Molière
1622-1672
  1. Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur,
    On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.

    (Le Misanthrope, p.88, Éd. Classiques Français)
     
  2. Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde.
    (Le Misanthrope, p.89, Éd. Classiques Français)
     
  3. Je refuse d'un cœur la vaste complaisance
    Qui ne fait de mérite aucune différence ;
    Je veux qu'on me distingue ; et pour le trancher net,
    L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait.

    (Le Misanthrope, p.89, Éd. Classiques Français)
     
  4. Tous les hommes me sont à tel point odieux
    Que je serais fâché d'être sage à leurs yeux.

    (Le Misanthrope, p.91, Éd. Classiques Français)
     
  5. Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ;
    À force de sagesse, on peut être blâmable ;
    La parfaite raison fuit toute extrémité,
    Et veut que l'on soit sage avec sobriété.

    (Le Misanthrope, p.92, Éd. Classiques Français)
     
  6. Et c'est une folie à nulle autre seconde
    De vouloir se mêler de corriger le monde.

    (Le Misanthrope, p.93, Éd. Classiques Français)
     
  7. Mais l'amitié demande un peu plus de mystère,
    Et c'est assurément en profaner le nom
    Que de vouloir le mettre à toute occasion.

    (Le Misanthrope, p.98, Éd. Classiques Français)
     
  8. Monsieur, cette manière est toujours délicate,
    Et sur le bel esprit nous aimons qu'on nous flatte.
    Mais un jour, à quelqu'un, dont je tairai le nom,
    Je disais, en voyant des vers de sa façon,
    Qu'il faut qu'un galant homme ait toujours grand empire
    Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire ;
    Qu'il doit tenir la bride aux grands empressements
    Qu'on a de faire éclat de tels amusements ;
    Et que, par la chaleur de montrer ses ouvrages,
    On s'expose à jouer de mauvais personnages.

    (Le Misanthrope, p.101, Éd. Classiques Français)
     
  9. C'est un parleur étrange, et qui trouve toujours
    L'art de ne vous rien dire avec de grands discours ;
    Dans les propos qu'il tient, on ne voit jamais goutte,
    Et ce n'est que du bruit que tout ce qu'on écoute.

    (Le Misanthrope, p.114, Éd. Classiques Français)
     
  10. Il est guindé sans cesse ; et dans tous ses propos,
    On voit qu'il se travaille à dire de bons mots.

    (Le Misanthrope, p.116, Éd. Classiques Français)
     
  11. Plus on aime quelqu'un, moins il faut qu'on le flatte.
    (Le Misanthrope, p.118, Éd. Classiques Français)
     
  12. [...] vous feriez bien
    De prendre moins de soin des actions des autres,
    Et de vous mettre un peu plus en peine des vôtres ;
    Qu'on doit se regarder soi-même un fort long temps,
    Avant que de songer à condamner les gens ;
    Qu'il faut mettre le poids d'une vie exemplaire
    Dans les corrections qu'aux autres on veut faire ;
    Et qu'encor vaut-il mieux s'en remettre, au besoin,
    À ceux à qui le Ciel en a commis le soin.

    (Le Misanthrope, p.130, Éd. Classiques Français)
     
  13. L'âge amènera tout, et ce n'est pas le temps,
    Madame, comme on sait, d'être prude à vingt ans.

    (Le Misanthrope, p.131, Éd. Classiques Français)
     
  14. Eh ! Madame, l'on loue aujourd'hui tout le monde,
    Et le siècle par là n'a rien qu'on ne confonde :
    Tout est d'un grand mérite également doué,
    Ce n'est plus un bonheur que de se voir loué.

    (Le Misanthrope, p.133, Éd. Classiques Français)
     
  15. Et je voudrais, pour moi, qu'on ne me fît savoir
    Que ce qu'avec clarté l'on peut me faire voir.

    (Le Misanthrope, p.135, Éd. Classiques Français)
     
  16. On peut être honnête homme et faire mal des vers.
    (Le Misanthrope, p.137, Éd. Classiques Français)
     
  17. J'ai pour moi la justice, et je perds mon procès !
    (Le Misanthrope, p.151, Éd. Classiques Français)
     
  18. Et si de probité tout était revêtu,
    Si tous les coeurs étaient francs, justes et dociles,
    La plupart des vertus nous seraient inutiles,
    Puisqu'on en met l'usage à pouvoir sans ennui
    Supporter, dans nos droits, l'injustice d'autrui.

    (Le Misanthrope, p.154, Éd. Classiques Français)
     
  19. [...] c'est un merveilleux assaisonnement aux plaisirs qu'on goûte que la présence des gens qu'on aime.
    (Le Misanthrope, p.160, Éd. Classiques Français)
     
  20. La solitude effraye une âme de vingt ans.
    (Le Misanthrope, p.163, Éd. Classiques Français)
     
  21. Quand nous faisons besoin, nous autres misérables,
    Nous sommes les chéris et les incomparables ;
    Et dans un autre temps, dès le moindre courroux,
    Nous sommes les coquins, qu'il faut rouer de coups.

    (L'Étourdi, p.40, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  22. Les dettes aujourd'hui, quelque soin qu'on emploie,
    Sont comme les enfants, que l'on conçoit en joie,
    Et dont avecque peine on fait l'accouchement.
    L'argent dans une bourse entre agréablement ;
    Mais le terme venu que nous devons le rendre
    C'est lors que les douleurs commencent à nous prendre.

    (L'Étourdi, p.42 in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  23. Apprenez qu'il n'est rien qui blesse un noble coeur
    Comme quand il peut voir qu'on le touche en honneur.

    (L'Étourdi, p.45, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  24. Anselme :
       Las ! en si peu de temps ! il vivait ce matin !
    Mascarille :
       En peu de temps parfois on fait bien du chemin.

    (L'Étourdi, p.47, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  25. Le monde est rempli de beaucoup de traverses :
    Chaque homme tous les jours en ressent de diverses.

    (L'Étourdi, p.47, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  26. [...] la vertu n'est jamais sans envie [...]
    (L'Étourdi, p.55, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  27. Les plus courtes erreurs sont toujours les meilleures.
    (L'Étourdi, p.60, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  28. Mon Dieu ! qu'il t'es aisé de condamner les choses
    Dont tu ne ressens point les agréables causes !

    (L'Étourdi, p.60, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  29. Plus l'obstacle est puissant, plus on reçoit de gloire ;
    Et les difficultés dont on est combattu
    Sont les dames d'atour qui parent la vertu.

    (L'Étourdi, p.65, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  30. Souvent d'un faux espoir un amant est nourri :
    Le mieux reçu toujours n'est pas le plus chéri ;
    Et tout ce que d'ardeur font paraître les femmes
    Parfois n'est qu'un beau voile à couvrir d'autres flammes.

    (Le dépit amoureux, p.73, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  31. Pourquoi subtiliser, et faire le capable
    À faire des raisons pour être misérable ?

    (Le dépit amoureux, p.74, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  32. Quand l'amour est bien fort, rien ne peut l'arrêter,
    Ses projets seulement vont à se contenter ;
    Et pourvu qu'il arrive au but qu'il se propose,
    Il croit que tout le reste après est peu de chose.

    (Le dépit amoureux, p.80, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  33. Un sot qui ne dit mot ne se distingue pas
    D'un savant qui se tait.

    (Le dépit amoureux, p.84, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  34. Doncque, si de parler le pouvoir m'est oté,
    Pour moi, j'aime autant perdre aussi l'humanité,
    Et changer mon essence en celle d'une bête.

    (Le dépit amoureux, p.84, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  35. La mort est un remède à trouver quand on veut ;
    Et l'on doit s'en servir le plus tard que l'on peut.

    (Le dépit amoureux, p.90, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  36. [...] il est si doux de vivre !
    On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps !...

    (Le dépit amoureux, p.95, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  37. Pour moi, je tiens que hors de Paris il n'y a point de salut pour les honnêtes gens.
    (Les Précieuses ridicules, p.109, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  38. Les gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris.
    (Les Précieuses ridicules, p.111, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  39. En effet, il y a manière de faire sentir aux auditeurs les beautés d'un ouvrage ; et les choses ne valent que ce qu'on les fait valoir.
    (Les Précieuses ridicules, p.111, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  40. Aller en l'autre monde est très grande sottise,
    Tant que dans celui-ci l'on peut être de mise.

    (Sganarelle, p.123, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  41. Voilà de nos maris le procédé commun :
    Ce qui leur est permis leur devient importun.
    Dans les commencements ce sont toutes merveilles ;
    Ils témoignent pour nous des ardeurs non pareilles ;
    Mais les traîtres bientôt se lassent de nos feux,
    Et portent autre part ce qu'ils doivent chez eux.
    Ah ! que j'ai de répit que la loi n'autorise
    À changer de mari comme on fait de chemise !

    (Sganarelle, p.123, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  42. Je hais de tout mon coeur les esprits colériques,
    Et porte grand amour aux hommes pacifiques ;
    Je ne suis pas battant, de peur d'être battu,
    Et l'humeur débonnaire est ma grande vertu.

    (Sganarelle, p., in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  43. Si ma femme a failli, qu'elle pleure bien fort 
    Mais pourquoi, moi, pleurer, puisque je n'ai point tort ?
    En tout cas, ce qui peut m'ôter ma fâcherie,
    C'est que je ne suis pas seul de ma confrérie.
    Voir cajoler sa femme, et n'en témoigner rien,
    Se pratique aujourd'hui par force gens de bien.

    (Sganarelle, p.127, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  44. A-t-on mieux cru jamais être cocu que moi ?
    Vous voyez qu'en ce fait la plus forte apparence
    Peut jeter dans l'esprit une fausse créance.
    De cet exemple-ci ressouvenez-vous bien ;
    Et, quand vous verriez tout, ne croyez jamais rien.

    (Sganarelle, p.130, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  45. Partout la jalousie est un monstre odieux :
    Rien n'en peut adoucir les traits injurieux ;
    Et plus l'amour est cher qui lui donne naissance,
    Plus on doit ressentir les coups de cette offense.

    (Don Garcie de Navarre, p.136, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  46. Enfin on voit partout que l'art des courtisans
    Ne tend qu'à profiter des faiblesses des grands,
    À nourrir leurs erreurs, et jamais dans leur âme
    Ne porter les avis des choses qu'on y blâme.

    (Don Garcie de Navarre, p.140, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  47. La curiosité naît de la jalousie.
    (Don Garcie de Navarre, p.141, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  48. Moins on mérite un bien qu'on nous fait espérer,
    Plus notre âme a de peine à pouvoir s'assurer.

    (Don Garcie de Navarre, p.142, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  49. Un coeur ne peut jamais outrager quand il aime
    Et ce que fait l'amour, il l'excuse lui-même.

    (Don Garcie de Navarre, p.143, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  50. [...] il est dangereux qu'un coeur qu'on a charmé
    Soit trop persuadé, madame, d'être aimé.

    (Don Garcie de Navarre, p.144, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  51. Un désespoir va loin quand il est échappé,
    Et tout est pardonnable à qui se voit trompé.

    (Don Garcie de Navarre, p.147, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  52. [...] nos passions nous font prendre souvent
    Pour chose véritable un objet décevant.

    (Don Garcie de Navarre, p.149, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  53. Peut-on être jamais satisfait en soi-même,
    Lorsque par la contrainte on obtient ce qu'on aime ?

    (Don Garcie de Navarre, p.154, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  54. [...] qui rit d'autrui
    Doit craindre qu'en revanche on rie aussi de lui.

    (L'École des femmes, p.206, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  55. Une femme d'esprit peut trahir son devoir,
    Mais il faut, pour le moins, qu'elle ose le vouloir ;
    Et la stupide au sien peut manquer d'ordinaire,
    Sans en avoir l'envie et sans penser le faire.

    (L'École des femmes, p.206, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  56. Chose étrange de voir comme avec passion
    Un chacun est chaussé de son opinion.

    (L'École des femmes, p.207, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  57. Vous savez mieux que moi, quels que soient nos efforts,
    Que l'argent est la clef de tous les grands ressorts,
    Et que ce doux métal qui frappe tant de têtes,
    En amour comme en guerre avance les conquêtes.

    (L'École des femmes, p.210, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  58. [...] l'on cherche souvent plus qu'on ne veut trouver.
    (L'École des femmes, p.210, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  59. Alain :
    C'est que la jalousie... entends-tu bien, Georgette,
    Est une chose... là... qui fait qu'on s'inquiète...
    Et qui chasse les gens d'autour d'une maison.
    Je m'en vais te bailler une comparaison,
    Afin de concevoir la chose davantage.
    Dis-moi, n'est-il pas vrai, quand tu tiens ton potage,
    Que si quelque affamé venait pour en manger,
    Tu serais en colère, et voudrais le charger ?

    Georgette :
    Oui, je comprends cela.

    Alain :
    C'est justement tout comme.
    La femme est en effet le potage de l'homme :
    Et quand un homme voit d'autres hommes parfois
    Qui veulent dans sa soupe aller tremper leurs doigts,
    Il en montre aussitôt une colère extrême.

    (L'École des femmes, p.211, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  60. Votre sexe n'est là que pour la dépendance :
    Du côté de la barbe est la toute-puissance.

    (L'École des femmes, p.215, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  61. Il le faut avouer, l'amour est une grand maître :
    Ce qu'on ne fut jamais, il nous enseigne à l'être ;
    Et souvent de nos moeurs l'absolu changement
    Devient par ses leçons l'ouvrage d'un moment.

    (L'École des femmes, p.217, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  62. Tout le monde connaît leur imperfection ;
    Leur esprit est méchant, leur âme fragile ;
    Il n'est rien de plus faible et de plus imbécile,
    Rien de plus infidèle : et malgré tout cela,
    Dans le monde on fait tout pour ces animaux-là.

    (L'École des femmes, p.226, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  63. Si n'être point cocu vous semble un si grand bien,
    Ne vous point marier en est le vrai moyen.

    (L'École des femmes, p.229, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  64. [...] un grand seigneur méchant homme est une terrible chose.
    (Don Juan, p.352, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  65. [...] il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne [...]
    (Don Juan, p.353, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  66. C'est une lâcheté que se faire expliquer trop sa honte.
    (Don Juan, p.355, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  67. Tous les discours n'avancent point les choses. Il faut faire et non pas dire ; et les effets décident mieux que les paroles.
    (Don Juan, p.361, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  68. Mon raisonnement est qu'il y a quelque chose d'admirable dans l'homme, quoi que vous puissiez dire, que tous les savants ne sauraient expliquer. Cela n'est-il pas merveilleux que me voilà ici, et que j'aie quelque chose dans la tête qui pense cent choses différentes en un moment, et fait de mon corps tout ce qu'elle veut ?
    (Don Juan, p.364, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  69. On n'a pas besoin de lumière quand on est conduit par le ciel.
    (Don Juan, p.372, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  70. Ah ! mon fils ! que la tendresse d'un père est aisément rappelée, et que les offenses d'un fils s'évanouissent vite au moindre mot de repentir !
    (Don Juan, p.373, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  71. [...] l'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus.
    (Don Juan, p.373, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  72. Les grimaces d'amour ressemblent fort à la vérité ; et j'ai vu de grands comédiens là-dessus.
    (Le malade imaginaire, p.770, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  73. L'amour a, pour nous prendre,
    De si doux attraits,
    Que, de soi, sans attendre,
    On voudrait se rendre
    À ses premiers traits ;
    Mais tout ce qu'on écoute
    Des vives douleurs
    Et des pleurs qu'il nous coûte,
    Fait qu'on en redoute
    Toutes les douceurs.

    (Le malade imaginaire, p.789, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  74. [Il est question des médecins, bien sûr! -GGJ]
    [...] toute l'excellence de leur art consiste en un pompeux galimatias, en un spécieux babil, qui vous donne des mots pour des raisons, et des promesses pour des effets.

    (Le malade imaginaire, p.791, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  75. [...] presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies.
    (Le malade imaginaire, p.791, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)
     
  76. Dans les discours et dans les choses, ce sont deux sortes de personnes que vos grands médecins. Entendez-les parler : les plus habiles gens du monde ; voyez-les faire : les plus ignorants des hommes.
    (Le malade imaginaire, p.791, in Oeuvres complètes, Éd. de Crémille, 1971)