Charles Juliet
1934
  1. Un visage n'est jamais si beau, si émouvant, qu'à son automne.
    (Dans la lumière des saisons, p.13, P.O.L, 1991)
     
  2. [...] une des tares de l'humanité : cette incapacité où nous sommes de nous exprimer avec clarté et précision, et de telle sorte que ce qui est formulé ne puisse être interprété. Un homme se raconte, cherche à livrer ce qu'il est, ce qui vit dans son coeur et sa tête, mais que passe-t-il de lui dans les mots qu'il emploie ? Tant d'incompréhension, de souffrances, de drames naissent de ce décalage existant entre ce qu'est un être et les mots à l'aide desquels il a l'illusion de se dire.
    (Dans la lumière des saisons, p.27, P.O.L, 1991)
     
  3. À tout moment la vie abonde, ruisselle, irrigue ce quotidien auquel nous ne savons pas nous arrêter. C'est du plus ordinaire que filtre l'eau de la source. Mais il y a tant à débroussailler avant d'être à même de le comprendre, de l'admettre.
    (Dans la lumière des saisons, p.42, P.O.L, 1991)
     
  4. L'attente et la peur. La peur et l'attente. Ne croyez-vous pas que toutes deux définissent pour une grande part l'être humain ?
    (Dans la lumière des saisons, p.43, P.O.L, 1991)
     
  5. Les seuls chemins qui valent d'être empruntés sont ceux qui mènent à l'intérieur.
    (Dans la lumière des saisons, p.44, P.O.L, 1991)
     
  6. Celui qui veut à toute force se rendre libre a beaucoup à souffrir et à se battre. Mais si un jour il arrive à jeter bas les murs de son cachot, puis à déboucher en pleine lumière, il lui est donné d'accéder à une certaine connaissance, et en lui, la peur, la haine de soi, l'angoisse et la culpabilité cèdent la place à une paix, une force, une foi en la vie qui feront que son cercle ira toujours grandissant. Alors sa main dont les doigts étaient comme des serres toujours prêtes à étouffer leur proie, sa main se décrispe, s'ouvre, et il comprend qu'elle ne servira plus désormais qu'à la caresse et l'offrande.
    (Dans la lumière des saisons, p.44, P.O.L, 1991)
     
  7. Il faut parfois toute une existence pour parcourir le chemin qui mène de la peur et l'angoisse au consentement à soi-même. À l'adhésion à la vie.
    (Dans la lumière des saisons, p.53, P.O.L, 1991)
     
  8. [...] les brûlures de la soif.
    (Dans la lumière des saisons, p.58, P.O.L, 1991)