Marcel Jouhandeau
1888-1979
  1. Moi, m'ennuyer, quand j'ai à ma disposition pour me distraire tout le mal et tout le bien, car je ne renonce ni au mal ni au bien de parti pris, mais seulement à l'ennui, et il n'est qu'une chose à laquelle je ne renonce pas : à la générosité, car il n'y a de signe qui distingue les êtres que celui-là.
    (Éloge de l'imprudence, p.14, Éd. Rivages, 1984)
     
  2. [...] par la constance de la générosité, on supprime la morale.
    (Éloge de l'imprudence, p.18, Éd. Rivages, 1984)
     
  3. Nos vices ne sont que des théâtres cruels érigés en nous pour distraire l'ennui absolu de la volonté.
    (Éloge de l'imprudence, p.21, Éd. Rivages, 1984)
     
  4. Rien n'est plus utile à l'homme que ses vices. Presque tout ce qui est grand naît d'un grand vice et la vertu même n'est " généreuse " que si elle s'appuie sur un vice au moins égal à elle. Il n'y a pas d'ascète qui ne le soit devenu pour réagir contre une rare propension au libertinage. Un vice n'est qu'une grande vertu qui marche sur la tête, une vertu un grand vice qui a retrouvé ses jambes.
    (Éloge de l'imprudence, p.31, Éd. Rivages, 1984)
     
  5. Il n'est pas de mal plus haïssable que le mal qui ne porte pas sa peine, que le moindre péché, que le péché véniel, que le péché " prudent ", que le plus petit péché, que le péché qui pèche contre l'Imprudence.
    (Éloge de l'imprudence, p.48, Éd. Rivages, 1984)