Georges Perec
1936-1982
  1. [...] la séduction trompeuse du raisonnement analogique [...]
    (La vie mode d'emploi, p.238, Livre de Poche n°5341)
     
  2. Tout tableau [...] et surtout tout portrait, se situe au confluent d'un rêve et d'une réalité.
    (La vie mode d'emploi, p.354, Livre de Poche n°5341)
     
  3. [...] dans un restaurant à la Dubout un client s'indigne de découvrir dans sa soupe une espèce de lacet. Le maître d'hotel, tout aussi furieux, a fait appeler le chef afin qu'il s'explique, mais celui-ci se contente de dire en faisant des mines : " tous les cuisiniers ont leurs petites ficelles ! "
    (La vie mode d'emploi, p.458, Livre de Poche n°5341)
     
  4. Tu peux être Dieu des chiens, Dieu des chats, Dieu des pauvres, il te suffit d'une laisse, d'un peu de mou, de quelque fortune, mais tu ne seras jamais maître de l'arbre. Tu ne pourras jamais que vouloir devenir arbre à ton tour.
    (Un homme qui dort, p.42, Folio Plus n°44)
     
  5. [...] cette chaudière, cette fournaise, ce gril qu'est la vie, ces milliards de sommations, d'incitations, de mises en garde, d'exaltations, de désespoirs, ce bain de contraintes qui n'en finit jamais, cette éternelle machine à produire, à broyer, à engloutir, à triompher des embûches, à recommencer encore et sans cesse, cette douce terreur qui veut régir chaque jour, chaque heure de ta mince existence !
    (Un homme qui dort, p.42, Folio Plus n°44)
     
  6. Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas : la solitude, l'indifférence, la patience, le silence.
    (Un homme qui dort, p.53, Folio Plus n°44)
     
  7. En face du monde, l'indifférent n'est ni ignorant ni hostile. Ton propos n'est pas de redécouvrir les saines joies de l'analphabétisme, mais, lisant, de n'accorder aucun privilège à tes lectures. Ton propos n'est pas d'aller tout nu, mais d'être vêtu sans que cela implique nécessairement recherche ou abandon ; ton propos n'est pas de te laisser mourir de faim, mais seulement de te nourrir. [...] Ton habillement, ta nourriture, tes lectures ne parleront plus à ta place, tu ne joueras plus au plus fin avec eux. Tu ne leur confieras pas l'épuisante, l'impossible, la mortelle tâche de te représenter.
    (Un homme qui dort, p.64, Folio Plus n°44)