Charles-Simon Favard
1710-1792
  1. À l'ennemi vaincu l'honneur doit des secours.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 1 (Darmant), 1763)
     
  2. Qu'une guerre fatale entraîne de regrets!
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 1 (Darmant), 1763)
     
  3. Par un ridicule contraire,
    Un ridicule est souvent corrigé.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 1 (La Marquise), 1763)
     
  4. De sa patrie on doit prendre l'esprit;
    Qui s'en écarte, la trahit.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 12 (Le Milord), 1763)
     
  5. Tout bienfait, avec lui, porte sa récompense.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 14 (Le Milord), 1763)
     
  6. On n'est plus ennemi quand on est malheureux.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 14 (Sudmer), 1763)
     
  7. Je trouve partout ma patrie
    Où je trouve d'honnêtes gens.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 14 (Sudmer), 1763)
     
  8. Les Français ont toujours l'art de se faire aimer.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 17 (Sudmer), 1763)
     
  9. On ne peut guère avoir une femme fidèle,
    Qu'en attirant l'amusement chez elle.
    Le manque de vertu vient quelquefois d'ennui.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 21 (La Marquise), 1763)
     
  10. Le vrai contentement déride tous les traits:
    La brillante gaîté, ce fard de la nature,
    Rajeunit les vieillards, leur donne un air plus frais;
    D'un coloris si doux la teinte vive et pure
    Partout imprime ses attraits;
    C'est le bonheur qui fournit la peinture,
    Et le plaisir de l'âme embellit les plus laids.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 21 (La Marquise), 1763)
     
  11. Le courage et l'honneur rapprochent les pays.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 21 (La Marquise), 1763)
     
  12. [...] La paix! ce mot seul fait du bien:
    Elle est de l'univers le plus tendre lien.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 21 (La Marquise), 1763)
     
  13. [...] Le coeur n'admet point un pays différent.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 5 (Clarice), 1763)
     
  14. L'estime sait unir les esprits opposés.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 5 (Darmant), 1763)
     
  15. C'est la diversité des moeurs, des caractères,
    Qui fit imaginer chaque gouvernement;
    Les lois sont des freins salutaires
    Qu'il faut varier prudemment,
    Suivant chaque climat, chaque tempérament.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 5 (Clarice), 1763)
     
  16. [...] Un être indifférent
    Est une erreur de la nature.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 5 (Clarice), 1763)
     
  17. J'honore la vertu partout où je la trouve.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 5 (Clarice), 1763)
     
  18. Le Français est heureux, et l'Anglais cherche à l'être.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 6 (Le Milord), 1763)
     
  19. Les écarts de l'esprit ne sont pas ceux du coeur.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 8 (La Marquise), 1763)
     
  20. La meilleure morale est de se rendre heureux.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 8 (La Marquise), 1763)
     
  21. [...] Pour se rapprocher, se convenir, se plaire,
    Fort souvent il ne faut qu'un rien.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 8 (La Marquise), 1763)
     
  22. La chaîne des besoins rapproche tous ls hommes,
    Le lien du plaisir les unit encor plus.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 8 (La Marquise), 1763)
     
  23. Mais, tout considéré, quel est le miracle?
    Sous des traits différents dans le monde il circule;
    Mais, au fond, quel est-il? Une convention,
    Un fantôme idéal, une prévention;
    Il n'exista jamais aux yeux d'un homme sage:
    Se variant au gré de chaque nation,
    Le ridicule appartient à l'usage.

    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 8 (La Marquise), 1763)
     
  24. Si les mortels ont droit au pouvoir despotique,
    Il n'appartient qu'à la beauté.

    (Les Trois Sultanes, acte 1, sc. 3 (Soliman), 1761)
     
  25. Les sentiments que l'on sait inspirer
    Rendent plus absolu que les ordres qu'on donne.

    (Les Trois Sultanes, acte 1, sc. 3 (Elmire), 1761)
     
  26. La craindre [la louange] c'est la mériter.
    (Les Trois Sultanes, acte 1, sc. 5 (Elmire), 1761)
     
  27. Le premier des talents est celui d'amuser.
    (Les Trois Sultanes, acte 2, sc. 10 (Elmire), 1761)
     
  28. [...] Le respect que l'on imprime,
    Doit être un sentiment, et non pas un devoir.

    (Les Trois Sultanes, acte 2, sc. 14 (Soliman), 1761)
     
  29. Tout citoyen est roi, sous un roi citoyen.
    (Les Trois Sultanes, acte 2, sc. 3 (Roxelane), 1761)
     
  30. La haine est franche, elle vaut un trésor;
    Nous devons lui prêter l'oreille.
    Un ami par pitié faiblement nous conseille.
    Notre ennemi connaît tous nos défauts,
    D'une gloire usurpée il distingue le faux:
    L'amitié dort, la haine veille.

    (Les Trois Sultanes, acte 2, sc. 3 (Roxelane), 1761)
     
  31. Ces thermomètres [les courtisans] de la cour
    Ont cependant quelqu'avantage;
    Ils marquent à coup sûr les changements de temps,
    Le froid, le chaud, et le calme et l'orage,
    Tantôt haut, tantôt bas, suivant les accidents;
    Ils ne sont bons qu'à cet usage.

    (Les Trois Sultanes, acte 2, sc. 7 (Roxelane), 1761)
     
  32. Il est des préjugés qu'on ne doit point trahir.
    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 10 (Roxelane), 1761)
     
  33. D'un souverain le règne ne commence
    Que du moment qu'il connaît la vertu.

    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 10 (Soliman), 1761)
     
  34. [...] L'amour n'a que des fers honteux
    Lorsque le sentiment n'épure point ses feux.

    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 4 (Elmire), 1761)
     
  35. [...] On aime encor, quand on veut se venger.
    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 4 (Roxelane), 1761)
     
  36. L'amour devient suspect, s'il n'a sa liberté.
    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 5 (Roxelane), 1761)
     
  37. Un grand coeur est fier sans audace;
    Quand le sort a marqué sa place,
    Il cède, et lorsqu'il veut braver,
    Il se rabaisse, au lieu de s'élever.

    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 5 (Soliman), 1761)
     
  38. Céder à son malheur
    Est l'effet d'une âme commune,
    Modeste au sein de la grandeur,
    Tranquille et fier dans l'infortune,
    C'est à ces traits qu'on connaît un grand coeur.

    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 5 (Roxelane), 1761)
     
  39. [...] Qui ne craint rien, n'est point dans l'esclavage.
    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 5 (Roxelane), 1761)
     
  40. Le monde est une comédie:
    Malgré l'intérêt que j'y prends,
    Je m'en amuse, et j'étudie
    Les ridicules différents.
    Vos grandeurs sont des mascarades;
    Jeux d'enfants que tous vos projets,
    Lorsque la toile tombe, empereurs et sujets,
    Tous sont égaux et camarades.

    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 5 (Roxelane), 1761)
     
  41. L'indifférence est le sommeil de l'âme.
    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 6 (Soliman), 1761)
     
  42. L'amour aime la liberté,
    Il veut encor l'égalité.

    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 9 (Roxelane), 1761)
     
  43. Toute femme jolie, en France, est souveraine.
    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 9 (Roxelane), 1761)
     
  44. C'est pour son intérêt que l'on est généreux.
    Voilà les hommes.

    (Les Trois Sultanes, acte 3, sc. 9 (Roxelane), 1761)
     
  45. D'un bienfait divulgué l'amour-propre s'offense.
    (L'Anglais à Bordeaux, sc. 1 (Darmant), 1763)