Antoine Vincent Arnault
1766-1834
- On craint, quand on connaît le peuple et ses caprices,
Les vertus d'un rival tout autant que ses vices.
(Germanicus, acte 1, sc. 1 (Séjan), 1817)
- Sur le respect public l'autorité se fonde.
(Germanicus, acte 3, sc. 2 (Marcus), 1817)
- L'homme fier est du moins incapable de feindre.
(Germanicus, acte 3, sc. 6 (Germanicus), 1817)
- [...] Le ressentiment expire avec l'injure.
(Germanicus, acte 4, sc. 2 (Germanicus), 1817)
- Telle est notre faiblesse à tous tant que nous sommes :
Sur notre coeur jugeant du coeur de tous les hommes,
Nous prêtons à chacun la crainte, le dessein,
Qui fermente en secret dans notre propre sein.
(Germanicus, acte 4, sc. 4 (Pison), 1817)
- Le plus déterminé souvent frappe au hasard.
(Germanicus, acte 4, sc. 5 (Plancine), 1817)
- La publique allégresse éteint la malveillance.
(Germanicus, acte 4, sc. 5 (Pison), 1817)
- Qui perd l'occasion ne la retrouve plus.
(Germanicus, acte 4, sc. 5 (Plancine), 1817)
- On diffère souvent ses coups pour mieux frapper.
(Guillaume de Nassau, acte 1, sc. 1 (Gomez), 1825)
- Le plus puissant toujours n'est pas le plus heureux.
(Guillaume de Nassau, acte 1, sc. 2 (Gerrard), 1825)
- Le chef que l'on soupçonne est déjà renié.
(Guillaume de Nassau, acte 1, sc. 4 (Guillaume), 1825)
- En vertu quelquefois l'erreur change le crime.
(Guillaume de Nassau, acte 1, sc. 6 (Gerrard), 1825)
- Le droit n'est qu'un vain mot si l'art ne le seconde ;
Plus que lui l'imposture a gouverné le monde.
(Guillaume de Nassau, acte 2, sc. 1 (L'Ambassadeur), 1825)
- Partout la multitude, ingrate envers la gloire,
Est contre le héros toujours prête à tout croire.
(Guillaume de Nassau, acte 2, sc. 1 (L'Ambassadeur), 1825)
- En tout lieu l'homme utile est bientôt citoyen.
(Guillaume de Nassau, acte 2, sc. 2 (Gerrard), 1825)
- [...] Dieu n'est pas implacable,
Le juste l'a souvent fléchi par le coupable.
(Guillaume de Nassau, acte 2, sc. 2 (L'Ambassadeur), 1825)
- Au-dessus de la loi l'imprudent qui s'élève,
Hors de la loi lui-même à l'instant s'est placé.
(Guillaume de Nassau, acte 4, sc. 1 (Roubais), 1825)
- [...] Dieu jamais ne pardonne
À l'ingrat qui connut son culte et l'abandonne.
(Guillaume de Nassau, acte 4, sc. 3 (L'Ambassadeur), 1825)
- L'homme à craindre est celui qui ne craint pas les hommes.
(Guillaume de Nassau, acte 4, sc. 5 (Gerrard), 1825)
- La liberté périt où l'égalité cesse.
(Guillaume de Nassau, acte 5, sc. 2 (Guillaume), 1825)
- [...] Aveugle et cruelle, en frappant la victime,
La loi, dans une erreur, peut condamner un crime !
(Les Vénitiens, acte 1, sc. 1 (Lorédan), 1798)
- [...] N'est-ce pas surtout aux ministres des lois
Qu'il sied d'apprendre au peuple à supporter leur poids.
(Les Vénitiens, acte 1, sc. 1 (Montcassin), 1798)
- [...] Malheur au pouvoir qui croit par l'injustice,
De sa grandeur sanglante assurer l'édifice !
Il croulera bientôt avec son faible appui ;
Et le sang innocent retombera sur lui.
(Les Vénitiens, acte 1, sc. 1 (Capello), 1798)
- [...] Presque toujours,
La vertu qui nous manque est celle qui nous blesse.
(Les Vénitiens, acte 1, sc. 2 (Capello), 1798)
- [...] Indulgents ou sévères,
Je crois à la vertu dans tous les caractères,
Quand, malgré sa mollesse ou malgré sa raideur,
On sait à ses devoirs asservir son humeur.
(Les Vénitiens, acte 1, sc. 2 (Capello), 1798)
- L'amour, de tous les temps, fut fertile en miracles.
(Les Vénitiens, acte 2, sc. 1 (Blanche), 1798)
- De plus léger retard l'amour se désespère.
(Les Vénitiens, acte 2, sc. 6. (Capello), 1798)
- Heureux qui se repend, plus heureux qui pardonne.
(Les Vénitiens, acte 2, sc. 7 (Blanche), 1798)
- Le plus vil corrupteur répugne à supporter
L'opprobre de ce nom qu'il aime à mériter.
(Les Vénitiens, acte 3, sc. 2 (Contarini), 1798)
- La sûreté publique est dans la méfiance.
(Les Vénitiens, acte 3, sc. 4 (Contarini), 1798)
- Semblable au désespoir, l'attente nous dévore ;
Et tout près du bonheur on est à plaindre encore.
(Les Vénitiens, acte 3, sc. 4. (Contarini), 1798)
- Du Ciel, en tous les temps, la vengeance implacable,
A frappé tôt ou tard sur un enfant coupable.
(Les Vénitiens, acte 4, sc. 5 (Contarini), 1798)
- Juge, il est toujours temps de condamner un homme,
Mais non pas temps toujours de sauver l'innocent.
(Les Vénitiens, acte 5, sc. 5 (Capello), 1798)
- Qui transgresse la loi ne peut qu'être coupable.
(Les Vénitiens, acte 5, sc. 5 (Lorédan), 1798)
- [...] Ah ! tout jusqu'à la haine,
Doit devenir vertu dans une âme romaine.
(Marius à Minturnes, acte 1, sc. 1 (Céthégus), 1791)
- Du puissant ennemi qui veut vous étouffer,
Sans doute qu'un grand coeur se plaît à triompher ;
La vengeance pour lui, sans doute, a de grands charmes,
Tant qu'il faut repousser les armes par les armes :
Mais d'un noble péril ce coeur qui fut charmé,
Doit rougir d'accabler un rival désarmé.
(Marius à Minturnes, acte 1, sc. 1 (Cathégus), 1791)
- Tout homme est un bourreau de son sang altéré !
(Marius à Minturnes, acte 1, sc. 3 (Le jeune Marius), 1791)
- Un proscrit qui se cache est bientôt découvert.
(Marius à Minturnes, acte 1, sc. 3 (Le jeune Marius), 1791)
- Trop de timidité le plus souvent nous perd.
(Marius à Minturnes, acte 1, sc. 3 (Le jeune Marius), 1791)
- C'est chez l'infortuné que la pitié se trouve :
Sans peine on compatit au malheur qu'on éprouve.
(Marius à Minturnes, acte 2, sc. 1 (Marius), 1791)
- Le trépas seul éteint l'espoir au coeur de l'homme.
(Marius à Minturnes, acte 2, sc. 2 (Marius), 1791)
- Le seul nom d'un héros enfante des soldats.
(Marius à Minturnes, acte 2, sc. 2 (Amiclas), 1791)
- Je préfère le sort d'un obscur citoyen,
À ces honteux honneurs payés de tout le mien.
(Marius à Minturnes, acte 2, sc. 2 (Amiclas), 1791)
- La prudence, en vertu, peut valoir le courage.
(Marius à Minturnes, acte 2, sc. 4 (Amiclas), 1791)
- C'est au sein du malheur qu'on juge les héros.
(Marius à Minturnes, acte 3, sc. 9 (Amiclas), 1791)
- Quelquefois la douleur n'est pas loin de la joie.
(Oscar, fils d'Ossian, acte 1, sc. 2 (Gaul), 1795)
- Le malheur est moins dur à supporter qu'à craindre.
(Oscar, fils d'Ossian, acte 1, sc. 2 (Gaul), 1795)
- L'amitié ne veut pas qu'on tente l'impossible.
(Oscar, fils d'Ossian, acte 1, sc. 3 (Malvina), 1795)
- [...] [Douleur] En est-il dans notre âme
Que ne puisse adoucir la pitié d'une femme !
(Oscar, fils d'Ossian, acte 1, sc. 5 (Gaul), 1795)
- Qui pourrait résister à l'ascendant vainqueur
Des droits de la beauté joints aux droits du malheur ?
(Oscar, fils d'Ossian, acte 2, sc. 1 (Oscar), 1795)
- [...] C'est au coupable à quitter la patrie.
(Oscar, fils d'Ossian, acte 2, sc. 1 (Gaul), 1795)
- Les volontés des morts sont des lois souveraines,
Qu'au défaut de l'amour l'effroi doit protéger :
Malheur à tout mortel qui peut les outrager !
(Oscar, fils d'Ossian, acte 3, sc. 1 (Oscar), 1795)
- [...] Quelle âme flétrie
Peut revoir d'un oeil sec les murs de la patrie.
(Oscar, fils d'Ossian, acte 3, sc. 5 (Le Vieillard), 1795)
- Le sentiment secret de leur propre injustice,
Dans le coeur des méchants, est leur premier supplice :
En tout lieu, à toute heure, il s'attache après eux.
(Oscar, fils d'Ossian, acte 4, sc. 1 (Dermide), 1795)
- Est-il quelque malheur que l'amité n'efface ?
(Oscar, fils d'Ossian, acte 4, sc. 2 (Dermide), 1795)
- Ce qu'on refuse au crime, on l'accorde au malheur.
(Oscar, fils d'Ossian, acte 5, sc. 4 (Oscar), 1795)