Joseph Bialot
1923
  1. La bicyclette, la natation, l'adhésion à un Parti et l'amour ont ça de commun avec la religion... Une fois maîtrisé ça ne s'oublie jamais ! On prie sans croire, on pédale sans grâce, on nage sans force, on adhère sans passion, on baise sans plaisir... Des automates, voilà ce que nous sommes.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.12, Métailié, 2008)
     
  2. [En parlant de la solitude.]
    Ce vide intégral, celui que ressent l'homme devenu le centre du monde parce qu'il n'existe plus pour les autres. Être le pivot de rien, c'est ça la solitude.

    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.15, Métailié, 2008)
     
  3. Le terrible n'est pas la disparition de l'âme, ce pseudo-leurre de l'immortalité inventé par les clercs, encore moins la dissolution du corps dévoré par les vers, faut bien que chacun vive, n'est-ce pas, ce qui est terrible c'est la fonte de la mémoire, le flux qui emporte un million de souvenirs, l'expérience perso noyée dans le néant. Les idées, la foi, le talent, l'amour ne sont plus que des grains de sable que la mer emporte. Vieillir... c'est devenir indifférent.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.25, Métailié, 2008)
     
  4. La communication... le sas entre le vide et le rien. Paraît que ça s'enseigne à l'université.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.27, Métailié, 2008)
     
  5. Je me suis toujours dit qu'il y a trois types de malfaisants sur la planète : le juriste, le psy et le con. Si je veux commettre une saloperie, je trouverai toujours un juriste pour justifier mon acte, un psy pour l'excuser et un con pour me pardonner.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.28, Métailié, 2008)
     
  6. C'est un truc pire que la haine, l'indifférence, pire. En haïssant quelqu'un, tu lui laisses un sentiment d'existence.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.39, Métailié, 2008)
     
  7. Heureusement qu'en vieillissant tu deviens sourd, ça t'évite au moins d'entendre des conneries, pas de les dire, hélas !
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.89, Métailié, 2008)
     
  8. Un chorégraphe ne fait pas autre chose que de récupérer l'élégance du mouvement, son charme, pour le transmuter en rythme.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.93, Métailié, 2008)
     
  9. Chaque amant possède deux visions de sa compagne, la vraie, celle qu'il touche, caresse, embrasse, et l'autre, celle qui n'existe que dans un coin de son imagination. Sans cette double image, aucun amour n'existerait.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.168, Métailié, 2008)
     
  10. C'est quand même un sacré remontant, le tabac ; si la communication existe, c'est dans ce geste simple, tirer une bouffée d'une clope et la repasser à son voisin.
    (Le jour où Albert Einstein s'est échappé, p.170, Métailié, 2008)