Monique Proulx
1952
  1. [...] le téléphone, ce dinosaure grésillant qui dévore du temps et excrète du bavardage.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.18, Boréal, 2002)
     
  2. À quoi l'on sert quand on ne rend personne heureux ?
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.44, Boréal, 2002)
     
  3. Une fois ouvert, un livre vraiment nuisible ne se referme plus.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.71, Boréal, 2002)
     
  4. Quelqu'un prononce le mot New York et le conversations freinent aussitôt, et les mêmes mirages ensorcelants traversent les yeux de ceux qui n'y sont jamais allés et de ceux qui y sont demeurés.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.105, Boréal, 2002)
     
  5. Pour affronter n'importe quoi, on a besoin de rien d'autre que cette illusion, de temps en temps, que notre vie importe à quelqu'un qui ne nous connaît pas.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.151, Boréal, 2002)
     
  6. Comme il est difficile d'écouter sans se mettre à penser qu'on écoute.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.171, Boréal, 2002)
     
  7. Les yeux ne vieillissent pas ; ils meurent, mais ils ne vieillissent pas.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.193, Boréal, 2002)
     
  8. [...] les femmes choisissent la beauté parce qu'elles choisissent surtout l'amour, et que l'un va difficilement sans l'autre, tandis que la liberté, ah la liberté. Il y aurait beaucoup à dire aussi sur la liberté, mais je m'arrête là, qu'il suffise de rappeler que la liberté sans amour goûte la verveine surie et le fond de tonneau.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.195, Boréal, 2002)
     
  9. Je succombe toujours aux gens qui rient. Les gens qui rient m'introduisent un instant dans leur propre tribu. Qu'est-ce qu'un rire, après tout ? Une explosion d'enfance partagée. C'est dans le rire que l'humanité nivelle ses différences et efface ses rides.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.201, Boréal, 2002)
     
  10. La peur est dure et infranchissable, mais si on fonce dedans, on la traverse comme une feuille de papier sur laquelle un farceur aurait dessiné des briques.
    (Le coeur est un muscle involontaire, p.276, Boréal, 2002)