Johann David Wyss
1743-1818
  1. Les passions ne sont point mauvaises par elles-mêmes, pourvu que nous les maintenions soumises à la raison ; elles paraissent même nous avoir été données par notre Créateur pour donner plus d'activité à nos facultés, que la paresse, naturelle à l'homme, laisserait engendrer. Mais [...] il faut que la raison règle nos passions, qu'elle leur donne un but utile, autrement elles nous ravalent au rang des animaux, ou elles nous conduisent au crime.
    (Le Robinson suisse, p.22 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  2. Il n'y a pas d'autre magie, mon enfant, que l'intelligence de l'homme ; c'est elle qui supplée chez lui à la force, et lui fait exécuter tant de choses qui paraissent merveilleuses.
    (Le Robinson suisse, p.26 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  3. Avec de la patience, de l'ordre, et de la persévérance, on vient à bout de tout !
    (Le Robinson suisse, p.40 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  4. [...] Les résultats de la prévoyance passent quelquefois pour merveilleux, surtout aux yeux des étourdis, qui ne voient pas plus loin que leur nez.
    (Le Robinson suisse, p.77 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  5. [...] Quelque peine qu'il nous en coûte, cultivons notre âme, c'est le terrain que Dieu nous a donné à exploiter, faisons-y germer les semences célestes de bonté, de justice, de modération, dont les fruits sont les actions vertueuses. [...]
    (Le Robinson suisse, p.93 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  6. Défiez-vous, mes enfants, de cet esprit de rivalité dénigrante qui tend à se développer en vous, et qui vous fait juger à la légère les choses que vous ne connaissez point ; on devient facilement injuste en agissant ainsi, et, qui plus est, ingrat.
    (Le Robinson suisse, p.155 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  7. C'est le propre du travail [...] d'abréger [...] le temps ; les jours ont des ailes de plomb pour l'homme oisif, et ils s'envolent avec la rapidité de l'aigle pour celui qui travaille.
    (Le Robinson suisse, p.210 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  8. Celui-là n'a rien fait qui s'arrête au milieu de l'ouvrage.
    (Le Robinson suisse, p.19 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  9. [...] La peur n'est rien quand la victoire est là pour la faire oublier.
    (Le Robinson suisse, p.50 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  10. [...] L'amour-propre, ce stimulant naturel de la paresse humaine [...].
    (Le Robinson suisse, p.75 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  11. [...] La vanité humaine entre toujours pour quelque chose dans nos actions.
    (Le Robinson suisse, p.77 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  12. La peine que l'homme s'est donnée pour arriver à un but quelconque n'est rien en comparaison de la douleur qu'il ressent à voir se perdre le fruit de ses travaux.
    (Le Robinson suisse, p.103 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  13. [...] Il est quelquefois bon d'employer les énigmes pour forcer l'esprit à réfléchir sur des choses que sans cette forme il eût peut-être oubliées.
    (Le Robinson suisse, p.112 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  14. Le souvenir du pays est un de ceux qui ne se perdent pas : l'amour du sol sur lequel on est né, où l'on a joui du premier bonheur, la pensée des lieux auxquels se rattachent nos premières sensations, sont des pensées qui ne meurent point, un amour qui survit à l'âge et qui brûle encore de tout son feu dans le cerveau déjà glacé du vieillard.
    (Le Robinson suisse, p.178 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  15. L'espérance [...] est un des plus grands bienfaits que le Ciel ait accordé à l'homme sur la terre ; c'est la fille du courage et la soeur de l'activité, car l'homme courageux ne se désespère jamais, et celui qui espère travaille toujours pour arriver au but de ses désirs. La philosophie de la paresse dit seule que le succès de nos soins est incertain, travaillons toujours avec courage et laissons à Dieu la réussite de nos travaux !
    (Le Robinson suisse, p.208 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)