Luís Vaz de Camões
1524?-1580
  1. Triste condition des humains ! Sur mer, les tourmentes et les naufrages, à chaque instant la mort sous les yeux ! Sur terre, les combats, les trahisons, l'indigence et toutes ses horreurs ! Où fuir ? où trouver un asyle pour cette existence si malheureuse et si courte ?
    (Les Lusiades, trad. J.B.J. Millié, p.55, tome 1, Éd. Firmin Didot, 1825)
     
  2. Un coeur généreux se laisse si aisément séduire aux apparences de la droiture et de la bonté !
    (Les Lusiades, trad. J.B.J. Millié, p.83, tome 1, Éd. Firmin Didot, 1825)
     
  3. Ambition [...], amour des conquêtes ! désir trompeur de ce vain bruit qu'on appelle renommée ! passion funeste ! à quels supplices tu livres les âmes que tu possèdes ! que de peines, que de dangers tu leur apprêtes ! à quelles mortelles épreuves tu les condamnes !
    (Les Lusiades, trad. J.B.J. Millié, p.248, tome 1, Éd. Firmin Didot, 1825)
     
  4. O vous que la Providence a chargés du soin de gouverner les peuples, armez-vous de prudence et de sévérité dans le choix des hommes que vous appelez à vos conseils. C'est par eux que la vérité doit parvenir jusqu'à vous. Que des moeurs pures, qu'une vie sans tache vous répondent de leur fidélité.
    Mais gardez-vous d'un autre écueil. L'humble vertu des anachorètes ne doit pas être la vertu de vos ministres. De grandes vues, un grand caractère, doivent s'unir en eux à la probité scrupuleuse.

    (Les Lusiades, trad. J.B.J. Millié, p.67, tome 2, Éd. Firmin Didot, 1825)
     
  5. L'or envahit les forteresses ; il fait les faux amis et les traîtres, conseille des bassesses aux plus nobles coeurs, et de lâches défections aux vaillants capitaines. Il ravit aux vierges timides les pudiques alarmes de l'honneur. Il tente quelquefois les enfants de Minerve, il déprave leur conscience et flétrit leur génie.
    L'or interprète et dénature les oracles de Thémis. Il fait et défait les lois. Par lui le parjiure entre dans les familles, et la tyrannie dans le coeur des rois. Souvent même on l'a vu se glisser jusqu'au sanctuaire, éblouir le pieux cénobite et profaner la pureté des autels.

    (Les Lusiades, trad. J.B.J. Millié, p.78, tome 2, Éd. Firmin Didot, 1825)
     
  6. O vous donc, qui aspirez à la gloire, voulez-vous être aussi grands que [les héros] l'ont été sur la terre ? Réveillez-vous au bruit de leurs actions. Ils n'attendaient point dans un lâche repos les honneurs de l'apothéose.
    (Les Lusiades, trad. J.B.J. Millié, p.126, tome 2, Éd. Firmin Didot, 1825)