Démophile
Pythagoricien
  1. Ne laisse pas ta raison tomber dans la langueur : son sommeil est plus funeste que celui de la mort.
    (Sentences (I) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  2. Dieu ne peut éprouver la colère. Il punira, sans doute, les coupables qui refusent de le reconnaître; il frappera l'impie, mais sans être irrité. Les hommes se fâchent parce qu'on résiste à leur volonté : mais rien peut-il se faire contre la volonté de Dieu?
    (Sentences (II) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  3. Le sage honore la divinité, même par son silence : il lui plaît, non par ses paroles, mais par ses actions.
    (Sentences (III) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  4. Je compare la vie aux cordes d'un instrument de musique, qu'il faut tendre et relâcher pour qu'elles rendent un son plus agréable.
    (Sentences (IV) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  5. Il est bien plus utile de s'entretenir avec soi-même qu'avec les autres.
    (Sentences (V) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  6. Les hommes qui se vantent le plus ressemblent trop souvent à des armes dorées : le dehors semble précieux; ôtez la superficie, vous ne trouverez qu'un vil métal.
    (Sentences (VI) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  7. Il n'est de véritables biens que ceux de l'esprit. On peut les communiquer sans en rien perdre; ils s'augmentent quand on les partage. Mais un si riche trésor ne se peut acquérir au sein de la paresse.
    (Sentences (VII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  8. Les paroles du sage ressemblent à ces baumes salutaires qui nous soulagent dans nos maux et nous réjouissent dans la santé.
    (Sentences (VIII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  9. Riez du mépris et des éloges de l'insensé : regardez sa vie entière comme un opprobre.
    (Sentences (IX) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  10. Le sage se retire modestement de la vie comme d'un festin.
    (Sentences (X) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  11. Les sacrifices des insensés ne sont que des aliments pour le feu; et les offrandes qu'ils déposent dans les temples, que des appâts pour les voleurs sacrilèges.
    (Sentences (XI) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  12. La fausseté ne peut longtemps se soutenir: elle n'a qu'un instant pour tromper.
    (Sentences (XII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  13. L'ampleur excessive des vêtements embarrasse les mouvements du corps; une trop grande fortune gêne ceux de l'âme.
    (Sentences (XIII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  14. Bien plus cruellement tourmenté par la conscience de ses crimes que s'il était déchiré par les fouets des Furies, l'homme injuste porte son supplice dans son sein.
    (Sentences (XIV) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  15. C'est au terme de la carrière qu'on reçoit le prix de la course; c'est vers la fin de la vie qu'on cueille la palme de la sagesse.
    (Sentences (XV) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  16. Les peines que tu feras aux autres ne tarderont pas à retomber sur toi-même.
    (Sentences (XVI) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  17. La terre nous fait attendre une année entière ses présents : on recueille à chaque instant les doux fruits de l'amitié.
    (Sentences (XVII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  18. Lorsque le vent est favorable, le prudent nocher se précautionne contre la tempête : le sage, dans la prospérité, se ménage des ressources contre l'infortune.
    (Sentences (XVIII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  19. Ce n'est pas acquérir une science méprisable, que d'apprendre à supporter la sottise des ignorants.
    (Sentences (XIX) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  20. Préfère l'étranger qui aime la justice à tes plus proches parents qui ne la respectent pas.
    (Sentences (XX) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  21. Fais ce que tu sais être honnête, sans en attendre aucune gloire; n'oublie pas que le vulgaire est un bien mauvais juge des bonnes actions.
    (Sentences (XXI) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  22. Le musicien sait accorder sa lyre; et le sage, mettre son esprit d'accord avec tous les esprits.
    (Sentences (XXII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  23. Donne ta confiance aux actions des hommes, ne l'accorde pas à leurs discours : on ne voit que des gens qui vivent mal et parlent bien.
    (Sentences (XXIII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  24. Se livrer aux perfides insinuations du flatteur, c'est boire du poison dans une coupe d'or.
    (Sentences (XXIV) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  25. L'hirondelle nous amène la belle saison; et les paroles du sage, la tranquillité de l'âme.
    (Sentences (XXV) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  26. Ne promets pas des merveilles, et fais de grandes choses.
    (Sentences (XXVI) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  27. C'est dans le sein de la tempérance que l'âme réunit toutes ses forces : c'est dans le calme des passions qu'elle est éclairée de la véritable lumière. L'insensibilité du tombeau ne vaut-elle pas mieux que l'inutilité d'un esprit offusqué par l'incontinence?
    (Sentences (XXVII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  28. Le furieux tourne ses armes contre son propre sein : l'insensé ne fait usage de ses richesses que pour se nuire à lui-même.
    (Sentences (XXVIII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  29. Appellerez-vous heureux celui qui fonde son bonheur sur ses enfants, sur ses amis, sur des choses fragiles et périssables? En un moment, toute sa félicité peut s'évanouir. Ne connaissez d'autre appui que vous-même et la divinité.
    (Sentences (XXIX) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)
     
  30. Il en est des jeunes gens comme des plantes : on connaît à leurs premiers fruits ce qu'on doit en attendre pour l'avenir.
    (Sentences (XXX) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)