Citations ajoutées le 11 août 2010

Thomas Bernhard

  1. [...] La ministre ronflait, pas très fort certes mais elle ronflait, de ce discret ronflement de ministre connu dans le monde entier.
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.19, Gallimard/nrf, 2010)
     
  2. À côté de moi était alité un étudiant en théologie, qu'en l'espace de quelques semaines passées entre la vie et la mort j'avais fait douter de sa foi et donc transformé en bon catholique.
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.27, Gallimard/nrf, 2010)
     
  3. D'ailleurs les prix ne sont jamais un honneur, poursuivais-je, l'honneur lui-même est une perversion, dans le monde entier il n'existe pas d'honneur. Les gens parlent d'honneur et en réalité il s'agit d'une vilenie, quel que soit l'honneur dont il s'agisse.
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.87, Gallimard/nrf, 2010)
     
  4. On est habitué à voir tous ceux qui reçoivent un prix Kant ou une médaille Dürer faire de longs discours sur Kant ou sur Dürer, tisser des liens entre eux-mêmes et ces grands noms et accabler le public sous le jus encyclopédique rance exprimé par leur cerveau.
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.130, Gallimard/nrf, 2010)
     
  5. Il n'y a rien à célébrer, rien à condamner, rien à dénoncer, mais il y a beaucoup de choses dérisoires ; tout est dérisoire quand on songe à la mort.
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.142, Gallimard/nrf, 2010)
     
  6. Les époques sont insanes, le démoniaque en nous est un éternel cachot patriotique, au fond duquel la bêtise et la brutalité sont devenues les éléments de notre détresse quotidienne.
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.142, Gallimard/nrf, 2010)
     
  7. [...] Celui qui pense dissout, dépasse, consterne, démolit, désagrège, car penser consiste très exactement en la dissolution systématique de tous les concepts...
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.147, Gallimard/nrf, 2010)
     
  8. Si l'on songe à quel point, peu importent les circonstances, un seul poète ou écrivain est déjà ridicule et difficilement supportable à la communauté des hommes, on voit bien combien plus ridicule et intolérable encore est un troupeau entier d'écrivains et de poètes, sans compter ceux qui sont persuadés d'en être, entassés en un seul endroit !
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.150, Gallimard/nrf, 2010)
     
  9. Les poètes et les écrivains ne doivent pas être subventionnés, encore moins par une Académie elle-même subventionnée, ils doivent être livrés à eux-mêmes.
    (Mes prix littéraires, trad. Daniel Mirsky, p.150, Gallimard/nrf, 2010)