- L'eau
Dans l'étang Est occupée
À garder le temps.
(Du domaine, p.12, Poésie/Gallimard)
- Il y a des silences
Gros de silence. Ils s'écoutent.
(Du domaine, p.24, Poésie/Gallimard)
- Quand une lumière
Rencontre une autre lumière On entend monter
Un chant de prophète.
(Du domaine, p.27, Poésie/Gallimard)
- La distance
Grappille le temps.
(Du domaine, p.32, Poésie/Gallimard)
- Ce qui peut passer,
Qui ne passera pas,
Ne restera pas.
(Du domaine, p.33, Poésie/Gallimard)
- Il se pourrait
Qu'à un certain moment Rien ne bouge,
Nulle part.
(Du domaine, p.37, Poésie/Gallimard)
- Il n'y a pas d'ailleurs
Où guérir d'ici.
(Du domaine, p.41, Poésie/Gallimard)
- On t'accompagnera
Si tu trouves ta route.
(Du domaine, p.48, Poésie/Gallimard)
- Il n'y a pas de lumière
Qui n'ait un masque de lumière.
(Du domaine, p.52, Poésie/Gallimard)
- L'eau de l'étang,
Veuve
De l'océan.
(Du domaine, p.63, Poésie/Gallimard)
- L'horizon
Nous condamne au cercle.
(Du domaine, p.71, Poésie/Gallimard)
- Tant de mains
Qui hors du travail
Ne savent pas quoi.
(Du domaine, p.77, Poésie/Gallimard)
- Étreindre la distance.
(Du domaine, p.78, Poésie/Gallimard)
- De soi aussi
On a besoin.
(Du domaine, p.86, Poésie/Gallimard)
- Les bourgeons
N'ont pas à choisir.
(Du domaine, p.92, Poésie/Gallimard)
- Il y a des jours
Où les plaies Te reprochent
De les accepter.
(Du domaine, p.99, Poésie/Gallimard)
- Dehors,
L'air qui s'ennuie
Devient le vent.
(Du domaine, p.101, Poésie/Gallimard)
- L'eau que tu bois
A connu la mer.
(Du domaine, p.105, Poésie/Gallimard)
- Nous sommes tous d'ici.
Nous semblons tous
Venir d'ailleurs.
(Du domaine, p.107, Poésie/Gallimard)
- Le soleil
Ne parle pas du mal Qu'il a eu
À être là.
(Du domaine, p.108, Poésie/Gallimard)
- Le soleil
Ne sait rien de l'ombre.
(Du domaine, p.108, Poésie/Gallimard)
- Avoue toujours.
Plus tu en diras,
Plus tu en garderas.
(Du domaine, p.112, Poésie/Gallimard)
- Méfiez-vous.
Les apparences
Peuvent être vraies.
(Du domaine, p.141, Poésie/Gallimard)
- En rêve on se rencontre,
On s'aime, on se complète. On ne va pas plus loin
Que dans l'autre et dans soi.
(Euclidiennes [parallèles], p.151, Poésie/Gallimard)
- J'ai réussi à mettre
Un peu d'ordre en moi-même. J'ai tendance à me plaire.
(Euclidiennes [triangle isocèle], p.174, Poésie/Gallimard)
- Je suis allé trop loin
Avec mon souci d'ordre. Rien ne peut plus venir.
(Euclidiennes [triangle équilatéral], p.175, Poésie/Gallimard)
- Et quand il n'y aurait
Que nous deux pour durer.
(Euclidiennes [sphère], p.177, Poésie/Gallimard)
- Nous, figures, nous n'avons
Après tout qu'un vrai mérite, C'est de simplifier le monde,
D'être un rêve qu'il se donne.
(Euclidiennes [pyramide], p.187, Poésie/Gallimard)
- Que ses regards posés
N'arrêtent pas les couleurs.
(Sphère, p.12, Poésie/Gallimard)
- Je m'étais endormi
Dans les destins de l'herbe. Je n'en avais plus.
(Sphère, p.18, Poésie/Gallimard)
- Il faudrait accepter
Pas la mort,
Mais la mienne.
(Sphère, p.20, Poésie/Gallimard)
- Qu'elle soit longue, au moins,
Cette vie qu'il faut vivre. Car difficile
Est la leçon.
(Sphère, p.25, Poésie/Gallimard)
- Ce qui n'est pas dans la pierre
Ce qui n'est pas dans le mur de pierre et de terre,
Même pas dans les arbres,
Ce qui tremble toujours un peu, Alors, c'est dans nous.
(Sphère, p.39, Poésie/Gallimard)
- Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit,
Rien que le battement d'une absence de bruit.
(Sphère, p.55, Poésie/Gallimard)
- Courte est la journée,
Courts sont tous les jours. Courte encore est l'heure.
Mais l'instant s'allonge
Qui a profondeur.
(Sphère, p.72, Poésie/Gallimard)
- Si travail et courage
Ont pris de la hauteur, Que reste-t-il à faire
À qui ne rêve pas ?
(Sphère, p.82, Poésie/Gallimard)
- Je connais l'étrange
Variété du noir
Qui a nom lumière.
(Sphère, p.108, Poésie/Gallimard)
- Seul. Qui dit : seul ?
Qui m'accable d'un mot
A couleur de malédiction ?
Ne confonds pas.
Celui qui s'en va seul
Porte avec lui les autres,
Désespère pour eux
D'espérer avec eux.
(Sphère, p.113, Poésie/Gallimard)
- Celui qui s'en va seul
Cherche pour beaucoup d'autres.
(Sphère, p.113, Poésie/Gallimard)
- D'où sommes-nous sortis
Pour avoir ces visages
À faire peine au jour ?
(Sphère, p.121, Poésie/Gallimard)
- La terre est sous nos pieds,
Solide, indifférente,
Heureusement.
(Sphère, p.122, Poésie/Gallimard)
- Ne jouerons-nous jamais
Ne serait-ce qu'une heure,
Rien que quelques minutes,
Océan solennel, Sans que tu aies cet air
De t'occuper ailleurs ?
(Carnac, p.145, Poésie/Gallimard)
- Au moins tu sais, toi, océan,
Qu'il est inutile
De rêver ta fin.
(Carnac, p.165, Poésie/Gallimard)