le chevalier se corrigerait peut-être pour un temps, mais il retournerait bientôt à ce funeste penchant. Je redoute la force de l'habitude.
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 2, trad. N. Fournier, p. 144, Michel Lévy frères, 1864)
     
  6. Ah ! ma soeur [...] repentons-nous et prions; on nous enseigne que la prière et la pénitence peuvent opérer notre salut; il y a l'espoir sur terre et au ciel pour tout ceux qui se repentent.
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 2, trad. N. Fournier, p. 193, Michel Lévy frères, 1864)
     
  7. Prenez bien garde au premier mouvement des passions ! Leur élan est rapide, si on nele refrène à temps ! Il nous entraîne en aveugles à des forfaits ineffaçables ! Tel est l'empire abolu d'une passion ; elle absorbe toutes les autres ; elle s'empare de toues les avenues du coeur ; c'est une furie qui nous possède et qui nous fait agir en furies, qui nous rend insensibles à la pitié, à la conscience, et quand son oeuvre est faite, plus que jamais impitoyable, elle nous livre en pâturage è tous ces sentiments qu'elle avait suspendus sans les étouffer, aux tortures de la compassion, du remords, du désespoir !
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 2, trad. N. Fournier, p. 245, Michel Lévy frères, 1864)
     
  8. Qu'est-ce que la richesse, la grandeur, la santé même, près de ce bien inestimable, une conscience pure? Qu'est-ce que l'affliction, le dédain des hommes, la misère même près des angoisses d'une conscience coupable?
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 2, trad. N. Fournier, p. 245, Michel Lévy frères, 1864)
     
  9. Puisse du moins ce récit démontrer une vérité utile : c'est qu'ici-bas le crime peut bien obtenir un succès passager ; mais que la sainte vertu, appuyée sur la patience, finit tôt ou tard par triompher de l'injustice et du malheur.
    (Les mystères du château d'Udolphe, série 2, trad. N. Fournier, p. 274, Michel Lévy frères, 1864)