Leo Perutz
1882-1957
  1. Quand elle va au marché, la mort achète tout [...]. Rien n'est trop petit, rien n'est trop humble pour elle.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.9, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  2. Je ne pense guère de bien de ce que les gens racontent. Un sourd a entendu un muet raconter qu'un aveugle a vu un paralytique danser sur une corde raide.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.28, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  3. [...] il a un regard si mauvais qu'il lui suffirait de regarder dans l'eau pour faire mourir les poissons.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.35, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  4. Le jeune gentilhomme se tut pendant un moment, abîmé dans ses pensées.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.107, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  5. Les grands discours et les belles paroles ne manquaient pas, mais ce n'était qu'un emplâtre sur une jambe de bois.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.151, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  6. Il en va des dettes comme d'une morsure de serpent : au début, on pense que ce n'est rien, mais finalement, on en meurt.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.153, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  7. Quand deux personnes se mettent à parler d'argent, que l'une en possède alors que la seconde en cherche, c'est souvent la fin de l'amitié.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.162, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  8. À la cour de tous les princes, il y a un lutin qui s'appelle la méfiance [...]
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.208, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  9. Les signes à partir desquels vous formez les mots [...] renferment les grandes forces et les puissances qui veillent sur le cours du monde. Et sache que tout ce qui est exprimé par des mots sur terre laisse une trace dans le monde supérieur.
    (La Nuit sous le pont de pierre, trad. Jean-Claude Capèle, p.235, Livre de Poche/Biblio n°3138)
     
  10. Les révolutions commencent avec du sang, et elles se terminent avec un déluge de papier.
    (Où roules-tu, petite pomme ?, trad. Jean-Claude Capèle, p.82, Livre de Poche/Biblio n°3186)
     
  11. Si le loup pouvait voler, Dieu n'aurait pas créé l'aigle.
    (Où roules-tu, petite pomme ?, trad. Jean-Claude Capèle, p.174, Livre de Poche/Biblio n°3186)
     
  12. Un être humain ? Ils sont tous ennuyeux. Je préfère la compagnie des chiens.
    (Le Miracle du manguier, trad. Jean-Jacques Pollet , p.88, 10|18 n°2904)
     
  13. C'est étrange, comme des pensées absurdes peuvent parfois vous assaillir, au beau milieu de la journée...
    (Le Miracle du manguier, trad. Jean-Jacques Pollet , p.135, 10|18 n°2904)
     
  14. On ne doit jamais pousser trop loin la plaisanterie, sachez-le ! C'est comme au théâtre, on finit par ennuyer les gens...
    (Le Miracle du manguier, trad. Jean-Jacques Pollet , p.138, 10|18 n°2904)
     
  15. On s'habitue en vérité très vite à l'inconcevable, à l'inexplicable. L'homme qui a entendu pour la première fois résonner une voix fantomatique dans un téléphone, qui a vu pour la première fois un aéroplane décoller mystérieusement du sol, est sans doute resté un moment figé d'étonnement ; mais cette réaction ne fut que de courte durée. Déjà, l'instant d'après, le miracle était devenu pour lui ordinaire, presque banal, et il s'en servait comme s'il en avait toujours disposé.
    (Le Miracle du manguier, trad. Jean-Jacques Pollet, p.160, 10|18 n°2904)
     
  16. [...] il n'y a rien de pire que d'être pris en pitié pour un sort dont on est soi-même responsable.
    (Le Miracle du manguier, trad. Jean-Jacques Pollet , p.172, 10|18 n°2904)
     
  17. Ils se regardèrent. Leurs lèvres étaient closes, leurs traits étaient les traits de personnes l'une à l'autre étrangères mais leurs yeux posaient des questions :
    « Qui es-tu ? D'où viens-tu ? Où vas-tu ? M'aimeras-tu ? »

    (Le Judas de Léonard, trad. Martine Kayser , p.41, Phébus libretto, n°127)
     
  18. Vous avez raison : après la mort, le plus grand destructeur est le temps, et on oublie que le vinaigre fut un jour du vin.
    (Le Judas de Léonard, trad. Martine Kayser , p.49, Phébus libretto, n°127)
     
  19. Il existe un seul bien que je tiens pour véritablement précieux, voire irremplaçable, c'est le temps. Quiconque en dispose à son gré est heureux et riche.
    (Le Judas de Léonard, trad. Martine Kayser , p.206, Phébus libretto, n°127)
     
  20. Je ne sers ni duc ni prince, dit Léonard, et je n'appartiens à aucune ville, à aucun pays, aucun royaume. Je ne sers que ma passion d'observer, de comprendre, d'ordonner et de créer, et je n'appartiens qu'à mon oeuvre.
    (Le Judas de Léonard, trad. Martine Kayser , p.233, Phébus libretto, n°127)