Romain Gary
1914-1980
  1. Dans la vie c'est toujours la panique.
    (La vie devant soi p.29, Folio n° 1362)
     
  2. [...] sommeil du juste.[...] Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil et se font du mauvais sang pour tout.
    (La vie devant soi p.39, Folio n° 1362)
     
  3. C'est toujours dans les yeux que les gens sont les plus tristes.
    (La vie devant soi p.43, Folio n° 1362)
     
  4. [...] plus on a rien et plus on veut croire.
    (La vie devant soi p.48, Folio n° 1362)
     
  5. Les gens tiennent à la vie plus qu'à n'importe quoi, c'est quand même marrant quand on pense à toutes les belles choses qu'il y a dans le monde.
    (La vie devant soi p.57, Folio n° 1362)
     
  6. J'ai toujours rêvé d'avoir un trésor caché quelque part où il serait bien à l'abri de tout et que je pourrais découvrir chaque fois que j'avais besoin.
    (La vie devant soi p.61, Folio n° 1362)
     
  7. - C'est là que je viens me cacher quand j'ai peur.
    - Peur de quoi, Madame Rosa ?
    - C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur, Momo.
    Ça, j'ai jamais oublié, parce que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais entendue.

    (La vie devant soi p.63, Folio n° 1362)
     
  8. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui font du bien dans le monde, mais ils font pas ça tout le temps et il faut tomber au bon moment. Il y a pas de miracle.
    (La vie devant soi p.64, Folio n° 1362)
     
  9. [...] les cauchemars, c'est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant.
    (La vie devant soi p.68, Folio n° 1362)
     
  10. Quand elle marchait, c'était un déménagement.
    (La vie devant soi p.74, Folio n° 1362)
     
  11. Lorsqu'il n'y a personne pour vous aimer autour, ça devient de la graisse.
    (La vie devant soi p.86, Folio n° 1362)
     
  12. Je pense que pour vivre, il faut s'y prendre très jeune, parce qu'après on perd toute sa valeur et personne ne vous fera de cadeaux.
    (La vie devant soi p.88, Folio n° 1362)
     
  13. Les mômes qui se piquent deviennent tous habitués au bonheur et ça ne pardonne pas, vu que le bonheur est connu pour ses états de manque. Pour se piquer, il faut vraiment chercher à être heureux et il n'y a que les rois des cons qui ont des idées pareilles.
    (La vie devant soi p.90, Folio n° 1362)
     
  14. C'est pas la peine de discuter avec les drogués, ils n'ont pas de curiosité.
    (La vie devant soi p.110, Folio n° 1362)
     
  15. Il ne faut pas pleurer, mon petit, c'est naturel que les vieux meurent. Tu as toute la vie devant toi.
    (La vie devant soi p.133, Folio n° 1362)
     
  16. Monsieur Hamil m'avait souvent dit que le temps vient lentement du désert avec ses caravanes de chameaux et qu'il n'était pas pressé car il transportait l'éternité. Mais c'est toujours plus joli quand on le raconte que lorsqu'on le regarde sur le visage d'une vieille personne qui se fait voler chaque jour un peu plus et si vous voulez mon avis, le temps, c'est du côté des voleurs qu'il faut le chercher.
    (La vie devant soi p.158, Folio n° 1362)
     
  17. Les psychiatriques sont des gens à qui on explique tout le temps qu'ils n'ont pas ce qu'ils ont et qu'ils ne voient pas ce qu'ils voient, alors ça finit par les rendre dingues.
    (La vie devant soi p.192, Folio n° 1362)
     
  18. Il est question du livre de Victor Hugo.
    [...] quand je serai grand j'écrirai moi aussi les misérables parce que c'est ce qu'on écrit toujours quand on a quelque chose à dire.

    (La vie devant soi p., Folio n° 1362)
     
  19. Je ne crois pas aux pressentiments, mais il y a longtemps que j'ai perdu foi en mes incroyances. Les « je n'y crois plus » sont encore des certitudes et il n'y a rien de plus trompeur.
    (Clair de femme, p.9, Folio n°1367)
     
  20. J'ai connu tant de femmes, dans ma vie, que j'ai pour ainsi dire toujours été seul. Trop, c'est personne.
    (Clair de femme, p.21, Folio n°1367)
     
  21. [...] il ne suffit pas d'être malheureux séparément pour être heureux ensemble. Deux désespoirs qui se rencontrent, cela peut bien faire un espoir, mais cela prouve seulement que l'espoir est capable de tout...
    (Clair de femme, p.26, Folio n°1367)
     
  22. La solitude rance des objets perdus...
    (Clair de femme, p.36, Folio n°1367)
     
  23. [...] tout ce qui faisait de moi un homme était chez une femme. Je savais que l'on disait parfois de nous, presque sur un ton de blâme : « Ils vivent exclusivement l'un pour l'autre. » J'étais attristé par l'aigreur de ces accents, leur manque de générosité et leur froide indifférence à la communauté humaine. Chaque amour heureux porte nos couleurs : il devrait avoir des millions de supporters. Notre fraternité est enrichie par tout ce qui nous éclaire. La joie d'un enfant ou la tendresse d'un couple brillent pour tous, elles sont [Sic? Cette édition comporte un nombre anormalement élevé de coquilles. Peut-être faut-il lire «ont» au lieu de «sont». C'est à vérifier dans une autre édition. - GGJ] toujours une place au soleil. Et un désespoir d'amour qui désespère de l'amour est une bien étrange contradiction.
    (Clair de femme, p.41, Folio n°1367)
     
  24. [...] la vie aussi a besoin de gaieté, à l'en juger par les fleurs des champs, qui sourient tellement mieux que les autres.
    (Clair de femme, p.44, Folio n°1367)
     
  25. Il y a tant d'hommes et de femmes qui se ratent ! Qu'est-ce qu'ils deviennent ? De quoi vivent-ils ? C'est terriblement injuste. Il me semble que si je ne t'avais pas connu, j'aurais passé ma vie à te haïr.
    (Clair de femme, p.45, Folio n°1367)
     
  26. - Est-ce que je suis envahissante ?
    - Terriblement, lorsque tu n'es pas là.

    (Clair de femme, p.49, Folio n°1367)
     
  27. Quand un homme est fini, cela veut dire surtout qu'il continue.
    (Clair de femme, p.63, Folio n°1367)
     
  28. Les hommes oublient toujours que ce qu'ils vivent n'est pas mortel.
    (Clair de femme, p.65, Folio n°1367)
     
  29. Je ne sais pas ce que c'est, la féminité. Peut-être est-ce seulement une façon d'être un homme.
    (Clair de femme, p.77, Folio n°1367)
     
  30. La seule valeur humaine de l'indépendance est une valeur d'échange. Quand on garde l'indépendance pour soi tout seul, on pourrit à la vitesse des années-solitude.
    (Clair de femme, p.78, Folio n°1367)
     
  31. - [...] Je n'ai plus aucune envie de vivre.
    - C'est la plus vieille façon de vivre.

    (Clair de femme, p.90, Folio n°1367)
     
  32. La frigidité, c'est lorsque la morale et la psychologie couchent ensemble.
    (Clair de femme, p.92, Folio n°1367)
     
  33. Le rire, c'est parfois une façon qu'à l'horreur de crever.
    (Clair de femme, p.109, Folio n°1367)
     
  34. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
    (Clair de femme, p.125, Folio n°1367)
     
  35. Aimer est la seule richesse qui croît avec la prodigalité. Plus on donne et plus il vous reste.
    (Clair de femme, p.130, Folio n°1367)
     
  36. [...] dans la vie, toutes les réussites sont des échecs qui ont raté...
    (Clair de femme, p.136, Folio n°1367)
     
  37. [...] il y a des instants qui ont de la mémoire. L'éphémère vit d'éclairs et je ne demande pas au bonheur une rente.
    (Clair de femme, p.139, Folio n°1367)
     
  38. Lorsqu'on a aimé une femme de tous ses yeux, de tous ses matins, de toutes les forêts, champs, sources et oiseaux, on sait qu'on ne l'a pas encore aimée assez et que le monde n'est qu'un commencement de tout ce qui vous reste à faire.
    (Clair de femme, p.140, Folio n°1367)
     
  39. [...] qui donc a dit que tout ce qui est féminin est homme, tout ce qui est masculin est femme ? Personne.
    (Clair de femme, p.142, Folio n°1367)
     
  40. Aimer est une aventure sans carte et sans compas où seule la prudence égare.
    (Clair de femme, p.147, Folio n°1367)