Jean Giono
1895-1970
  1. Restons un moment sans parler les uns et les autres, dit le premier bouvier. Ça nous éclairera. Après nous nous expliquerons.
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 64)
     
  2. Quand on est malade, rien chante plus fort que l'envie de guérir.
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 102)
     
  3. On ne voit pas toujours les gens qui sont devant vous, tu le sais, ça?
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 157)
     
  4. Seul. Seul dans le temps, seul sur la terre. Mourir demain sans laisser de vide en personne.
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 158)
     
  5. L'amour c'est toujours emporter quelqu'un sur un cheval.
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 173)
     
  6. Il n'y a qu'à la souffrance qu'on ne ment pas [...]
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 176)
     
  7. Les femmes ça a toujours un coin où, en appuyant, ça pleure.
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 199)
     
  8. On ne peut pas se faire comprendre des autres. Tu comprends? Jamais rien, jamais rien de ce qu'on a; le meilleur jamais tu le feras comprendre. Il n'y a pas de mots, ça devrait se respirer comme une odeur. [...] Tu as beau avoir femme et enfant, tu es toujours seul. Le monde, c'est rien, voilà.
    (Le chant du monde, Folio n° 872 p. 221)
     
  9. Qu'est-ce que tu crois que c'est des vieilles : d'anciennes jeunes.
    (La femme du boulanger, p.207, Folio n° 1079)
     
  10. LE PREMIER : Ta figure
    LE TROISIÈME : Qu'est-ce qu'elle a ?
    LE DEUXIÈME : Des vices de constructions. L'entrepreneur a dû faire faillite.

    (La femme du boulanger, p.213, Folio n° 1079)
     
  11. Une allumette sale ça fait le même feu qu'une allumette propre !
    (La femme du boulanger, p.223, Folio n° 1079)
     
  12. Vois-tu, avec les femmes il faut toujours penser à une chose : ce n'est pas autant le nécessaire qu'elles veulent, mais le dérangement ; tu ne peux pas savoir comme ça leur plaît.
    (La femme du boulanger, p.229, Folio n° 1079)
     
  13. Pour bien mentir il faut beaucoup de sincérité !
    (La femme du boulanger, p.230, Folio n° 1079)
     
  14. Dans la vie, il n'y en a qu'un qu'il ne faut pas gêner : c'est soi-même.
    (La femme du boulanger, p.232, Folio n° 1079)
     
  15. Quand on cherche des excuses, on a déjà péché dans son coeur.
    (La femme du boulanger, p.236, Folio n° 1079)
     
  16. [...] moi je me suis suicidé en état de légitime défense.
    (La femme du boulanger, p.259, Folio n° 1079)
     
  17. Monsieur le Curé, je vous aime. Vous avez de belles joues rouges, vous êtes gai comme un pinson, frais comme la rose, joli comme un coeur, vous remuez tout le temps comme le vent, vous êtes un miracle ! Je vous le dis parce que, peut-être, si on vous laisse seul avec tout ce que vous êtes, vous ne vous en rendrez pas compte tout seul. C'est exactement ça un miracle. Vous savez ce que c'est qu'un homme ? Non, un homme, Monsieur le Curé, c'est quelqu'un qui est sur la terre pour être... Je regarde ces jolies demoiselles et je dis : embêté. Devant les dames il faut se tenir. Vous êtes un homme, mais vous, rien ne vous embête. Pour comble, vous êtes jeune. Alors, que voulez-vous que je vous dise ? Un miracle ne comprend pas l'enfer, c'est le contraire.
    (La femme du boulanger, p.266, Folio n° 1079)
     
  18. Qui n'a pas rêvé, à un moment donné, d'effacer la vie ? [...] L'embêtant c'est que la vie, il faut la vivre à la file. Ça commence et, à partir de là, ça tire du long jusqu'à la fin. On ne peut pas choisir.
    (La femme du boulanger, p.269, Folio n° 1079)
     
  19. Depuis que je me suis pendu, j'ai appris quelque chose : c'est qu'on pouvait avoir du plaisir même avec son malheur.
    (La femme du boulanger, p.269, Folio n° 1079)
     
  20. L'hypocrisie au billard, ça s'appelle les bandes.
    (La femme du boulanger, p.286, Folio n° 1079)
     
  21. C'est plus difficile pour moi de jouer en trichant. J'aimerais mieux jouer avec du jeu.
    (La femme du boulanger, p.287, Folio n° 1079)
     
  22. Qui me reprochera d'être sensible ? Peut-être celui qui en a profité ?
    (La femme du boulanger, p.289, Folio n° 1079)
     
  23. Je ne suis plus à un âge où l'on fait sa vie, mais je suis à un âge où l'on fait volontiers une heure de vie.
    (La femme du boulanger, p.290, Folio n° 1079)
     
  24. L'indulgence, mon ami, est une vertu de riche.
    (La femme du boulanger, p.297, Folio n° 1079)
     
  25. [...] il y a dans la forêt des bruits qui ressemblent à des paroles.
    (La femme du boulanger, p.301, Folio n° 1079)
     
  26. Il y a des moments où un mot fait plus qu'un geste.
    (La femme du boulanger, p.306, Folio n° 1079)
     
  27. Si, quand vous aviez six à sept ans, je vous avais appris la table de multiplication, celle des chiffres, je pourrais peut-être maintenant vous apprendre l'autre table de multiplication, celle des choses. Mais, vous êtes devant moi avec des comptes déjà faits.
    (La femme du boulanger, p.315, Folio n° 1079)
     
  28. On ne peut rien dire en criant.
    (La femme du boulanger, p.317, Folio n° 1079)
     
  29. JEAN : Morte comment ?
    ALBERT : D'un coup. La pleine santé ! Douce et souple comme du miel chaud. Qui aurait dit, quand elle a passé la porte ? Elle a embrassé sa mère et fait des rires à tous. Qui aurait dit !
    JEAN : C'est justement ça le terrible, mon vieux, c'est qu'on arrive au bord du sort tout aveuglé.

    (Le bout de la route, p.21, Folio n° 1079)
     
  30. Le personnage vit une intense peine d'amour.
    [...] on m'a tout pris. [...] je n'ai plus rien que mon invention.
    [...]
    Il n'est pas seul celui qui peut toucher une bête ou un arbre, ou s'approcher avec ses yeux du brouillard bleu ou du soleil ; celui qui peut être fontaine ou ruisseau à la fantaisie du bruit de l'eau et qui peut couler comme elle avec le reflet de tous les ciels. Il n'est pas seul celui qui a goût au jour. Celui qui a un nez, une bouche, des yeux, des oreilles, une bonne chair d'animal. Tout lui tient compagnie. Il y a de grosses joies qui passent dans l'air du temps comme des poissons enflammés. Je n'ai plus rien.

    (Le bout de la route, p.26, Folio n° 1079)
     
  31. On doit pas toujours garder la même mère, on doit changer. La première, elle a encore dans elle le moule de quand on était petit et les seins sensibles. Elle ne sait pas qu'on peut plus rentrer d'où on est sorti.
    (Le bout de la route, p.31, Folio n° 1079)
     
  32. [La femme dont il est question n'est pas vraiment morte. Mais elle a laissé Jean pour un autre homme.]
    LA GRAND-MÈRE : Elle ne peut pas te faire de mal, mon petit. Puisqu'elle est morte.
    JEAN : Elle est plus que morte, grand-mère, elle est morte rien que pour moi.

    (Le bout de la route, p.46, Folio n° 1079)
     
  33. Tu as peur des mots ? C'est avec ça qu'on fait la vérité.
    (Lanceurs de graines, p.115, Folio n° 1079)
     
  34. Il ne faut pas demander l'heure. L'heure n'a rien à faire. Il ne faut attendre que ce qui est dû.
    (Lanceurs de graines, p.153, Folio n° 1079)
     
  35. C'est pas les sous qui font la richesse. C'est le contentement.
    (Lanceurs de graines, p.157, Folio n° 1079)