Albert Einstein
1879-1955
  1. Je connais lucidement et sans arrière-pensée les frontières de la communication et de l'harmonie entre moi et les autres hommes. J'ai perdu ainsi de la naïveté ou de l'innocence mais j'ai gagné mon indépendance. Je ne fonde plus une opinion, une habitude ou un jugement sur autrui. J'ai expérimenté l'homme. Il est inconsistant.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.8, Champs-Flammarion 1979)
     
  2. Mais c'est la personne humaine, libre, créatrice et sensible qui façonne le beau et le sublime, alors que les masses restent entraînées dans une ronde infernale d'imbécillité et d'abrutissement.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.9, Champs-Flammarion 1979)
     
  3. Si un homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang et aux sons d'une musique, je méprise cet homme... Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu'une moelle épinière le satisfait.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.10, Champs-Flammarion 1979)
     
  4. J'éprouve l'émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l'art et la science. Si quelqu'un ne connaît pas cette sensation ou ne peut plus ressentir étonnement ou surprise, il est un mort vivant et ses yeux sont désormais aveugles.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.10, Champs-Flammarion 1979)
     
  5. Je ne peux pas imaginer un Dieu qui récompense et punit l'objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un Dieu qui réglerait sa volonté sur l'expérience de la mienne. Je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.10, Champs-Flammarion 1979)
     
  6. Celui qui ressent sa propre vie et celle des autres comme dénuées de sens est fondamentalement malheureux, puisqu'il n'a aucune raison de vivre.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.11, Champs-Flammarion 1979)
     
  7. Je détermine l'authentique valeur d'un homme d'après une seule règle : à quel degré et dans quel but l'homme s'est libéré de son Moi ?
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.11, Champs-Flammarion 1979)
     
  8. La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance. Sinon la société est inexorablement vouée à l'échec, comme l'être humain privé de la possibilité de communiquer.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.12, Champs-Flammarion 1979)
     
  9. Que chacun raisonne en son âme et conscience, qu'il se fasse une idée fondée sur ses propres lectures et non d'après les racontars des autres.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.24, Champs-Flammarion 1979)
     
  10. L'enseignement devrait être ainsi : celui qui le reçoit le recueille comme un don inestimable mais jamais comme une contrainte pénible.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.26, Champs-Flammarion 1979)
     
  11. Il n'existe pas d'autre éducation intelligente que d'être soi-même un exemple, même si l'on ne pouvait empêcher que ce fût un monstre !
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.26, Champs-Flammarion 1979)
     
  12. C'est le rôle essentiel du professeur d'éveiller la joie de travailler et de connaître.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.27, Champs-Flammarion 1979)
     
  13. Qui a fait l'expérience de penser dans un autre domaine l'emporte toujours sur celui qui ne pense pas du tout ou très peu.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.38, Champs-Flammarion 1979)
     
  14. Le culte de la personnalité reste à mes yeux toujours injustifié.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.46, Champs-Flammarion 1979)
     
  15. Rare est le nombre de ceux qui regardent avec leurs propres yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.59, Champs-Flammarion 1979)
     
  16. La valeur morale ne peut pas être remplacée par la valeur intelligence et j'ajouterai : Dieu merci !
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.70, Champs-Flammarion 1979)
     
  17. La bureaucratie réalise la mort de toute action.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.85, Champs-Flammarion 1979)
     
  18. Se sacrifier au service de la vie équivaut à une grâce.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.105, Champs-Flammarion 1979)
     
  19. L'effort d'unir sagesse et pouvoir aboutit rarement et seulement très brièvement.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.119, Champs-Flammarion 1979)
     
  20. L'homme évite habituellement d'accorder de l'intelligence à autrui, sauf quand par hasard il s'agit d'un ennemi.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.119, Champs-Flammarion 1979)
     
  21. Peu d'être sont capables d'exprimer posément une opinion différente des préjugés de leur milieu. La plupart des êtres sont mêmes incapables d'arriver à formuler de telles opinions.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.119, Champs-Flammarion 1979)
     
  22. Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.119, Champs-Flammarion 1979)
     
  23. La joie de contempler et de comprendre, voilà le langage que me porte la nature.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.120, Champs-Flammarion 1979)
     
  24. [Einstein parle de la géométrie d'Euclide] Si quelqu'un, en l'éveil de son intelligence, n'a pas été capable de s'enthousiasmer pour une telle architecture, alors jamais il ne pourra réellement s'initier à la recherche théorique.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.130, Champs-Flammarion 1979)
     
  25. La recherche procède par des moments distincts et durables, intuition, aveuglement, exaltation et fièvre. Elle aboutit un jour à cette joie, et connaît cette joie celui qui a vécu des moments singuliers.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.145, Champs-Flammarion 1979)
     
  26. Cette conviction, liée à un sentiment profond d'une raison supérieure, se dévoilant dans le monde de l'expérience, traduit pour moi l'idée de Dieu.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.186, Champs-Flammarion 1979)
     
  27. L'effort vers la connaissance représente un de ces buts indépendants, sans lesquels, pour moi, une affirmation consciente de la vie n'existe pas pour l'homme qui déclare penser.
    (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.186, Champs-Flammarion 1979)