Étienne de Jouy
1764-1846
  1. Quand le présent vous livre à des malheurs certains,
    Osez à l'avenir confier vos destins.

    (Bélisaire, acte 1, sc. 3 (Marcien), 1818)
     
  2. Ne plaçons notre espoir que dans notre courage.
    (Bélisaire, acte 1, sc. 3 (Antonine), 1818)
     
  3. Bravons le sort; s'en plaindre est d'une âme commune:
    La mienne s'agrandit avec notre infortune.

    (Bélisaire, acte 1, sc. 5 (Antonine), 1818)
     
  4. Payons à la douleur un tribut légitime;
    Gémissons sur nos maux, mais par de vains transports
    N'épuisons pas notre âme en pénibles efforts.

    (Bélisaire, acte 2, sc. 5 (Bélisaire), 1818)
     
  5. Puisqu'en d'indignes mains il remit le pouvoir,
    Il doit compte aujourd'hui des maux qu'il dut prévoir.

    (Bélisaire, acte 2, sc. 5 (Antonine), 1818)
     
  6. [...] L'on doit tout encore à son pays ingrat.
    (Bélisaire, acte 2, sc. 5 (Bélisaire), 1818)
     
  7. Pour réparer l'erreur dont gémit un soldat,
    Faut-il saper le trône et renverser l'état?

    (Bélisaire, acte 2, sc. 6 (Bélisaire), 1818)
     
  8. La patrie est pour nous aux lieux où la puissance
    Accueille nos malheurs et sert notre vengeance.

    (Bélisaire, acte 2, sc. 6 (Antonine), 1818)
     
  9. Qu'il périsse l'État dont le chef oppresseur
    Abandonne aux méchants son noble défenseur!

    (Bélisaire, acte 3, sc. 1 (Léon), 1818)
     
  10. Nos drapeaux malheureux n'en sont que plus sacrés:
    Quand la patrie en pleurs de deuil les environne,
    Éternelle infamie à qui les abandonne!

    (Bélisaire, acte 3, sc. 3 (Bélisaire), 1818)
     
  11. Jamais prince vaincu n'eut d'allié fidèle.
    (Bélisaire, acte 3, sc. 3 (Thélésis), 1818)
     
  12. Dans les lieux, où du sort la main est étendue,
    La plainte du malheur est toujours entendue.

    (Bélisaire, acte 4, sc. 3 (Eudoxe), 1818)
     
  13. Dans des voeux sans espoir que sert de s'égarer.
    (Bélisaire, acte 5, sc. 10 (Bélisaire), 1818)
     
  14. Désormais notre asile est dans la tyrannie:
    Rome accepte le joug de ce puissant génie.

    (Sylla, acte 1, sc. 1 (Météllus), 1824)
     
  15. [...] Mes décrets
    Sont comme ceux du sort: ils ne changent jamais.

    (Sylla, acte 1, sc. 4 (Sylla), 1824)
     
  16. La nature se venge à l'heure du sommeil.
    (Sylla, acte 1, sc. 5 (Sylla), 1824)
     
  17. Obéir et haïr c'est le fort d'un esclave.
    (Sylla, acte 2, sc. 3 (Claudius), 1824)
     
  18. L'auteur de tant de maux connaît donc le sommeil!
    (Sylla, acte 2, sc. 3 (Claudius), 1824)
     
  19. Sans pitié pour les maux qui ne peuvent l'atteindre,
    C'est quand il craint pour lui que le peuple est à plaindre.

    (Sylla, acte 2, sc. 8 (Sylla), 1824)
     
  20. J'abhorre les complots, quels qu'en soient les auteurs:
    Mais je crains les pervers, je hais les délateurs.

    (Sylla, acte 3, sc. 1 (Roscius), 1824)
     
  21. [...] Sauvons la patrie,
    Mais ne la sauvons pas par une perfidie.

    (Sylla, acte 3, sc. 8 (Valérie), 1824)
     
  22. Le peuple n'a jamais sauvé ses défenseurs.
    (Sylla, acte 5, sc. 4 (Catilina), 1824)
     
  23. Au milieu des revers la guerre a ses faveurs.
    (Tippo-Saïb, acte 1, sc. 1 (Akmed), 1813)
     
  24. Qui n'a pu conjurer ni les vents, ni l'orage,
    Peut sur ses débris même échapper au naufrage.

    (Tippo-Saïb, acte 1, sc. 1 (Miksadek), 1813)
     
  25. Quelquefois les revers, mystérieux bienfaits,
    De la faveur des dieux sont les garants secrets.

    (Tippo-Saïb, acte 1, sc. 1 (Akmed), 1813)
     
  26. Quand du sort ennemi l'inflexible rigueur
    Nous laisse sans espoir seuls avec le malheur,
    Tout devient légitime alors pour la défense,
    Et l'audace elle-même est encore à la prudence.

    (Tippo-Saïb, acte 1, sc. 3 (Tippô), 1813)
     
  27. Je crains d'un ennemi les présents dangereux.
    (Tippo-Saïb, acte 1, sc. 4 (Raymond), 1813)
     
  28. Où je vois des malheurs je crois voir des vertus.
    (Tippo-Saïb, acte 2, sc. 5 (Raymond), 1813)
     
  29. Ah! lorsque d'un bienfait le fardeau déshonore,
    Par la reconnaissance on s'avilit encore.

    (Tippo-Saïb, acte 3, sc. 4 (Tippô), 1813)
     
  30. De la timidité la ruse est le partage;
    La franchise convient à la force, au courage.

    (Tippo-Saïb, acte 3, sc. 4 (Seymour), 1813)
     
  31. Si l'orgueil est permis, c'est dans l'adversité.
    (Tippo-Saïb, acte 3, sc. 5 (Seymour), 1813)
     
  32. L'exemple des forfaits n'enhardit que le crime.
    (Tippo-Saïb, acte 3, sc. 6 (Seymour), 1813)