Roger-Pol Droit

  1. On vit petitement si l'on pense petitement. On vit librement si l'on pense librement. La pensée n'est jamais sans conséquence sur notre existence, personnelle ou collective.
    (La philosophie expliquée à ma fille, p.11, Seuil, 2004)
     
  2. Connaître quelque chose, ce n'est pas seulement savoir un mot, c'est aussi, forcément, faire une expérience.
    (La philosophie expliquée à ma fille, p.14, Seuil, 2004)
     
  3. Faire de la philosophie, ce n'est pas simplement penser, avoir des idées. C'est commencer à observer ses propres idées, un peu comme si on les regardait du dehors, comme si on voulait faire le ménage dans sa tête.
    (La philosophie expliquée à ma fille, p.24, Seuil, 2004)
     
  4. Un célèbre philosophe nommé Augustin disait : « Quand on ne me demande pas ce qu'est le temps, je le sais. Quand on me le demande, je ne sais plus. » [...] Il y a des quantités d'idées qui sont dans ce cas. Comme le temps, on croit savoir de quoi il s'agit tant qu'on n'a pas à l'expliquer de manière claire et précise. Dès qu'on doit en parler avec exactitude, on se trouve dans l'embarras. La philosophie est l'activité qui consiste à tenter de sortir de cet embarras.
    (La philosophie expliquée à ma fille, p.29, Seuil, 2004)
     
  5. Pour faire de la philosophie, il me semble, finalement, qu'il faut être à la fois ambitieux et très modeste. Très ambitieux, parce qu'on ne cesse pas de vouloir tout comprendre, tout résoudre, tout analyser. Et puis très modeste, parce qu'on ne doit jamais oublier que ce but n'est pas totalement accessible, que nos moyens sont limités, et que l'effort est sans fin.
    (La philosophie expliquée à ma fille, p.85, Seuil, 2004)