Maxence Fermine
1968
  1. - La poésie n'est pas un métier. C'est un passe-temps. Un poème, c'est une eau qui s'écoule. Comme cette rivière.
    Yuko plongea son regard dans l'eau silencieuse et fuyante. Puis il se tourna vers son père et lui dit :
    -C'est ce que je veux faire. Je veux apprendre à regarder passer le temps.

    (Neige, p.15, Points/Seuil n°P804)
     
  2. La poésie est avant tout la peinture, la chorégraphie, la musique et la calligraphie de l'âme. Un poème est un tableau, une danse, une musique et l'écriture de la beauté tout à la fois.
    (Neige, p.33, Points/Seuil n°P804)
     
  3. La couleur n'est pas au dehors. Elle est en soi. Seule la lumière est dehors.
    (Neige, p.47, Points/Seuil n°P804)
     
  4. [...] l'amour est bien le plus difficile des arts. Et écrire, danser, composer, peindre, c'est la même chose qu'aimer. C'est du funambulisme. Le plus difficile, c'est d'avancer sans tomber.
    (Neige, p.50, Points/Seuil n°P804)
     
  5. Elle était funambule et sa vie tenait en une seule ligne. Droite.
    (Neige, p.60, Points/Seuil n°P804)
     
  6. En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule. Écrire, c'est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d'un poème, d'une oeuvre, d'une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire, c'est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n'est pas de s'élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n'est pas non plus d'aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la chute d'une virgule, ou que l'obstacle d'un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu'un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c'est de devenir un funambule du verbe.
    (Neige, p.80, Points/Seuil n°P804)
     
  7. Il y a deux sortes de gens.

    Il y a ceux qui vivent, jouent et meurent.

    Et il y a ceux qui ne font jamais rien d'autre que se tenir en équilibre sur l'arête de la vie.

    Il y a les acteurs.
    Et il y a les funambules.

    (Neige, p.94, Points/Seuil n°P804)
     
  8. Pour Aurélien, la vie était une curieuse abeille d'or qui brille au loin, s'envole, se grise de parfum en parfum, se cogne aux vitraux du soleil et cherche, dans l'immensité du ciel, le nectar de sa propre fleur.
    (L'Apiculteur, p.13, Livre de poche, n°15256)
     
  9. Le miel est un soleil qui se cultive [...]. Et pour faire un bon soleil, il faut du temps.
    (L'Apiculteur, p.21, Livre de poche, n°15256)
     
  10. Aurélien eut l'intuition de cette chose qui ne vient qu'au moment de mourir : la vie ne tient qu'à la solidité d'un fil. Un fil d'or tissé par les jours où l'on comprend que le besoin d'étancher sa soif sera toujours plus fort que le plaisir de boire. Que le besoin de rester en vie sera toujours plus beau que le plaisir de vivre.
    (L'Apiculteur, p.93, Livre de poche, n°15256)
     
  11. [...] tous les livres viennent des rêves, et tous les rêves viennent des livres.
    (L'Apiculteur, p.179, Livre de poche, n°15256)
     
  12. [...] la beauté d'une idée ne meurt jamais.
    (L'Apiculteur, p.216, Livre de poche, n°15256)
     
  13. Pour devenir un virtuose du violon, il faut posséder deux qualités : savoir écouter et savoir entendre.
    (Le violon noir, p.11, Points, P1054)
     
  14. Venise [...] c'est un songe posé sur le bord de la mer.
    (Le violon noir, p.36, Points, P1054)
     
  15. Il n'est rien de pire que d'avoir été heureux une fois dans sa vie. Après, tout le reste, même une chose insignifiante, devient un grand malheur.
    (Le violon noir, p.52, Points, P1054)
     
  16. La vie est un théâtre et il n'y a qu'une seule représentation.
    (Le violon noir, p.99, Points, P1054)
     
  17. Quand tu possèdes la musique, tu possèdes tout.
    (Billard blues, [Billard blues], p.12, Albin Michel, 2003)
     
  18. La vie, en fait, c'est une partie de poker. Tout dépend de la valeur des cartes que tu as en main.
    (Billard blues, [Billard blues], p.14, Albin Michel, 2003)
     
  19. La musique, on a tous la nôtre, un air à soi. L'important, c'est de savoir le jouer assez bien pour que les gens aient l'envie de l'écouter. Ce n'est pas de la technique, ça, ni de l'inspiration ou du génie. C'est de l'émotion.
    (Billard blues, [Billard blues], p.15, Albin Michel, 2003)
     
  20. [...] c'était un type qui, à force de travail, changeait le hasard en destin.
    (Billard blues, [Billard blues], p.42, Albin Michel, 2003)
     
  21. Le billard, c'est comme la vie. Ça tient à un cheveu. Une seconde. Une rencontre. Un souffle.
    (Billard blues, [Billard blues], p.57, Albin Michel, 2003)
     
  22. C'est difficile de sourire quand on est triste, mais, lorsqu'on y parvient, ça donne un des plus beaux sourires qui soit.
    (Billard blues, [Billard blues], p.58, Albin Michel, 2003)
     
  23. Un cercle, même vicieux, c'est cohérent. Brisez-le et il ne ressemble plus à rien.
    (Billard blues, [Jazz Blanc], p.67, Albin Michel, 2003)
     
  24. Le jazz [...] c'est de la haute couture. Tu peux rejouer chaque soir la même mélodie, en utilisant les mêmes notes, ce ne sera jamais tout à fait la même. Chaque pièce est unique. Comme si tu brodais une robe différente chaque fois avec l'aiguille de ton saxophone et le fil de la musique. De loin, tu pourrais croire qu'il s'agit toujours de la même robe. Mais si tu y regardes d'un peu plus près, tu t'aperçois que la finition n'est jamais la même.
    (Billard blues, [Jazz Blanc], p.75, Albin Michel, 2003)
     
  25. N'oublie jamais ceci : jouer du jazz, c'est comme raconter une histoire. Une fois la musique envolée et le morceau terminé, il ne doit rester que tu bonheur... Sinon ça ne sert à rien. Strictement à rien !
    (Billard blues, [Jazz Blanc], p.123, Albin Michel, 2003)
     
  26. Ceux qui n'ont jamais joué au poker ne peuvent comprendre ce que signifie ce jeu. D'ailleurs ce n'est pas un jeu. C'est de l'adrénaline pure. Une question de vie ou de mort. À chaque tour de cartes, on joue sa peau. Et c'est ça qui fait du poker un jeu à part.
    (Billard blues, [Poker], p.149, Albin Michel, 2003)
     
  27. Le plus important aux cartes [...] ce n'est pas d'avoir du jeu. C'est de faire croire aux autres que tu en as.
    (Billard blues, [Poker], p.169, Albin Michel, 2003)
     
  28. Je viens des regrets, je vais vers le rêve et je suis là par hasard.
    (Amazone, p.65, Éd. Albin Michel, 2004)
     
  29. [...] l'alcool n'avait pas le pouvoir d'effacer les peines, mais seulement de les teinter d'amertume.
    (Amazone, p.93, Éd. Albin Michel, 2004)
     
  30. Comment pouvait-on jouer une si belle musique en fermant les yeux ? [...] Peut-être que ce qui était beau n'avait pas besoin de lumière, que son aura et sa clarté se trouvaient dans les notes qui transpiraient de l'instrument et que, pour ce qui tutoyait le divin, l'obscurité suffisait.
    (Amazone, p.194, Éd. Albin Michel, 2004)
     
  31. Au dehors, pas un souffle de vent. Pas un bruit. Un ciel comme une toile peinte, nuit noire piquetée d'étoiles pareille à une mer étale au milieu de laquelle une lune d'or aurait jeté l'ancre.
    (Tango Massaï, p.234, Albin Michel, 2005)
     
  32. [...] le hasard est une toile d'araignée dans laquelle le destin peut parfois se prendre.
    (Opium, p.13, Livre de poche n°30100, 2002)
     
  33. [...] sans l'excellence de l'eau, il n'y a pas d'excellence du thé.
    (Opium, p.58, Livre de poche n°30100, 2002)
     
  34. L'opium, c'est très doux et terrible à la fois. Un peu comme l'amour.[...] Une fois qu'on y a pris goût, il est difficile de s'en défaire.
    (Opium, p.88, Livre de poche n°30100, 2002)
     
  35. [...] si tous les hommes se mettaient à chercher une explication à la folie de leurs actes, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'aventuriers.
    (Opium, p.141, Livre de poche n°30100, 2002)
     
  36. [...] les plus belles promesses, même si elles finissent par devenir poussières de souvenir, ne passent jamais le sablier du temps.
    (Opium, p.181, Livre de poche n°30100, 2002)
     
  37. [...] la vie est un opium dont on ne se lasse jamais.
    (Opium, p.187, Livre de poche n°30100, 2002)