Victor Hugo
1802-1885
  1. La porte du tombeau ne s'ouvre pas en dedans.
    (Le dernier jour d'un condamné, p. 18, Librio n° 70)
     
  2. Ah ! qu'une prison est quelque chose d'infâme ! Il y a un venin qui y salit tout. Tout s'y flétrit, même la chanson d'une fille de quinze ans ! Vous y trouvez un oiseau, il a de la boue sur son aile ; vous y cueillez une jolie fleur ; vous la respirez : elle pue.
    (Le dernier jour d'un condamné, p. 44, Librio n° 70)
     
  3. Les mots manquent aux émotions.
    (Le dernier jour d'un condamné, p. 94, Librio n° 70)
     
  4. Moi ! je brûle près de toi !
    Ah ! quand l'amour jaloux bouillonne dans nos têtes,
    Quand notre coeur se gonfle et s'emplit de tempêtes,
    Qu'importe ce que peut un nuage des airs
    Nous jeter en passant de tempête et d'éclairs !

    (Hernani, p.45, Livre de Poche n° 2434)
     
  5. Vous me manquez, je suis absente de moi-même ;
    (Hernani, p.50, Livre de Poche n° 2434)
     
  6. - Si j'étais Dieu le Père, et si j'avais deux fils,
    Je ferais l'aîné Dieu, le second roi de France.

    (Hernani, p.62, Livre de Poche n° 2434)
     
  7. Car il importe peu [...]
    Quand la voix parle haut, quelle langue elle parle.

    (Hernani, p.63, Livre de Poche n° 2434)
     
  8. Dis-moi : Je t'aime ! Hélas ! rassure un coeur qui doute,
    Dis-le-moi ! car souvent avec ce peu de mots
    La bouche d'une femme a guéri bien des maux !

    (Hernani, p.113, Livre de Poche n° 2434)
     
  9. Oh ! l'amour serait un bien suprême
    Si l'on pouvait mourir de trop aimer !

    (Hernani, p.116, Livre de Poche n° 2434)
     
  10. J'en passe et des meilleurs.
    (Hernani, p.126, Livre de Poche n° 2434)
     
  11. Tout marche, et le hasard corrige le hasard.
    De là vient l'équilibre, et toujours l'ordre éclate.

    (Hernani, p.149, Livre de Poche n° 2434)
     
  12. Le drame noue l'action, la comédie l'embrouille, la tragédie la tranche.
    (Ruy Blas (préface), p.240, Livre de Poche n° 2434)
     
  13. Je ne veux pas tomber, non, je veux disparaître !
    (Ruy Blas, p.248, Livre de Poche n° 2434)
     
  14. [...] la sueur de la honte,
    Lorsque je pense à vous, à la face me monte.

    (Ruy Blas, p.253, Livre de Poche n° 2434)
     
  15. Avec les gens de cour, vos pareils, don Salluste,
    Je vous laisse, et je reste avec mes chenapans.
    Je vis avec les loups, non avec les serpents.

    (Ruy Blas, p.261, Livre de Poche n° 2434)
     
  16. Hum ! visage de traître !
    Quand la bouche dit oui, le regard dit peut-être.

    (Ruy Blas, p.262, Livre de Poche n° 2434)
     
  17. Oui, je le sais, la faim est une porte basse :
    Et, par nécessité lorsqu'il faut qu'il y passe,
    Le plus grand est celui qui se courbe le plus.

    (Ruy Blas, p.265, Livre de Poche n° 2434)
     
  18. Les femmes aiment fort à sauver qui les perd.
    (Ruy Blas, p.274, Livre de Poche n° 2434)
     
  19. Je crois que la vieillesse arrive par les yeux,
    Et qu'on vieillit plus vite à voir toujours des vieux !

    (Ruy Blas, p.291, Livre de Poche n° 2434)
     
  20. Aujourd'hui je suis reine. Autrefois, j'étais libre.
    (Ruy Blas, p.293, Livre de Poche n° 2434)
     
  21. Que c'est faible, une reine, et que c'est peu de chose !
    (Ruy Blas, p.297, Livre de Poche n° 2434)
     
  22. Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
    Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile;
    Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile;
    Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut;
    Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut.

    (Ruy Blas, p.298, Livre de Poche n° 2434)
     
  23. Quand l'âme a soif, il faut qu'elle se désaltère,
    Fût-ce dans du poison !

    (Ruy Blas, p.298, Livre de Poche n° 2434)
     
  24. Dieu s'est fait homme; soit ! Le diable s'est fait femme !
    (Ruy Blas, p.316, Livre de Poche n° 2434)
     
  25. Toute fille de joie en séchant devient prude.
    (Ruy Blas, p.321, Livre de Poche n° 2434)
     
  26. Où Dieu t'aurait dû mettre une femme te met.
    (Ruy Blas, p.335, Livre de Poche n° 2434)
     
  27. La popularité ? c'est la gloire en gros sous.
    (Ruy Blas, p.342, Livre de Poche n° 2434)
     
  28. L'homme, mon cher ami, n'est que de la fumée
    Noire, et qui sort du feu des passions. Voilà.

    (Ruy Blas, p.365, Livre de Poche n° 2434)
     
  29. Car le mal qui nous vient des vices qui sont nôtres
    Est pire que le mal que nous font ceux des autres.

    (Ruy Blas, p.379, Livre de Poche n° 2434)
     
  30. J'ai l'habit d'un laquais, et vous en avez l'âme !
    (Ruy Blas, p.406, Livre de Poche n° 2434)
     
  31. Les destinées vulgaires n'ont pas d'horoscopes.
    (Amy Robsart, p.322, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  32. Qu'est-ce que l'amour devant l'ambition ? On ne refuse pas une main qui donne un sceptre...
    (Amy Robsart, p.326, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  33. [...] lorsqu'on peut tout savoir, il faut savoir aussi tout taire.
    (Amy Robsart, p.327, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  34. Il y a une parenté entre nous ; je suis fou comme la lune, et vous êtes belle comme le soleil.
    (Amy Robsart, p.350, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  35. Adieu !... Il y a quelque chose de saisissant dans ce mot ; c'est comme si l'on se renvoyait à l'éternité !
    (Amy Robsart, p.448, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  36. Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses, le vrai saisit l'individu.
    (Marie Tudor (Préface), p.9, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  37. Hamlet, ce n'est pas un homme, c'est l'homme.
    (Marie Tudor (Préface), p.10, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  38. [...] quand une femme règne, le caprice règne. Alors la politique n'est plus chose de calcul, mais de hasard. On ne peut plus compter sur rien. Aujourd'hui n'amène plus logiquement demain. Les affaires ne se jouent plus aux échecs, mais aux cartes.
    (Marie Tudor, p.20, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  39. [...] quand on a des cheveux gris, il ne faut pas revoir les opinions pour qui l'on faisait la guerre et les femmes à qui l'on faisait l'amour à vingt ans. Femmes et opinions vous paraissent bien laides, bien vieilles, bien chétives, bien édentées, bien ridées, bien sottes.
    (Marie Tudor, p.24, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  40. Si la franchise était bannie de la terre, c'est dans le tête-à-tête de deux fripons qu'elle devrait se retrouver.
    (Marie Tudor, p.49, Oeuvres complètes de Victor Hugo, Éd. Nelson)
     
  41. Quelques peuples seulement ont une littérature, tous ont une poésie.
    (Océan prose, p.3, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  42. Il y a deux manières d'ignorer les choses : la première, c'est de les ignorer ; la seconde, c'est de les ignorer et de croire qu'on les sait. La seconde est pire que la première.
    (Océan prose, p.3, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  43. La bonhomie est le plus charmant des visages ou le plus hideux des masques.
    (Océan prose, p.6, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  44. Aimer, c'est donner à autrui, par une sorte de pouvoir créateur, une existence supérieure ; être aimé, c'est la recevoir.
    (Océan prose, p.6, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  45. En amour, tel mot, dit tout bas, est un mystérieux baiser de l'âme à l'âme.
    (Océan prose, p.7, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  46. Le penseur est comme la terre. L'un ne garde pas plus l'ombre des événements que l'autre ne garde l'ombre des nuées.
    (Océan prose, p.14, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  47. L'homme est forcé de faire ; la femme peut se contenter d'être.
    (Océan prose, p.15, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  48. La solitude n'admet pas les nouveaux visages.
    (Océan prose, p.18, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  49. La liberté commence où l'ignorance finit.
    (Océan prose, p.21, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  50. La volonté trouve, la liberté choisit.
    Trouver et choisir, c'est penser.

    (Océan prose, p.25, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  51. L'axiome est l'atome du raisonnement.
    (Philosophie prose, p.41, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  52. Qu'est-ce donc que le tombeau ? une frontière.
    (Philosophie prose, p., in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  53. Le lac, oeil du paysage.
    (Philosophie prose, p.48, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  54. L'homme trouve la raison en lui et la sagesse hors de lui.
    (Philosophie prose, p.58, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  55. L'imagination n'est autre chose que le reflet de la nature dans l'âme de l'homme.
    (Philosophie prose, p.59, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  56. Les mots qui se ressemblent ne sont pas identiques.
    Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur ; le sombre accepte l'idée de grandeur.

    (Philosophie prose, p.60, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  57. Songe que le médisant qui te prend pour auditeur exploite aujourd'hui tes oreilles et demain tes ridicules.
    (Philosophie prose, p.61, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  58. Le pied de l'échelle de l'inconnu est dans le tombeau.
    (Philosophie prose, p.61, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  59. À force de nains, on fait la somme du géant, on l'abat et on l'enchaîne. Savoir attendre le jour et savoir choisir l'heure, c'est le secret des vrais génies. Ils ont une patience sereine qui rassure et intimide à la fois les pygmées et les prépare à obéir et à céder. Bien des batailles sont gagnées d'avance pour la civilisation et pour la pensée par le spectacle d'une grande force qui se repose et qui rêve.
    (Philosophie prose, p.61, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  60. Les hypocrites les plus doux sont les plus redoutables. Les masques de velours sont toujours noirs.
    (Philosophie prose, p.61, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  61. Toutes les violences ont un lendemain.
    (Philosophie prose, p.61, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  62. La véritable indulgence consiste à comprendre et à pardonner les fautes qu'on ne serait pas capable de commettre
    (Philosophie prose, p.62, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  63. Les paradoxes-vérités ont une certaine clarté charmante et bizarre qui illumine les esprits justes et qui égare les esprits faux.
    (Philosophie prose, p.66, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  64. Mentelli était un grand savant. Il mourut. On me demanda une épitaphe pour lui. J'écrivis sur sa tombe cette ligne :
    Il est allé savoir le reste.

    (Philosophie prose, p.67, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  65. Dans connaître, il y a naître.
    (Philosophie prose, p.68, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  66. Ce qui polit use.
    (Philosophie prose, p.69, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  67. La vérité est comme le soleil. Elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder.
    (Philosophie prose, p.70, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  68. Dieu est l'auteur de la pièce ; Satan est le directeur du théâtre.
    (Philosophie prose, p.70, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  69. On ne souffre jamais que du mal que nous font ceux qu'on aime. Le mal qui vient d'un ennemi ne compte pas.
    (Philosophie prose, p.72, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  70. Rien ne ressemble plus à ce qu'on nomme le hasard que ce qu'on nomme le nuage. Eh bien, les nuages sont exacts.
    (Philosophie prose, p.72, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  71. On fuit de deux façons : devant quelque chose et vers quelque chose ; devant le mal qu'on ne veut pas faire, et vers le bien qu'on veut retrouver. Dans le premier cas, on s'échappe ; dans le second, on se réfugie.
    (Philosophie prose, p.73, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  72. N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe.
    (Philosophie prose, p.75, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  73. L'odieux est la porte de sortie du ridicule.
    (Philosophie prose, p.75, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  74. Faire justice est bien. Rendre justice est mieux.
    (Philosophie prose, p.75, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  75. Huile : ce que les sages versent sur les roues et les fous sur le feu.
    (Philosophie prose, p.75, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  76. La suprême bassesse de la flatterie, c'est d'encourager l'ingratitude.
    (Philosophie prose, p.76, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  77. J'aime mieux tout de quelque chose que quelque chose de tout.
    (Philosophie prose, p.76, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  78. L'oeil ne voit bien Dieu qu'à travers les larmes.
    (Philosophie prose, p.76, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  79. Il y a des moments doublement mélancoliques et mystérieux, où notre esprit semble éclairé à la fois par le soleil qui se couche et par la lune qui se lève.
    (Philosophie prose, p.76, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  80. Ô tristesse ! On passe la moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime.
    (Philosophie prose, p.77, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  81. Pouvoir, vouloir, savoir, trois mots qui mènent le monde.
    (Philosophie prose, p.78, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  82. Quand on est jeune, mourir c'est faire faillite, se tuer c'est faire banqueroute.
    (Philosophie prose, p.79, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  83. Sophisme, le mensonge de la logique.
    (Philosophie prose, p.79, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  84. Dans tout fanfaron il y a un fuyard.
    (Philosophie prose, p.79, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  85. [Le suicide] est une lutte entre deux craintes. Il y a suicide quand la crainte de la vie l'emporte sur la crainte de la mort.
    (Philosophie prose, p.80, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  86. [...] cette magique lunette d'approche, la pensée.
    (Philosophie prose, p.81, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  87. Pardonnez beaucoup de choses, oubiez-en un peu.
    (Philosophie prose, p.81, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  88. Il ne suffit pas d'être le premier, il faut encore être le meilleur.
    (Philosophie prose, p.81, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  89. La porte de la Vérité a deux clefs : l'une s'appelle l'étude, l'autre la souffrance.
    (Philosophie prose, p.81, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  90. Le souvenir, c'est la présence invisible.
    (Philosophie prose, p.82, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  91. L'homme fort dit : je suis. Et il a raison. Il est. L'homme médiocre dit également : je suis. Et lui aussi a raison. Il suit.
    (Philosophie prose, p.82, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  92. Deux choses font la fleur : la graine et le rayon de soleil. Deux choses font le grand homme : le génie et l'occasion.
    (Philosophie prose, p.83, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  93. La vieillesse bien comprise est l'âge de l'espérance.
    (Philosophie prose, p.83, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  94. L'âme, le coeur et l'esprit, c'est la trinité qui est dans l'unité de l'homme comme dans l'unité de Dieu.
    (Philosophie prose, p.84, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  95. On ne méprise pas toujours ce qu'on dédaigne ; on ne dédaigne pas toujours ce qu'on méprise. Le dédain diffère gravement du mépris, en ce sens que dans le dédain c'est soi-même qu'on regarde. Dans le mépris, c'est autrui. Le dédain se compose de dignité. Le mépris ne se compose que de justice.
    (Philosophie prose, p.84, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  96. Mieux vaut une conscience tranquille qu'une destinée prospère. J'aime mieux un bon sommeil qu'un bon lit.
    (Philosophie prose, p.85, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  97. Le travail est la meilleure des régularités et la pire des intermittences.
    (Philosophie prose, p.86, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  98. Ce sera ma loi d'avoir vécu célèbre et ignoré. Je ne suis connu que de l'Inconnu.
    (Philosophie prose, p.87, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  99. Dis-moi qui tu aimes, je te dirai qui tu hais.
    (Philosophie prose, p.87, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  100. En fait d'insultes, ne dédaignez pas tout. Il faut toute la grandeur de l'esprit pour discerner sainement les cas de dédain. Un homme de coeur doit savoir être offensé.
    (Philosophie prose, p.88, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  101. Penseurs, voulez-vous vivre en paix avec le genre humain ? respectez tous les fétichismes. Voulez-vous vivre en paix avec votre conscience, attaquez-les tous.
    (Philosophie prose, p.89, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  102. Quand on est pas compris, c'est qu'on n'est pas intelligent.
    (Philosophie prose, p.92, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  103. Vu du dehors, tout système paraît la prison de l'esprit ; vu au dedans, c'est un monde.
    (Philosophie prose, p.92, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  104. [...] l'effrayant mot incommensurable.
    (Philosophie prose, p.93, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  105. Seigneur, l'homme qui vous est fidèle a plus de mérite que l'ange. L'ange voit, l'homme croit.
    (Philosophie prose, p.94, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  106. Priez. L'esprit de l'homme fait plus de chemin avec les genoux qu'avec les pieds.
    (Philosophie prose, p.94, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  107. On sent son esprit tomber dans un abîme quand on songe que les hommes font tant de mauvaises actions en présence des étoiles.
    (Philosophie prose, p.94, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  108. Devant la conscience, être capable, c'est être coupable.
    (Philosophie prose, p.99, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  109. Petits séminaires, le néant enseigné.
    Faire un prêtre, c'est vider un homme.

    (Philosophie prose, p.99, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  110. L'instinct, c'est l'âme à quatre pattes ; la pensée, c'est l'esprit debout.
    (Philosophie prose, p.100, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  111. Le prêtre éclipse Dieu.
    (Philosophie prose, p.101, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  112. Qui a bu, boira. Qui a lu, lira.
    (Philosophie prose, p.102, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  113. Même les choses dont vous avez peur peuvent vous aider à lire l'humanité et comprendre l'avenir. Il y a de la lumière dans la torche.
    (Philosophie prose, p.102, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  114. Il y a des hommes dont l'amour hait.
    (Philosophie prose, p.106, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  115. Si l'âme n'était pas immortelle, la mort serait un guet-apens.
    (Philosophie prose, p.107, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  116. Le premier des bons ménages est celui qu'on fait avec sa conscience.
    (Philosophie prose, p.109, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  117. Le suicide est un bris de prison.
    (Philosophie prose, p.109, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  118. La vie est une phrase interrompue.
    (Philosophie prose, p.109, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  119. Chaque fois qu'on perd une habitude, il semble qu'on perde quelque chose de la vie. Et dans le fait la vie n'est que la plus longue de nos habitudes.
    (Philosophie prose, p.112, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  120. Mourir, c'est mûrir.
    (Philosophie prose, p.113, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  121. Nos fautes sont des dettes contractées ici et payables ailleurs. L'athéisme n'est autre chose qu'un essai de déclaration d'insolvabilité.
    (Philosophie prose, p.113, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  122. Le mariage, tel que le catholicisme l'institue, n'est pas autre chose qu'une couture au coeur humain, proprement faite.
    (Faits et croyances, p.122, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  123. On fait l'éloge d'un homme en disant qu'il est humain et d'une femme en disant qu'elle est inhumaine.
    (Faits et croyances, p.122, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  124. Tout bruit écouté longtemps devient une voix.
    (Faits et croyances, p.123, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  125. Femmes, vous donner, c'est nous prendre.
    (Faits et croyances, p.125, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  126. La science est obscure -  peut-être parce que la vérité est sombre.
    (Faits et croyances, p.129, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  127. Dieu a fait un noeud que l'homme cherche à dénouer avec deux mains : la philosophie et la Science.
    (Faits et croyances, p.130, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  128. Les maîtres d'écoles sont des jardiniers en intelligences humaines.
    (Faits et croyances, p.130, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  129. [...] cet effrayant univers sans fond et sans limite, qu'on appelle la pensée.
    (Faits et croyances, p.131, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  130. Le hasard bavarde. Le génie écoute.
    (Faits et croyances, p.133, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  131. Le peuple a le droit à la liberté, mais n'a pas droit sur la liberté.
    (Faits et croyances, p.133, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  132. Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas.
    (Faits et croyances, p.151, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  133. Un sot est un imbécile dont on voit l'orgueil à travers les trous de son intelligence.
    (Faits et croyances, p.151, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  134. Il est bon d'être ancien et mauvais d'être vieux.
    (Faits et croyances, p.152, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  135. La pensée d'un homme de génie est une vrille sans fin. Le trou qu'elle fait va toujours s'approfondissant et s'élargissant.
    (Faits et croyances, p.154, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  136. Écrivains qui avez souci de votre dignité, n'écrivez jamais rien sans vous demander : quelle figure ceci fera-t-il quand tous les hommes qui vivent maintenant seront morts ?
    (Faits et croyances, p.155, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  137. La raison, c'est l'intelligence en exercice  l'imagination c'est l'intelligence en érection.
    (Faits et croyances, p.158, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  138. Je ne reconnais pour grand écrivain que celui qui a telle page qui est comme son visage et telle autre page qui est comme son âme.
    (Faits et croyances, p.159, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  139. Celui-là seul sait écrire qui écrit de telle sorte qu'une fois la chose faite, on n'y peut changer un mot.
    (Faits et croyances, p.159, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  140. La bêtise et la brutalité n'outragent pas ; l'insulte intelligente est la seule insulte ; l'affront sérieux ne rugit pas et ne hurle pas ; il parle. Pour qu'il soit l'affront, il faut qu'il sorte d'où sort l'idée. Une gueule bave, une bouche crache.
    (Faits et croyances, p.165, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  141. On est stupéfait de la quantité de critique que peut contenir un imbécile.
    (Faits et croyances, p.171, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  142. Livres ! livres ! livres ! tous les livres ! lumière ! lumière ! lumière ! toute la lumière ! lisez ! apprenez ! interrompez-vous, rompez-vous, corrompez-vous, pourrissez le vieil homme, renaissez !
    (Faits et croyances, p.176, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  143. L'homme de génie s'inquiète peu des diatribes, des harangues et des clameurs de ses ennemis ; il sait qu'il aura la parole après eux.
    (Faits et croyances, p.180, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  144. La poésie est de toutes les choses humaines la plus voisine des choses divines.
    (Faits et croyances, p.180, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  145. La rêverie est la vapeur de la pensée.
    (Faits et croyances, p.181, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  146. La contemplation de la nature fait les poètes ; la méditation de la destinée fait les penseurs. Le poète et le penseur regardent chacun un côté du mytère. Dieu est derrière le mur.
    (Faits et croyances, p.182, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  147. Les vrais grands écrivains sont ceux dont la pensée occupe tous les recoins de leur style.
    (Faits et croyances, p.183, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  148. Entre un savant et un poète il y a la même différence qu'entre un jardin botanique et une forêt.
    (Faits et croyances, p.183, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  149. Il y a des hommes qui sont sources.
    (Faits et croyances, p.183, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  150. [...] lorsqu'on jette un regard sur la création, une sorte de musique mystérieuse apparaît sous cette géométrie splendide ; la nature est une symphonie ; tout y est cadence et mesure ; et l'on pourrait presque dire que Dieu a fait le monde en vers.
    (Faits et croyances, p.186, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  151. L'art, c'est le relief du beau au-dessus du genre humain.
    (Faits et croyances, p.188, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  152. L'infini, dans les oeuvres humaines, est une salaison pour l'immortalité.
    (Faits et croyances, p.188, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  153. Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard.
    (Faits et croyances, p.189, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  154. L'art, c'est le reflet que renvoie l'âme humaine éblouie de la splendeur du beau.
    (Faits et croyances, p.189, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  155. Il y a la nature qui est la chose que Dieu fait immédiatement et il y a l'art qui est la chose que Dieu fait à travers le cerveau de l'homme.
    (Faits et croyances, p.190, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  156. La musique est la nébuleuse de l'art.
    (Faits et croyances, p.191, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  157. Une femme qui a un amant est un ange, une femme qui a deux amants est un monstre, une femme qui a trois amants est une femme.
    (Faits et croyances, p.197, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  158. Il se faut entr'aider même dans notre moi. Si indivisible qu'il soit en apparence, cette loi se fait sentir.
    (Faits et croyances, p.201, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  159. On les voit tous les deux partout coude à coude. Ces deux hommes riment ensemble.
    (Faits et croyances, p.201, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  160. Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre ces roses.
    (Faits et croyances, p.202, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  161. Toujours suivre d'un point à l'autre la ligne droite, c'est le chemin le plus long.
    (Faits et croyances, p.203, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  162. Regarder le ciel dans le télescope, disait Falbala, c'est une indiscrétion.
    (Faits et croyances, p.203, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  163. Étonné comme une mouche qui rencontre une vitre.
    (Faits et croyances, p.205, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  164. Quand les vieillards croient gémir sur leur temps, ils se trompent ; ils ne gémissent que sur leur âge.
    (Faits et croyances, p.207, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  165. L'animal a cet avantage sur l'homme qu'il ne peut être sot.
    (Faits et croyances, p.209, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  166. La grandeur se compose de deux éléments qui sont l'essence même du génie : deviner et oser. Se donner à ce qui sera malgré la résistance de ce qui est.
    (Faits et croyances, p.215, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  167. Exagérer, c'est compromettre.
    (Faits et croyances, p.217, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  168. Les colères d'un homme patient, c'est comme les dépenses d'avare, cela se prodigue.
    (Faits et croyances, p.221, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  169. Il n'y a d'incontesté que le silence.
    (Faits et croyances, p.223, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  170. Défiez-vous de ceux qui vous disent en vous parlant d'une personne qui vous est chère : - je crains que un tel, ou une telle, ne soit bien malade. On n'est pas oiseau de mauvais augure sans s'y plaire un peu.
    (Faits et croyances, p.225, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  171. Il y a un doigté de la flatterie.
    (Faits et croyances, p.238, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  172. L'homme est un pendule oscillant de la brute à l'ange.
    (Faits et croyances, p.241, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)
     
  173. Les hommes sont des anges stagiaires.
    (Faits et croyances, p.242, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins)