Alexis Piron
1689-1773
  1. [...] Un amant couronné n'est jamais malheureux.
    (Gustave, acte 1, sc. 1 (Rodolphe), 1733)
     
  2. La honte fait sentir je ne sais quels remords,
    Qui du tyran des coeurs, sont les traits les plus forts.

    (Gustave, acte 1, sc. 1 (Christierne), 1733)
     
  3. L'or étant un appât qui nous rend tout possible.
    (Gustave, acte 1, sc. 1 (Christierne), 1733)
     
  4. Hélas! souvent ainsi, nous-mêmes, contre nous,
    Du sort qui nous poursuit nous préparons les coups.

    (Gustave, acte 1, sc. 1 (Christierne), 1733)
     
  5. Un malheur toujours traîne un malheur après soi.
    (Gustave, acte 1, sc. 3 (Christierne), 1733)
     
  6. Les tyrans sont-ils seuls à l'abri des revers?
    (Gustave, acte 1, sc. 5 (Adélaïde), 1733)
     
  7. Le peuple a, de tout temps, donné cours à des fables.
    (Gustave, acte 1, sc. 6 (Léonor), 1733)
     
  8. Tout sceptre que l'on souille est une sceptre brisé.
    (Gustave, acte 1, sc. 6 (Frédéric), 1733)
     
  9. De quoi n'est pas capable une amante insensée ?
    (Gustave, acte 2 sc. 6 (Rodolphe), 1733)
     
  10. Jusqu'où n'aveugle pas l'excès de la douleur?
    (Gustave, acte 2, sc. 2 (Frédéric), 1733)
     
  11. La défiance marche avec la tyrannie.
    (Gustave, acte 2, sc. 3 (Casimir), 1733)
     
  12. De l'âme du méchant toute paix est bannie.
    (Gustave, acte 2, sc. 3 (Casimir), 1733)
     
  13. L'hymen a des devoirs, le trône a des appas.
    (Gustave, acte 2, sc. 6 (Christierne), 1733)
     
  14. Il n'est point de péril que l'amour ne dédaigne.
    (Gustave, acte 2, sc. 6 (Christierne), 1733)
     
  15. Ainsi donc la vertu cède au crime impuni!
    (Gustave, acte 3, sc. 2 (Adélaïde), 1733)
     
  16. La gloire seule émeut la magnanimité.
    (Gustave, acte 3, sc. 9 (Adélaïde), 1733)
     
  17. La générosité jamais n'est imprudence.
    (Gustave, acte 4, sc. 2 (Frédéric), 1733)
     
  18. La nature jamais ne s'explique à demi.
    (Gustave, acte 4, sc. 3 (Christierne), 1733)
     
  19. On n'assassine point l'ennemi qu'on méprise.
    (Gustave, acte 4, sc. 7. (Gustave), 1733)
     
  20. Toute ambition cesse où règne la douleur.
    (Gustave, acte 4, sc. 8. (Adélaïde), 1733)
     
  21. Le destin rarement favorise à demi.
    (Gustave, acte 5, sc. 1 (Sophie), 1733)
     
  22. L'indifférence incline à la sévérité.
    (La Métromanie, acte 1, sc. 2 (Lisette), 1738)
     
  23. Mais à l'humanité, si parfait que l'on fût,
    Toujours par quelque faible, on paya le tribut.

    (La Métromanie, acte 1, sc. 3 (Damis), 1738)
     
  24. La sensibilité fait tout notre génie.
    Le coeur d'un vrai poète est prompt à s'enflammer;
    Et l'on ne l'est qu'autant que l'on sait bien aimer.

    (La Métromanie, acte 1, sc. 3 (Damis), 1738)
     
  25. Or il faut, quelque loin qu'un talent puisse atteindre,
    Éprouver pour sentir, et sentir pour bien feindre.

    (La Métromanie, acte 1, sc. 4 (M. Francaleu), 1738)
     
  26. L'âge avance : et le goût, avec l'âge, varie.
    Je ne saurais fixer le temps ni les désirs;
    Mais je fixe du moins chez moi tous les plaisirs.

    (La Métromanie, acte 2, sc. 1 (M. Francaleu), 1738)
     
  27. [...] Rien ne rectifie un mauvais naturel.
    (La Métromanie, acte 2, sc. 1 (M. Baliveau), 1738)
     
  28. Tel est le coeur humain, surtout celui des femmes:
    Un ascendant mutin fait naître dans nos âmes,
    Pour ce qu'on nous permet un dégoût triomphant,
    Et le goût le plus vif, pour ce qu'on nous défend.

    (La Métromanie, acte 2, sc. 4 (Lisette), 1738)
     
  29. L'amour impunément badine au fond des coeurs.
    (La Métromanie, acte 2, sc. 8 (Damis), 1738)
     
  30. Les personnes d'esprit sont-elles jamais laides?
    (La Métromanie, acte 2, sc. 8 (Damis), 1738)
     
  31. Moins l'assemblée est grande, et plus elle a d'oreilles!
    (La Métromanie, acte 3, sc. 11 (M. Francaleu), 1738)
     
  32. [...] Qui satisfait tôt, satisfait doublement.
    (La Métromanie, acte 3, sc. 11 (M. Francaleu), 1738)
     
  33. Qu'importe du bonheur la source fausse ou vraie?
    (La Métromanie, acte 3, sc. 2 (Lisette), 1738)
     
  34. Il ne [le destin] couronne point ceux que la crainte arrête.
    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (Damis), 1738)
     
  35. [Dans l'écrit] Je veux que la vertu, plus que l'esprit, y brille.
    La mère en prescrira la lecture à sa fille.

    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (Damis), 1738)
     
  36. [...] L'erreur est sujette au retour.
    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (Damis), 1738)
     
  37. [Le temple de Mémoire] n'est qu'un pays perdu,
    Où la nécessité, de travaux consumée,
    Au sein du sot orgueil se repaît de fumée.

    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (M. Baliveau), 1738)
     
  38. On doit tout à l'honneur, et rien à la fortune.
    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (Damis), 1738)
     
  39. Qu'un juge incorruptible est un homme étonnant!
    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (Damis), 1738)
     
  40. Le nourrisson du Pinde, ainsi que le guerrier,
    À tout l'or du Pérou préfère un beau laurier.

    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (Damis), 1738)
     
  41. Que peut, contre le roc, une vague animée?
    Hercule a-t-il péri sous l'effort du Pygmée?

    (La Métromanie, acte 3, sc. 7 (Damis), 1738)
     
  42. La valeur n'est valeur qu'autant qu'elle est tranquille.
    (La Métromanie, acte 3, sc. 9 (Damis), 1738)
     
  43. De ces coeurs défians l'espèce atrabilaire
    Ressemble, je le vois, aux chevaux ombrageux;
    Il faut les aguerrir pour venir à bout d'eux.

    (La Métromanie, acte 4, sc. 1 (Lisette), 1738)
     
  44. Des sottises d'un père un fils n'est pas garant.
    (La Métromanie, acte 4, sc. 4 (M. Francaleu), 1738)
     
  45. L'amour est défiant quand l'amour est extrême!
    (La Métromanie, acte 4, sc. 8 (Dorante), 1738)
     
  46. [...] Je ne jugerai plus des gens par leurs écrits.
    (La Métromanie, acte 4, sc. 8 (Lucille), 1738)
     
  47. S'il se faut quelquefois défier quand on aime,
    C'est de tout ce qui peut, dans le coeur alarmé,
    Soulever des soupçons contre l'objet aimé.

    (La Métromanie, acte 4, sc. 8 (Lucille), 1738)
     
  48. Le nocher, dans son art, s'instruit pendant l'orage.
    Il n'y devient expert qu'après plus d'un naufrage.

    (La Métromanie, acte 5, sc. 2 (Damis), 1738)
     
  49. Rien ne doit l'emporter sur la foi des serments.
    (La Métromanie, acte 5, sc. 5 (Damis), 1738)
     
  50. Les inclinations ne sauraient se contraindre.
    (La Métromanie, acte 5, sc. 6 (Damis), 1738)
     
  51. L'ouvrage est peu de choses, et le seul nom fait tout.
    (La Métromanie, acte 5, sc. 6 (M. Francaleu), 1738)
     
  52. [...] C'est ainsi qu'un père est toujours adoré,
    Et que moins il est craint, plus il est révéré.

    (La Métromanie, acte 5, sc. 8 (Lucille), 1738)
     
  53. La vie est quelquefois le plus grand des supplices.
    (Fernand Cortez, acte 2, sc. 1 (Don Pédre), 1744)
     
  54. Un grand homme est partout où se répand sa gloire.
    (Fernand Cortez, acte 5, sc. 4 (Elvire), 1744)
     
  55. La faveur à la cour à chaque instant varie.
    (Calisthène, acte 1, sc. 3 (Lysimaque), 1730)