Valery Larbaud
1881-1957
  1. Mais j'aimais le goût des larmes retenues, de celles qui semblent tomber des yeux dans le coeur, derrière le masque du visage.
    (Enfantines (Rose Lourdin), Gallimard coll. L'imaginaire, p.12)
     
  2. Tu souffres et personne ne t'aime, et on te parle toujours rudement. C'est pourquoi j'irai au-devant de toi, et te prendrai par la main, et te conduirai à la meilleure place, près de mon trône, au pays où je suis roi.
    (Enfantines (Le couperet), Gallimard coll. L'imaginaire, p.48)
     
  3. [La locomotive] semblait se reposer, comme un homme qui est venu fumer sa pipe dans l'allée d'un parc.
    (Enfantines (La grande époque), Gallimard coll. L'imaginaire, p.102)
     
  4. Va, aime quand même. Et tu sais, c'est de ceci : aimer quand même, qu'est fait l'amour.
    (Enfantines (La grande époque), Gallimard coll. L'imaginaire, p.157)
     
  5. On voit dans les journaux amusants, des plaisanteries sur les "enfants terribles" ; pourquoi n'y a-t-il jamais de plaisanteries sur les "parents terribles ?" C'est peut-être parce qu'ils sont vraiment trop terribles...
    (Enfantines (Devoirs de vacances), Gallimard coll. L'imaginaire, p.191)
     
  6. La botanique qu'on nous apprend est peut-être une science inventée exprès pour exercer l'esprit des écoliers ? Qui sait si le latin même n'est pas une grande supercherie pédagogique ?
    (Enfantines (Devoirs de vacances), Gallimard coll. L'imaginaire, p.201)
     
  7. Ce qui nous rebutait le plus dans nos études, c'était l'inutilité de nos travaux. Toujours s'exercer et ne jamais rien faire.
    (Enfantines (Devoirs de vacances), Gallimard coll. L'imaginaire, p.202)
     
  8. Les vagabonds connaissent si bien l'art de s'isoler.
    (Enfantines (Portrait d'Éliane), Gallimard coll. L'imaginaire, p.230)
     
  9. [...] nous devons nous contenter de ce que la vie réelle nous offre, quittes à la magnifier.
    (Enfantines (Portrait d'Éliane), Gallimard coll. L'imaginaire, p.237)