Charles-Rivière Dufresny
1648-1724
  1. [...] Malgré la différence des rangs, un honnête homme ressemble toujours à un honnête homme.
    (Amusements sérieux et comiques, p.20, 1705)
     
  2. [...] La plupart des femmes sont des paons dans les promenades, quelques-unes sont des pies-grièches dans leur domestique et des colombes dans le tête-à-tête.
    (Amusements sérieux et comiques, p.44, 1705)
     
  3. C'est une chose étrange, qu'on ne puisse parler des femmes avec une juste modération : on en dit toujours trop ou trop peu.
    (Amusements sérieux et comiques, p.47, 1705)
     
  4. [...] La moitié du monde prend plaisir à médire, et l'autre, à croire les médisances.
    (Amusements sérieux et comiques, p.48, 1705)
     
  5. S'il était vrai que les dames fussent plus faibles que nous, leurs chutes devraient être plus pardonnables.
    (Amusements sérieux et comiques, p.51, 1705)
     
  6. Le pays du mariage a ceci de particulier que les étrangers ont envie de l'habiter, et les habitants naturels voudraient en être exilés.
    (Amusements sérieux et comiques, p.72, 1705)
     
  7. Dans le pays de la science, on s'égare ;
    Dans les palais, on se perd ;
    Dans les promenades, on se retrouve ;
    Et on ne se cherche plus dans le mariage ;
    On avance peu à la cour ;
    On va loin avec les femmes ;
    Et on ne revient guère du royaume de la Faculté.

    (Amusements sérieux et comiques, p.84, 1705)
     
  8. Le jeu est une espèce de succession ouverte à tout le monde.
    (Amusements sérieux et comiques, p.89, 1705)
     
  9. Une fille qui hait l'amour avant de le connaître est en danger de ne le pas haïr longtemps.
    (Amusements sérieux et comiques, p.108, 1705)
     
  10. Un génie marié est un génie stérile. En effet, les productions de l'homme sont bornées ; il faut opter de laisser à la postérité ou des ouvrages d'esprit ou des enfants.
    (Amusements sérieux et comiques, p.116, 1705)
     
  11. Il faudrait au moins un siècle pour connaître un peu le monde et en revivre encore plusieurs pour savoir profiter de cette connaissance.
    (Amusements sérieux et comiques, p.162, 1705)
     
  12. [...] Tout homme qui prend une prude pour femme,
    Devient un sot monsieur, gouverné par madame.

    (Le Mariage fait et rompu, acte 1, sc. 2 (L), 1721)
     
  13. Ainsi, pour peu qu'on soit libéral et flatteur,
    Du crédule public on sait gagner le coeur.

    (Le Mariage fait et rompu, acte 2, sc. 2 (Damis), 1721)
     
  14. Le désir de vengeance est un désir urgent.
    (Le Mariage fait et rompu, acte 2, sc. 7 (Damis), 1721)
     
  15. La faveur populaire est un flux et reflux.
    (Le Mariage fait et rompu, acte 3, sc. 1 (Le faux Damis), 1721)
     
  16. Chacun a pour briller ses talents en partage.
    (Le Mariage fait et rompu, acte 3, sc. 2 (Damis), 1721)
     
  17. Quand on a de l'esprit on se tire d'affaire.
    (Le Mariage fait et rompu, acte 3, sc. 5 (Damis), 1721)
     
  18. Tout bien considéré, franche coquetterie
    Est un vice moins grand, que fausse pruderie.
    Les femmes ont banni ces hypocrites soins:
    Le siècle y gagne au fond, c'est un vice de moins.

    (Le Mariage fait et rompu, acte 3, sc. 8 (Damis), 1721)
     
  19. En un coeur féminin la malice semée
    Profite, multiplie, et croît comme chiendent.

    (La Coquette de Village, acte 2, sc. 1 (La Veuve), 1715)
     
  20. En amour les moments sont chers pour un vieillard.
    (La Coquette de village, acte 3, sc. 1 (Argan), 1715)
     
  21. L'amour est inquiet, et s'ennuie en ménage.
    (La Coquette de Village, acte 3, sc. 5 (La Veuve), 1715)
     
  22. [...] Le sot opulent
    Aux sottises qu'il fait ne cherche point d'excuse.

    (La Coquette de village, acte 3, sc. 5 (La Veuve), 1715)
     
  23. Pour charmer une folle, il faut extravaguer.
    (Le Dédit, sc. 7 (Frontin), 1719)