Pierre-Claude Nivelle de La Chaussée
1692-1754
- L'amour dans un jeune homme est toujours romanesque.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 1 (Doligni père), 1744)
- [...] Une femme, à la longue en a (de l'esprit) toujours assez.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 1 (Doligni père), 1744)
- À quoi sert l'examen avant le mariage?
À rien. Ce n'est qu'après qu'on se connaît à fond.
Las de se composer avec un soin extrême,
Le naturel caché prend alors le dessus;
Le masque tombe de lui-même,
Et malheureusement on ne le reprend plus.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 1 (Doligni père), 1744)
- Qui s'embarque, est-il sûr de faire un bon voyage?
(L'École des Mères, acte 1, sc. 1 (Doligni père), 1744)
- L'esprit et le bon sens vont rarement ensemble.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 3 (Rosette), 1744)
- Le bon sens fut toujours l'ami de la vertu.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 4 (Rosette), 1744)
- [...] Pour peu que l'on aime, on a peur de son ombre.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 4 (Rosette), 1744)
- Un homme qui disserte est un homme à noyer.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 5 (Le Marquis), 1744)
- Rien ne fait plus de tort que la timidité.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 5 (Le Marquis), 1744)
- Crois-moi, va, je connais le monde;
On n'y blâme que ceux qu'on voudrait imiter.
(L'École des Mères, acte 1, sc. 6 (Le Marquis), 1744)
- L'excès en est permis [d'amour] quand il est bien placé.
(L'École des Mères, acte 2, sc. 1. (Rosette), 1744)
- [...] Le titre de père est le plus respectable
Qu'un fils puisse donner à l'auteur de ses jours.
(L'École des Mères, acte 2, sc. 4 (M. Argant), 1744)
- Attraper une femme, est prendre sa revanche.
(L'École des Mères, acte 2, sc. 8 (Doligni), 1744)
- C'est lorsqu'on a du moins un peu connu le monde
Qu'on peut, dans la retraite, avoir de vrais plaisirs.
(L'École des Mères, acte 2, sc. 9 (Marianne), 1744)
- La pudeur fut toujours la première des grâces.
(L'École des Mères, acte 2, sc. 9 (M. Argant), 1744)
- Par une extravagance une autre est abolie:
D'âge en âge on ne fait que changer de folie.
(L'École des Mères, acte 3, sc. 1 (Doligni), 1744)
- L'égalité, madame, est la loi de la nature.
(L'École des Mères, acte 3, sc. 3 (M. Argant), 1744)
- Qui vient tard dans le monde, y joue un triste rôle.
(L'École des Mères, acte 3, sc. 3 (Madame Argant), 1744)
- Je ne sais point blâmer la générosité.
(L'École des Mères, acte 3, sc. 4 (Le Marquis), 1744)
- [...] L'attente est un supplice.
(L'École des Mères, acte 4, sc. 1 (Le Marquis), 1744)
- Il me semble qu'un fils devrait, avec raison,
Ignorer ou cacher les faiblesses d'un père.
(L'École des Mères, acte 4, sc. 1 (Lafleur), 1744)
- L'hymen est ordinairement
Le tombeau du libertinage.
(L'École des Mères, acte 4, sc. 1 (Lafleur), 1744)
- Jugeons un peu moins vite, ou soyons indulgents.
(L'École des Mères, acte 4, sc. 1 (Lafleur), 1744)
- [...] On est brave de loin...
(L'École des Mères, acte 4, sc. 9 (Doligni), 1744)
- En aimant ses enfants, c'est soi-même qu'on aime.
Mais, pour jouir d'un sort parfaitement heureux,
Il faut s'en faire aimer de même.
Comptez qu'on ne parvient à ce bonheur suprême
Qu'en partageant son âme également entre eux.
(L'École des Mères, acte 5, sc. 10 (M. Argant), 1744)
- [...] Quand la confiance est une fois détruite,
C'en est fait, pour jamais il n'est plus de retour.
(L'École des Mères, acte 5, sc. 4 (Madame Argant), 1744)
- Plus les enfants sont chers, plus il est dangereux
De leur trop laisser voir tout ce qu'on sent pour eux.
(L'École des Mères, acte 5, sc. 5 (M. Argant), 1744)
- Un malheur instruit mieux qu'aucune remontrance.
(L'École des Mères, acte 5, sc. 5 (M. Argant), 1744)
- Eh! croyez qu'il n'est point de plus sûre sagesse
Que celle qu'on acquiert à ses propres dépens.
(L'École des Mères, acte 5, sc. 5 (M. Argant), 1744)
- Ce ne sont pas toujours [pleurs] des preuves d'innocence.
(L'École des Mères, acte 5, sc. 8 (Madame Argant), 1744)
- Je voudrais bien savoir à quoi sert le silence;
Il ne guérit de rien; au contraire, il aigrit
Les maux et les tourments du coeur et de l'esprit.
Se taire est n'être plus qu'une âme qui s'ennuie:
Le babil est le charme et l'âme de la vie.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 1 (Juliette), 1747)
- Où parle la raison, le dépit doit se taire.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 1 (Angélique), 1747)
- Le dépit prend toujours le parti le moins sage.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 1 (Juliette), 1747)
- Tel est des jeunes gens le malheureux besoin,
Qu'il faut, pour les polir, risquer de les corrompre.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 2 (Le Président), 1747)
- [...] Quand on est misérable,
C'est un fardeau de plus qu'un nom considérable.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 2 (La Baronne), 1747)
- Que sert une sagesse âpre et contrariante?
(La Gouvernante, acte 1, sc. 2 (Le Président), 1747)
- Heureuse la vertu douce, aimable et liante,
Dont les ris et les jeux accompagnent les pas!
La raison même a tort quand elle ne plaît pas.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 2 (Le Président), 1747)
- L'amour ne gâte point un caractère heureux.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 2. (Le Président), 1747)
- La beauté, j'en conviens, peut, quand elle est réelle,
Inspirer un amour aussi passager qu'elle.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Sainville), 1747)
- Qui donne de l'encens ne donne rien du sien.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Le Président), 1747)
- Nos besoins nous ont faits esclaves l'un de l'autre.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Le Président), 1747)
- Qu'une femme aisément passe pour un prodige!
Mais c'est nous qui faisons nous-mêmes le prestige.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Sainville), 1747)
- [...] L'art d'en imposer est le seul art utile.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Sainville), 1747)
- J'ai vu que l'impudence est la reine du monde,
Et qu'il faut, quand on veut y faire son chemin,
Aller à la fortune avec un front d'airain;
Que l'art d'en imposer est le seul art utile;
Qu'une louange aride, une estime stérile,
Est tout ce qu'on accorde à peine aux gens de bien.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Sainville), 1747)
- Ce sont les moeurs qui font la bonne compagnie.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Sainville), 1747)
- Quand tout le monde a tort, tout le monde a raison.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Le Président), 1747)
- Quand la vertu déplaît, c'est la faute du sage.
Sachez la faire aimer, vous serez adoré.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 3 (Le Président), 1747)
- Est-ce un si grand malheur de n'éblouir personne,
De n'avoir que l'éclat que la probité donne?
(La Gouvernante, acte 1, sc. 4 (Sainville), 1747)
- L'amour qu'on nous inspire exige bien du soin;
Des yeux qui l'ont fait naître il a toujours besoin.
La moindre négligence y porte un coup funeste.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 5. (Juliette), 1747)
- À tout âge, en tout lieu, l'amour n'est qu'une idée.
(La Gouvernante, acte 1, sc. 5. (Sainville), 1747)
- Contre deux coeurs unis que sert la vigilance?
(La Gouvernante, acte 2, sc. 10 (La Gouvernante), 1747)
- Les remèdes tardifs sont toujours impuissants.
(La Gouvernante, acte 2, sc. 2 (La Gouvernante), 1747)
- La révolte devient permise au désespoir.
(La Gouvernante, acte 2, sc. 7 (Sainville), 1747)
- Pour un petit malheur faut-il se dérouter?
(La Gouvernante, acte 3, sc. 1 (Juliette), 1747)
- Tout homme qui consulte, est peu sûr de lui-même.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 4 (Sainville), 1747)
- Souvent le meilleur droit ne sait pas se montrer.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 5 (Le Président), 1747)
- Je ne veux point d'esclave, et je ne veux pas l'être.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 5 (Sainville), 1747)
- Si l'excuse avait lieu, tout deviendrait permis.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 5 (Sainville), 1747)
- Aux yeux de l'équité, tous [les hommes] ont le même rang.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 5 (Sainville), 1747)
- [...] La plus haute naissance
Ne doit pas faire un grain de plus dans la balance.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 5 (Sainville), 1747)
- [...] L'exacte probité
Ne peut jamais avoir de terme limité.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 5 (Sainville), 1747)
- On n'est point malheureux quand on peut ignorer
Tout ce que l'on pourrait avoir à déplorer.
(La Gouvernante, acte 3, sc. 7 (La Gouvernante), 1747)
- La moindre défiance est un manque d'estime.
(La Gouvernante, acte 4, sc. 1 (Angélique), 1747)
- On ne doute de rien dans le cours des beaux jours,
On croit que l'avenir y répondra toujours.
(La Gouvernante, acte 4, sc. 1 (La Gouvernante), 1747)
- La sagesse n'est pas toujours inaltérable.
(La Gouvernante, acte 4, sc. 1 (La Gouvernante), 1747)
- [L'amour] Il fuit les malheureux;
Il aime la fortune, et n'est pas plus fidèle;
On ne l'a que trop vu s'envoler avec elle,
Et ne laisser à ceux qu'il avait enflammés,
Que l'affreux désespoir de s'être trop aimés...
(La Gouvernante, acte 4, sc. 1. (La Gouvernante), 1747)
- Ce n'est qu'à ses dépens qu'on corrompt ce qu'on aime.
(La Gouvernante, acte 4, sc. 2 (Sainville), 1747)
- L'espérance tient lieu des biens qu'elle promet.
(La Gouvernante, acte 4, sc. 2 (Angélique), 1747)
- Eh! qui peut mieux choisir sa chaîne que soi-même?
(La Gouvernante, acte 4, sc. 4 (Sainville), 1747)
- Est-ce séduction que de se faire aimer?
(La Gouvernante, acte 4, sc. 4 (Angélique), 1747)
- L'amour rend, comme un autre, un sage inconséquent.
(La Gouvernante, acte 4, sc. 4. (Le Président), 1747)
- Sans se voir, quand on s'aime, on peut se deviner.
(La Gouvernante, acte 5, sc. 1. (Juliette), 1747)
- Dès que l'on fuit le monde, il nous fuit à son tour.
(Mélanide, acte 1, sc. 1 (Dorisée), 1741)
- [...] Tant de vivacité
Désigne un grand courage, et beaucoup de droiture;
Ces coeurs-là font toujours honneur à la nature.
(Mélanide, acte 1, sc. 1 (Dorisée), 1741)
- Quand on veut dans le monde avoir quelque bonheur,
Il faut légèrement glisser sur bien des choses:
On y trouve bien plus d'épines que de roses.
Aux contradictions il faut s'accoutumuer,
Ou, loin de tout commerce, aller se renfermer.
(Mélanide, acte 1, sc. 2 (Mélanide), 1741)
- Le coeur d'un galant homme est son plus sûr oracle.
(Mélanide, acte 1, sc. 2 (Mélanide), 1741)
- Mais par un contre-temps qu'on éprouve toujours,
La prudence ne vient qu'à la fin des beaux jours.
(Mélanide, acte 1, sc. 2 (Mélanide), 1741)
- Ne s'engage-t-on pas quand on se laisse aimer?
(Mélanide, acte 1, sc. 4 (Darviane), 1741)
- L'égalité d'humeur vient de l'indifférence.
(Mélanide, acte 1, sc. 4 (Darviane), 1741)
- L'insensibilité ne saurait être un bien.
(Mélanide, acte 1, sc. 4 (Darviane), 1741)
- On ne fait point d'amant sans s'en apercevoir.
(Mélanide, acte 1, sc. 4. (Darviane), 1741)
- Il n'est point de rival qui ne soit dangereux.
(Mélanide, acte 2, sc. 1 (Le Marquis), 1741)
- Il est rare d'aimer sans avoir de rival.
(Mélanide, acte 2, sc. 1 (Théodon), 1741)
- On a sur un amant un pouvoir absolu.
(Mélanide, acte 2, sc. 6. (Dorisée), 1741)
- L'amitié véritable a sa tendresse à part,
Qui ne fait à nos coeurs courir aucun hasard.
(Mélanide, acte 3, sc. 2 (Rosalie), 1741)
- Ne peut-on se quitter sans une trahison?
(Mélanide, acte 3, sc. 2 (Darviane), 1741)
- Que l'esprit et le coeur sont frappés faiblement
D'un malheur qui n'est vu que dans l'éloignement!
(Mélanide, acte 3, sc. 3 (Rosalie), 1741)
- L'amour au désespoir est toujours insensé.
(Mélanide, acte 3, sc. 4 (Darviane), 1741)
- Ma foi, sur l'apparence est bien fou qui se fonde.
(Mélanide, acte 3, sc. 4 (Théodon), 1741)
- Les amants sont entre eux un peuple bien bizarre...
(Mélanide, acte 3, sc. 4. (Théodon), 1741)
- On censure aisément quand on est sans faiblesse.
(Mélanide, acte 3, sc. 6 (Le Marquis), 1741)
- [...] Il en coûte bien plus
À trahir son devoir qu'à vaincre sa faiblesse.
(Mélanide, acte 3, sc. 6 (Théodon), 1741)
- [...] Il en coûte bien plus
À trahir son devoir qu'à vaincre sa faiblesse.
(Mélanide, acte 3, sc. 6 (Théodon), 1741)
- [...] L'amour s'envole avec l'espoir.
(Mélanide, acte 3, sc. 8 (Théodon), 1741)
- Par un charme plus fort on en détruit un autre.
(Mélanide, acte 4, sc. 1 (Théodon), 1741)
- [...] On fuit ceux qu'on redoute.
(Mélanide, acte 4, sc. 1 (Théodon), 1741)
- Répandre ses malheurs, c'est les multiplier.
(Mélanide, acte 4, sc. 1 (Mélanide), 1741)
- Quand on les fait répandre [pleurs], on les brave aisément.
(Mélanide, acte 4, sc. 1 (Mélanide), 1741)
- On a tant de pouvoir sur un coeur vertueux!
(Mélanide, acte 4, sc. 1 (Mélanide), 1741)
- [...] Il est (quel que soit l'excès de ma douleur)
Plus affreux d'être en proie aux remords qu'aux malheurs.
(Mélanide, acte 4, sc. 1 (Mélanide), 1741)
- Il faut, au fond des coeurs, vous faire un héritage.
Leur conquête n'est pas l'ouvrage d'un moment:
On les gagne avec peine, on les perd aisément.
(Mélanide, acte 4, sc. 5 (Mélanide), 1741)
- [...] La douceur attire et retient sur ses traces
L'amitié, la faveur, la fortune et les grâces.
(Mélanide, acte 4, sc. 5 (Mélanide), 1741)
- [...] Ce n'est qu'en réparant,
Qu'on peut tirer parti des fautes qu'on a faites.
(Mélanide, acte 4, sc. 5 (Mélanide), 1741)
- La hauteur n'a jamais produit que des malheurs.
(Mélanide, acte 4, sc. 5 (Mélanide), 1741)
- Un moment d'imprudence a souvent fait verser
Des larmes que le temps n'a pu faire cesser.
(Mélanide, acte 4, sc. 5 (Mélanide), 1741)
- On ne hait pas toujours ceux qu'on rend malheureux.
(Mélanide, acte 5, sc. 2 (Le Marquis), 1741)
- [...] Le devoir n'est fait que pour nous rendre heureux.
(Mélanide, acte 5, sc. 3 (Le Marquis), 1741)
- Quand on croit deviner, on se trompe souvent.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 3 (Constance), 1735)
- Un éclat indiscret ne fait qu'aliéner
Un coeur que la douceur aurait pu ramener.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 3 (Constance), 1735)
- On ne s'engage point sans quelque inquiétude.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 3 (Constance), 1735)
- Si quelque occasion peut faire mieux connaître
Et sentir de quel prix une épouse peut être,
Si quelque épreuve sert à le mieux découvrir,
C'est lorsqu'elle est à plaindre, et qu'elle sait souffrir.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 3 (Constance), 1735)
- Un beau raisonnement ne détruit pas un fait.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 3 (Argant), 1735)
- On n'agit pas toujours aussi bien que l'on pense.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 3. (Argant), 1735)
- Les désespoir réduit à garder le silence.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 4 (Sophie), 1735)
- Un époux à présent n'ose plus le paraître;
On lui reprocherait tout ce qu'il voudrait être:
Il faut qu'il sacrifie au préjugé cruel
Les plaisirs d'un amour permis et mutuel:
En vain il est épris d'une épouse qui l'aime;
La mode le subjugue en dépit de lui-même,
Et le réduit bientôt à la nécessité
De passer de la honte à l'infidélité.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 4 (Sophie), 1735)
- L'estime d'un époux doit être de l'amour.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 5 (Sophie), 1735)
- Une épouse plaintive est encore moins aimable.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 5 (Constance), 1735)
- L'hymen n'acquitte plus les dettes de l'amour.
(le Préjugé à la mode, acte 1, sc. 5 (Sophie), 1735)
- [...] La vraie amitié n'est point impérieuse;
C'est une liaison libre et délicieuse,
Dont le coeur et l'esprit, la raison et le temps,
Ont ensemble formé les noeuds toujours charmants;
Et sa chaîne, au besoin, plus souple et plus liante,
Doit prêter de concert, sans qu'on la violente.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- Le véritable amour se prouve de lui-même.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Durval), 1735)
- On s'enrichit du bien qu'on fait à ce qu'on aime.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Durval), 1735)
- On s'attache encor plus par ses propres bienfaits.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Durval), 1735)
- Faisons ce qu'on doit faire, et non pas ce qu'on fait.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- Faisons ce qu'on doit faire, et non pas ce qu'on fait.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- L'esprit doit réparer les caprices du coeur.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- L'exemple ne peut pas autoriser un crime.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- On en [exemple] trouve toujours de toutes les espèces,
Surtout lorsque l'on cherche à flatter ses faiblesses.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- Tu ne le connais pas, ce sexe impérieux:
Dans notre abaissement il met son bien suprême;
Il veut régner, il veut maîtriser ce qu'il aime,
Et ne croit point jouir du plaisir d'être aimé,
S'il n'est pas le tyran du coeur qu'il a charmé.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Durval), 1735)
- Nous plaindrons-nous toujours, injustes que nous sommes,
De ce sexe qui n'a que le défaut des hommes?
Quel ridicule orgueil nous fait mésestimer
Ce que nous ne pouvons nous empêcher d'aimer!
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- L'inconstance est souvent un des plus grands malheurs.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- La mode n'a point droit de nous donner des vices,
Ou de légitimer le crime au fond des coeurs:
Il suffit qu'un usage intéresse les moeurs,
Pour qu'on ne doive plus en être la victime.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- [...] Pour les malheureux la prévoyance est vaine.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Durval), 1735)
- Souvent les procédés font excuser le reste.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 1 (Damon), 1735)
- L'hymen seul peut donner des plaisirs infinis;
On en jouit sans peine et sans inquiétude:
On se fait l'un pour l'autre une heureuse habitude
D'égards, de complaisance, et de soins les plus doux.
S'il est un sort heureux, c'est celui d'un époux,
Qui rencontre à la fois dans l'objet qui l'enchante,
Une épouse chérie, une amie, une amante:
Quel moyen de n'y pas fixer tous se désirs!
Il trouve son devoir dans le soin des plaisirs.
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 2 (Durval), 1735)
- Combien il est d'époux retenus par la honte!
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 4 (Argant), 1735)
- Si la mode empoisonne un naturel heureux,
À quoi sert le bonheur d'être né vertueux?
(le Préjugé à la mode, acte 2, sc. 5 (Damon), 1735)
- Quand on s'égare, on peut revenir sur ses pas.
(le Préjugé à la mode, acte 3, sc. 2 (Damon), 1735)
- On n'est heureux qu'autant qu'on se donne pour l'être.
(le Préjugé à la mode, acte 3, sc. 6 (Damis), 1735)
- Une femme sensée est fort peu curieuse
De ce qui peut la rendre encor plus malheureuse.
(le Préjugé à la mode, acte 3, sc. 7 (Damon), 1735)
- On ménage un ingrat qu'on trouve encore aimable.
(le Préjugé à la mode, acte 3, sc. 7 (Damon), 1735)
- Que fera l'amitié, quand l'amour ne peut rien?
(le Préjugé à la mode, acte 4, sc. 10 (Durval), 1735)
- Ah! quel supplice entraîne après lui plus d'horreur,
Que de se voir forcé de haïr ce qu'on aime?
(le Préjugé à la mode, acte 4, sc. 10 (Durval), 1735)
- On soupçonne aisément, on accuse de même.
(le Préjugé à la mode, acte 4, sc. 10 (Damon), 1735)
- Doit-on déshonorer ce qu'on a tant aimé?
(le Préjugé à la mode, acte 4, sc. 11 (Constance), 1735)
- Les femmes sont d'ailleurs terribles sur ce point:
Elles ne s'aiment pas; mais accusez-en une,
L'émeute est générale, et la cause est commune.
Vous verrez aussitôt le peuple féminin
S'élever à grands cris, et sonner le tocsin;
Protéger l'accusée, et s'enflammer pour elle;
Se prendre aveuglément de tendresse et de zèle;
Passer de la pitié jusques à la fureur,
Et traiter un époux de calomniatieur...
(le Préjugé à la mode, acte 4, sc. 14 (Argant), 1735)
- Quand on n'est plus aimé, il faut se faire craindre.
(le Préjugé à la mode, acte 4, sc. 3 (Florine), 1735)
- On ne refuse rien de quelqu'un qui sait plaire.
(le Préjugé à la mode, acte 4, sc. 7 (Damis), 1735)
- L'amour pardonne tout. [...]
(le Préjugé à la mode, acte 5, sc. 1 (Damon), 1735)
- La honte est dans l'offense, et non pas dans l'excuse.
(le Préjugé à la mode, acte 5, sc. 1 (Damon), 1735)
- Que l'amour-propre abonde en mauvaises défaites
Quand il faut réparer les fautes qu'on a faites!
(le Préjugé à la mode, acte 5, sc. 2 (Damon), 1735)
- [...] On ne saurait donner de bornes à l'amour.
(le Préjugé à la mode, acte 5, sc. 5 (Constance), 1735)
- Un coeur indifférent peut-il être jaloux?
(le Préjugé à la mode, acte 5, sc. 5 (Constance), 1735)
- Du repos des mortels implacable ennemi,
Monstre le plus cruel que l'enfer ait vomi,
Funeste ambition, source de tant de crimes,
Trouveras-tu toujours de nouvelles victimes.
(Maximien, acte 1, sc. 1. (Aurèle), 1738)
- Pour paraître coupable, on ne l'est pas toujours.
(Maximien, acte 1, sc. 2 (Aurèle), 1738)
- L'amitié ne convient qu'à des coeurs vertueux.
(Maximien, acte 1, sc. 2. (Maurice), 1738)
- Il n'arrive que trop au crime d'être heureux.
(Maximien, acte 1, sc. 3 (Aurèle), 1738)
- À tous les malheureux l'injustice est commune.
(Maximien, acte 1, sc. 3 (Fausta), 1738)
- Les vertus ne font pas tant d'amis que les vices:
Pour le moindre salaire on trouve des complices.
(Maximien, acte 1, sc. 3 (Aurèle), 1738)
- On cherche à s'élever autant qu'il est possible.
(Maximien, acte 2, sc. 1 (Maximien), 1738)
- Qui n'a plus de désirs est au-dessus des grâces.
(Maximien, acte 2, sc. 3 (Maximien), 1738)
- Le mépris des grands vaut mieux que leur conquête.
(Maximien, acte 2, sc. 3 (Maximien), 1738)
- Je ne l'aurais pas cru, l'ambition s'épuise.
(Maximien, acte 2, sc. 3. (Maximien), 1738)
- Je ne me trouve heureux qu'autant que je pardonne.
(Maximien, acte 2, sc. 4 (Constantin), 1738)
- La sagesse peut-elle être trop près du trône?
Si l'on veut qu'elle attire, et charme les mortels,
C'est à la cour qu'il faut lui dresser des autels.
(Maximien, acte 2, sc. 4 (Constantin), 1738)
- Ce n'est que par effort qu'un grand coeur peut haïr :
L'estime ou le mépris sont seuls à son usage.
(Maximien, acte 2, sc. 5 (Maximien), 1738)
- La haine la plus forte est le plus grand hommage
Dont on puisse jamais honorer un rival.
(Maximien, acte 2, sc. 5 (Maximien), 1738)
- [...] Les noms les plus célèbres
N'ont pas toujours été ce qu'ils sont aujourd'hui.
(Maximien, acte 2, sc. 7 (Maximien), 1738)
- Secondons la fortune, elle vient me choisir;
Et le trône appartient à qui sait le saisir.
(Maximien, acte 2, sc. 8 (Albin), 1738)
- O malheur qu'en régnant on ne peut prévenir!
En est-il un plus grand que d'avoir à punir?
(Maximien, acte 3, sc. 2 (Constantin), 1738)
- Si l'erreur est un crime, il est involontaire.
(Maximien, acte 3, sc. 3 (Constantin), 1738)
- Un peu de prévoyance éloigne le malheur,
Écarte la tempête, et dissipe l'orage.
(Maximien, acte 3, sc. 3 (Fausta), 1738)
- Un prince est rarement aimé comme il doit l'être:
Le malheur est commun aux plus grands potentats;
Le meilleur est celui qui fait le plus d'ingrats.
(Maximien, acte 3, sc. 3 (Fausta), 1738)
- Contre les trahisons à quoi sert le courage?
(Maximien, acte 3, sc. 3 (Fausta), 1738)
- Il n'arrive que trop que le zèle irrité
Combat mieux pour l'erreur que pour la vérité.
(Maximien, acte 3, sc. 3 (Fausta), 1738)
- Qui respire le crime aisément le soupçonne.
(Maximien, acte 3, sc. 6 (Constantin), 1738)
- On menace longtemps la beauté qu'on adore.
(Maximien, acte 4, sc. 1 (Albin), 1738)
- Ce n'est que par degrés qu'un coeur jaloux s'enflamme.
(Maximien, acte 4, sc. 1 (Albin), 1738)
- L'innocence accusée est aisée à confondre.
(Maximien, acte 4, sc. 1 (Albin), 1738)
- La mort n'est pas toujours le plus grand des supplices.
(Maximien, acte 4, sc. 3 (Maximien), 1738)
- La plus juste vengeance est toujours un excès.
(Maximien, acte 4, sc. 3 (Maximien), 1738)
- La vengeance périt avec le criminel.
(Maximien, acte 4, sc. 3 (Maximien), 1738)
- Plus l'amour est vengé, plus il est misérable.
(Maximien, acte 4, sc. 3 (Maximien), 1738)
- Qui s'accuse soi-même a réparé l'offense.
(Maximien, acte 4, sc. 4. (Fausta), 1738)
- Les crimes ont entre eux un triste enchaînements:
Des moindres aux plus grands on parvient aisément;
Un amour effréné s'y porte de lui-même,
Plus il est criminel, et plus il est extrême.
(Maximien, acte 4, sc. 5 (Constantin), 1738)
- Que la seule innocence est un faible secours!
(Maximien, acte 4, sc. 5 (Fausta), 1738)
- On a beau se cacher sous un dehors austère,
Un penchant malheureux porte son caractère:
Il paraît à travers le plus sombre détour;
On laisse apercevoir ce qu'on doit être un jour.
(Maximien, acte 4, sc. 5 (Fausta), 1738)
- Ah! qu'il est malaisé de punir ce qu'on aime.
(Maximien, acte 4, sc. 6 (Constantin), 1738)
- Un sujet qu'on soupçonne est assez criminel.
(Maximien, acte 4, sc. 6 (Albin), 1738)
- Le désespoir sait-il mesurer ses regrets?
(Maximien, acte 5, sc. 4 (Fausta), 1738)
- Voulez-vous être grand? Le titre est dans vos mains:
Le pardon seul élève au-dessus des humains.
(Maximien, acte 5, sc. 8 (Fausta), 1738)
- La vengeance elle seule éternise une offense.
(Maximien, acte 5, sc. 8 (Fausta), 1738)
- L'amour, dans un héros, est toujours magnanime.
(Maximien, acte 5, sc. 8. (Fausta), 1738)