Henry de Montherlant
1896-1972
  1. Il y a le réel et il y a l'irréel. Au-delà du réel et au-delà de l'irréel, il y a le profond.
    (Le Maître de Santiago [note liminaire], p.8, Livre de Poche n°1172)
     
  2. Un homme qui ne se fait pas valoir décourage ceux qui lui veulent du bien.
    (Le Maître de Santiago, p.45, Livre de Poche n°1172)
     
  3. Les grandes idées ne sont pas charitables.
    (Le Maître de Santiago, p.47, Livre de Poche n°1172)
     
  4. Les colonies sont faites pour être perdues. Elles naissent avec la croix de mort au front.
    (Le Maître de Santiago, p.48, Livre de Poche n°1172)
     
  5. [...] il y a plus d'élégance, quand on se retire du monde, à s'en retirer sans le blâmer.
    (Le Maître de Santiago, p.54, Livre de Poche n°1172)
     
  6. Partez. Cela vous fait envie, et vous avez dix-neuf ans. Quand on a dix-neuf ans, on finit toujours par faire ce dont on a envie.
    (Le Maître de Santiago, p.59, Livre de Poche n°1172)
     
  7. Jeunesse : temps des échecs.
    (Le Maître de Santiago, p.60, Livre de Poche n°1172)
     
  8. Tant de choses ne valent pas d'être dites. Et tant de gens ne valent pas que les autres choses leur soient dites. Cela fait beaucoup de silence.
    (Le Maître de Santiago, p.69, Livre de Poche n°1172)
     
  9. Tout être humain est un obstacle pour qui tend à Dieu.
    (Le Maître de Santiago, p.71, Livre de Poche n°1172)
     
  10. Je suis sévère pour ceux qui offensent mes principes, même quand ils sont de mes amis. Et indulgent pour ceux qui m'offensent en tant qu'homme.
    (Le Maître de Santiago, p.76, Livre de Poche n°1172)
     
  11. On aimait l'or parce qu'il donnait le pouvoir et qu'avec le pouvoir on faisait de grandes choses. Maintenant on aime le pouvoir pour qu'il donne l'or et qu'avec cet or on en fait de petites.
    (Le Maître de Santiago, p.83, Livre de Poche n°1172)
     
  12. Quand vous hésitez entre plusieurs voies, prenez toujours la plus douloureuse.
    (Le Maître de Santiago, p.93, Livre de Poche n°1172)
     
  13. C'est une chose bien forte, qu'avoir de l'estime pour quelqu'un.
    (Le Maître de Santiago, p.98, Livre de Poche n°1172)
     
  14. Ah ! que les gens excessifs sont fatigants !
    (Le Maître de Santiago, p.107, Livre de Poche n°1172)
     
  15. [...] un âge vient où il vous semble que les hommes n'existent que pour être un objet de charité. S'il n'y avait pas la charité, je les oublierais volontiers, autant que je désire d'être oublié d'eux.
    (Le Maître de Santiago, p.120, Livre de Poche n°1172)
     
  16. [...] le parfait mépris souhaite d'être méprisé par ce qu'il méprise, pour s'y trouver justifié.
    (Le Maître de Santiago, p.121, Livre de Poche n°1172)
     
  17. La générosité, c'est toujours le sacrifice de soi ; il en est l'essence.
    (Le Maître de Santiago, p.136, Livre de Poche n°1172)
     
  18. [...] tant de gens affligés du dérangement amoureux ont la manie de se croire objet d'admiration et d'envie pour l'univers entier.
    (La Reine Morte, p.16, Livre de Poche n°289)
     
  19. On croit mourir de dépit et de rage, et rien ne passe comme une insulte.
    (La Reine Morte, p.22, Livre de Poche n°289)
     
  20. La pire colère d'un père contre son fils est plus tendre que le plus tendre amour d'un fils pour son père.
    (La Reine Morte, p.22, Livre de Poche n°289)
     
  21. On dit toujours que c'est d'un ver que sort le papillon ; chez l'homme, c'est le papillon qui devient un ver.
    (La Reine Morte, p.24, Livre de Poche n°289)
     
  22. On peut avoir de l'indulgence pour la médiocrité qu'on pressent chez un enfant. Non pour celle qui s'étale dans un homme.
    (La Reine Morte, p.26, Livre de Poche n°289)
     
  23. À force d'être anxieuse sans que rien arrive, le jour où la foudre tombe on se trouve presque calme.
    (La Reine Morte, p.40, Livre de Poche n°289)
     
  24. Lorsqu'on doute si un inconnu est dangereux ou non, il n'y a qu'à le regarder sourire : son sourire est une indication, quand il n'est pas une certitude.
    (La Reine Morte, p.45, Livre de Poche n°289)
     
  25. Vous êtes pédagogue et moralisateur : vous n'êtes pas fait pour le simple ni pour le vrai.
    (La Reine Morte, p.55, Livre de Poche n°289)
     
  26. [...] se plaindre est un des moyens d'obtenir. La pitié est d'un magnifique rapport.
    (La Reine Morte, p.58, Livre de Poche n°289)
     
  27. Une menace, une promesse, une insolence, une courtoisie : cette balance est celle des affaires.
    (La Reine Morte, p.59, Livre de Poche n°289)
     
  28. Il y a deux sortes de conseillers. Ceux qui n'ont pas d'opinion personnelle, et s'ingénient à prendre notre point de vue et à le soutenir, par courtisanerie. Et ceux qui ont une opinion personnelle, à quoi ils se tiennent, dont nous n'écoutons l'exposé qu'avec humeur, et faisant ensuite à notre tête. C'est dire que ces deux sortes de conseillers sont également inutiles.
    (La Reine Morte, p.61, Livre de Poche n°289)
     
  29. C'est pourtant la plus grande preuve de force, qu'accepter d'être dédaigné, sachant qu'on ne le mérite pas.
    (La Reine Morte, p.68, Livre de Poche n°289)
     
  30. Ce qui est effrayant dans la mort de l'être cher, ce n'est pas sa mort, c'est comme on en est consolé.
    (La Reine Morte, p.70, Livre de Poche n°289)
     
  31. La tragédie des actes. Un acte n'est rien sur le moment. C'est un objet que vous jetez à la rivière. Mais il suit le cours de la rivière, il est encore là, au loin, toujours là ; il traverse des pays et des pays ; on le retrouve quand on n'y pensait plus, et où on l'attendait le moins. Est-ce juste, cette existence interminable des actes ? Je pense que non. Mais cela est.
    (La Reine Morte, p.71, Livre de Poche n°289)
     
  32. Il est parfois moins admirable d'user de son pouvoir, que de se retenir d'en user.
    (La Reine Morte, p.84, Livre de Poche n°289)
     
  33. Oh ! ne croyez pas qu'il soit amer de se désaffectionner. Au contraire, vous ne savez pas comme c'est bon, de sentir qu'on n'aime plus. Je ne sais ce qui est le meilleur : se détacher, ou qu'on se détache de vous.
    (La Reine Morte, p.87, Livre de Poche n°289)
     
  34. Quand on veut convaincre, et qu'on a dépassé le point où c'était encore possible, tout ce qu'on dit de surcroît ne fait que vous rendre suspect et endurcir l'être qu'on veut convaincre.
    (La Reine Morte, p.111, Livre de Poche n°289)
     
  35. [...] la gloire des grands hommes est comme les ombres : elle s'allonge avec leur couchant.
    (La Reine Morte, p.117, Livre de Poche n°289)
     
  36. Quand on vieillit, les colères deviennent des tristesses.
    (La Reine Morte, p.131, Livre de Poche n°289)
     
  37. Toutes les femmes [...] tournent avec obstination autour de ce qui doit les brûler.
    (La Reine Morte, p.153, Livre de Poche n°289)
     
  38. Un remords vaut mieux qu'une hésitation qui se prolonge.
    (La Reine Morte, p.156, Livre de Poche n°289)
     
  39. Ça pèse, les sympathies qu'on reçoit. Et ça prend du temps. Plus que les haines.
    (Fils de personne, p.25, Folio n°461)
     
  40. Pourquoi est-ce toujours triste, en définitive, d'aimer quelqu'un ?
    (Fils de personne, p.35, Folio n°461)
     
  41. On s'adapte à tout, à l'inconfort, au froid, à la continence, au risque quotidien ; mais non à l'ignorance du sort de ce qu'on aime.
    (Fils de personne, p.38, Folio n°461)
     
  42. Il n'y a de sacrifices valables que ceux sur lesquels on se tait.
    (Fils de personne, p.42, Folio n°461)
     
  43. Je comprends ce que j'aime, et ne comprends pas ce que je n'aime pas. Et, comme j'aime peu, au bout du compte je ne comprends pas grand'chose. Les années passent, et cependant, touchant les âmes, je vais toujours de ténèbres en ténèbres. Il m'arrive de faire sur elles d'étonnantes et enfantines erreurs.
    (Fils de personne, p.61, Folio n°461)
     
  44. Les gens qui sont déçus méritent toujours de l'être.
    (Fils de personne, p.70, Folio n°461)
     
  45. Être malheureux, c'est se croire malheureux.
    (Fils de personne, p.71, Folio n°461)
     
  46. La mémoire [...] est l'intelligence des sots.
    (Fils de personne, p.86, Folio n°461)
     
  47. [...] lorsqu'on a rien à dire aux êtres, la plaisanterie occupe et déguise l'indifférence.
    (Fils de personne, p.105, Folio n°461)
     
  48. Le monde est divisé en deux catégories de personnes. Celles qui acceptent de se gêner pour les autres. Et celle qui s'y refusent.
    (Un incompris, p.186, Folio n°461)
     
  49. [...] tout amour est une servitude.
    (Un incompris, p.187, Folio n°461)
     
  50. PIERRE : Moi, il m'arrive quelquefois, quand j'attends une femme, d'être content qu'elle soit en retard, parce que, pendant le temps de l'attente, j'ai cru qu'elle était perdue pour moi...
    BRUNO : Et tu as mesuré mieux comme elle t'était chère ?
    PIERRE : Non. Et j'ai mesuré mieux comme il me serait indifférent de la perdre.

    (Un incompris, p.192, Folio n°461)
     
  51. Mais si le propre de l'amour est de supporter de ce qu'on aime toutes les avanies, alors l'amour ne vaut pas cher, et ne mérite guère l'estime.
    (Un incompris, p.204, Folio n°461)
     
  52. [...] il est connu que certaines gens nous comblent de marques d'amitié, sans parvenir à gagner la nôtre.
    (Malatesta, p.25, Livre de Poche n°2256)
     
  53. Je ne fais pas grand cas de la culture de quelqu'un qui ne respecte pas la culture chez les autres.
    (Malatesta, p.26, Livre de Poche n°2256)
     
  54. Les révolutions font perdre beaucoup de temps.
    (Malatesta, p.28, Livre de Poche n°2256)
     
  55. Mon âme me fait mal...
    (Malatesta, p.40, Livre de Poche n°2256)
     
  56. L'esprit n'est pas fait pour entraver, mais pour libérer.
    (Malatesta, p.42, Livre de Poche n°2256)
     
  57. Ce qui importe, ce n'est pas ce qui fut, c'est ce qu'on croit qui fut. Un moment vient où tout est vérité.
    (Malatesta, p.44, Livre de Poche n°2256)
     
  58. Qu'est-ce qu'un homme qui n'est pas un complice ? Un poids mort, une larve, un néant...
    (Malatesta, p.45, Livre de Poche n°2256)
     
  59. Plus de difficulté, plus de gloire. En outre, ce qu'on estime difficile se découvre souvent facile, parce qu'on y a réfléchi mûrement, alors qu'on ne réfléchit pas à ce qu'on croit facile, de sorte qu'on y bute.
    (Malatesta, p.47, Livre de Poche n°2256)
     
  60. Et si vous n'êtes pas prêt à tuer ce que vous prétendez haïr, ne dites pas que vous haïssez : vous prostituez ce mot.
    (Malatesta, p.49, Livre de Poche n°2256)
     
  61. Laisse-moi mes folies. Une petite flamme de folie, si on savait comme la vie s'en éclaire !
    (Malatesta, p.52, Livre de Poche n°2256)
     
  62. Une vengeance trop prompte n'est plus une vengeance ; c'est une riposte.
    (Malatesta, p.54, Livre de Poche n°2256)
     
  63. Vivent mes ennemis ! Eux du moins ne peuvent pas me trahir.
    (Malatesta, p.56, Livre de Poche n°2256)
     
  64. Il vaut mieux passer la nuit avec la colère qu'avec le repentir.
    (Malatesta, p.64, Livre de Poche n°2256)
     
  65. Et d'abord, quiconque accepte de juger son semblable se condamne lui-même. Car il sait bien qu'il est toujours aussi coupable que celui qu'il juge.
    (Malatesta, p.70, Livre de Poche n°2256)
     
  66. Si je pouvais changer un peu de contemporains !
    (Malatesta, p.82, Livre de Poche n°2256)
     
  67. Il ne faut pas plaisanter des dangers : cela les excite.
    (Malatesta, p.96, Livre de Poche n°2256)
     
  68. Les événements s'usent. J'attends le temps où l'époque présente apparaîtra ridicule.
    (Malatesta, p.99, Livre de Poche n°2256)
     
  69. Je n'ai jamais vu d'enthousiasme que pour des causes bêtes. [...] L'enthousiasme est un des dragons qui dévorent une société.
    (Malatesta, p.102, Livre de Poche n°2256)
     
  70. Il arrive un âge où nos déceptions elles-mêmes ne nous sont plus qu'un spectacle.
    (Malatesta, p.104, Livre de Poche n°2256)
     
  71. Il n'y a pas de grande destinée sans un peu de mélancolie.
    (Malatesta, p.106, Livre de Poche n°2256)
     
  72. [...] lorsqu'on débuche ensemble un lion et une lionne, il faut toujours tuer la lionne la première. Parce que la lionne, si le lion est tué, vous attaque, tandis que le lion, si la lionne est tuée, s'enfuit.
    (Malatesta, p.121, Livre de Poche n°2256)
     
  73. LE PAPE : Je vois que vous le connaissez bien.
    ISOTTA : Un homme se mesure en une nuit.

    (Malatesta, p.123, Livre de Poche n°2256)
     
  74. Ce qui me dégoûte dans la haine, c'est sa grossièreté : elle accueille n'importe quel bruit, se nourrit de tout, sans examen, sans discernement. Comme elle est bête et rend bête ! Un grand esprit qui hait devient aussi stupide qu'un bouvier.
    (Malatesta, p.124, Livre de Poche n°2256)
     
  75. [...] c'est la bêtise qui est la grande punition du péché d'Adam.
    (Malatesta, p.127, Livre de Poche n°2256)
     
  76. Mon Dieu ! comme les relations avec les êtres sont difficiles ! Toute notre vie se passe à ne pas satisfaire les gens.
    (Malatesta, p.131, Livre de Poche n°2256)
     
  77. Il y en a qui dirait : " Il a cinquante et un ans. C'est trop tard. " Trop tard ? Est-il si tôt trop tard ?
    (Malatesta, p.137, Livre de Poche n°2256)
     
  78. Oui, je l'affirme, il vaut mieux ne pas vivre, que vivre emprisonné et empoisonné par des devoirs de gratitude.
    (Malatesta, p.145, Livre de Poche n°2256)
     
  79. L'hiver est un printemps qui s'ignore.
    (Malatesta, p.150, Livre de Poche n°2256)
     
  80. Les pires ennemis d'un homme, ce sont ses compatriotes.
    (Malatesta, p.152, Livre de Poche n°2256)
     
  81. Je me sens plus à mon aise lorsqu'on m'insulte que lorsqu'on me loue.
    (Malatesta, p.152, Livre de Poche n°2256)
     
  82. Mon Dieu ! donnez-moi l'insouciance !
    (Malatesta, p.163, Livre de Poche n°2256)
     
  83. C'est vrai : le seul contrepoids à la méchanceté de l'homme est sans doute sa lâcheté.
    (Malatesta, p.169, Livre de Poche n°2256)
     
  84. Un homme ne peut supporter une femme qui souffre, à moins qu'il ne la console par le lit.
    (Demain il fera jour, p.14, Gallimard nrf)
     
  85. Une vie peut être comblée et surmenée, mais le temps est extensible à l'infini pour y faire entrer quelqu'un qu'on aime.
    (Demain il fera jour, p.22, Gallimard nrf)
     
  86. Combien il est difficile de faire comprendre aux êtres qu'ils ne sont rien pour vous !
    (Demain il fera jour, p.25, Gallimard nrf)
     
  87. Après vingt ans d'intimité, on peut se trouver moins unis que si on ne s'était vus qu'une fois. La présence quotidienne, la confiance, les soucis partagés ne créent rien ; mieux, il arrive qu'ils séparent. L'habitude sépare.
    (Demain il fera jour, p.28, Gallimard nrf)
     
  88. Ce qui dure, c'est l'indifférence. Rien ne tient mieux à l'arbre qu'une branche morte.
    (Demain il fera jour, p.29, Gallimard nrf)
     
  89. La plupart des hommes recèlent en eux-mêmes leur propre caricature. Et cette caricature ressort un jour, à l'improviste, sous le coup de l'événement.
    (Demain il fera jour, p.38, Gallimard nrf)
     
  90. Toujours, quand l'affection commence, le drame commence.
    (Demain il fera jour, p.54, Gallimard nrf)
     
  91. " Ne pas mentir " : c'est une défense qu'on ne fait qu'aux enfants. On ne demande jamais aux adultes de ne pas mentir.
    (Demain il fera jour, p.60, Gallimard nrf)
     
  92. Insulter fait partie du génie de l'adolescence.
    (Demain il fera jour, p.79, Gallimard nrf)
     
  93. Quelle maladie que l'amour !
    (Demain il fera jour, p.99, Gallimard nrf)
     
  94. On ne peut jamais se flatter d'avoir trouvé le dernier mot d'un symbole.
    (Pasiphaé (préface), p.148, Gallimard nrf)
     
  95. [...] il vaut mieux n'aimer pas, qu'aimer en s'aveuglant sur ce qu'on aime.
    (Pasiphaé (préface), p.157, Gallimard nrf)
     
  96. Heureuse ou malheureuse, innocente ou coupable, je suis ce que je suis, et ne veux être rien d'autre.
    (Pasiphaér, p.191, Gallimard nrf)
     
  97. Comme on respire mieux, quand on ne fait qu'obéir ! Comme la vie soudain devient facile ! Croyez-en un vieux soldat.
    (Port-Royal, p.28, Livre de Poche n°553)
     
  98. La religion n'a pas été établie pour bien chanter, mais pour bien mourir à soi-même.
    (Port-Royal, p.47, Livre de Poche n°553)
     
  99. On s'attache à de certaines choses sous prétexte de dévotion, alors que la dévotion consiste en un dénuement de tout : Dieu ne nous emplit qu'autant que nous sommes vides.
    (Port-Royal, p.62, Livre de Poche n°553)
     
  100. Apprendre tout d'un coup que l'on compte si peu...
    (Port-Royal, p.63, Livre de Poche n°553)
     
  101. Il y en a qui portent leur crainte. D'autres qui la traînent.
    (Port-Royal, p.71, Livre de Poche n°553)
     
  102. Tout le temps n'est rien, ni ce qui se passe. Il n'y a de réel que l'éternité.
    (Port-Royal, p.72, Livre de Poche n°553)
     
  103. Qui donc sait ce que c'est que l'angoisse, et a jamais fait quoi que ce soit pour la calmer chez son prochain ?
    (Port-Royal, p.76, Livre de Poche n°553)
     
  104. L'Église a plus maintenu ses vérités par ses souffrances, que par ses vérités mêmes.
    (Port-Royal, p.80, Livre de Poche n°553)
     
  105. Mais, s'il y a de l'honneur à souffrir, il y a autant d'honneur à accepter de ne souffrir pas.
    (Port-Royal, p.88, Livre de Poche n°553)
     
  106. L'art de vivre avec son prochain ne s'apprend pas dans les nuages, ni dans les prières.
    (Port-Royal, p.115, Livre de Poche n°553)
     
  107. Le diable lui aussi a ses martyrs.
    (Port-Royal, p.125, Livre de Poche n°553)
     
  108. Il ne faut à aucun prix qu'un être, par sa trahison, nous décourage d'avoir plus jamais confiance en d'autres êtres. Il aurait trop gagné, s'il avait tué en nous la confiance faite à notre prochain.
    (Port-Royal, p.143, Livre de Poche n°553)
     
  109. Tout écrivain observateur du coeur humain, et qui a le courage - toujours puni - de reproduire sans omission prudente ce qu'il y voit, sert la vérité humaine.
    (La ville dont le prince est un enfant (Préface), p.11, Folio n°293)
     
  110. Il n'y a rien de plus émouvant au monde que de parler avec gravité à un enfant.
    (La ville dont le prince est un enfant, p.22, Folio n°293)
     
  111. À quoi ça sert, les parents ? Ah oui ! ça sert à ce qu'on leur mente.
    (La ville dont le prince est un enfant, p.27, Folio n°293)
     
  112. Des circonstances se présentent quelquefois où nous devons accepter de bon coeur le risque d'être trompés.
    (La ville dont le prince est un enfant, p.45, Folio n°293)
     
  113. [...] je suis comme les médecins et comme les avocats : je ne crois jamais qu'on me dit toute la vérité.
    (La ville dont le prince est un enfant, p.127, Folio n°293)
     
  114. Il n'y a qu'une chose qui compte en ce monde : l'affection qu'on a pour un être ; pas celle qu'il vous porte, celle qu'on a.
    (La ville dont le prince est un enfant, p.149, Folio n°293)
     
  115. Un homme à qui le pouvoir monte à la tête est toujours ridicule.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.25, Folio n°613)
     
  116. [...] le mépris est le plus impitoyable des sentiments.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.32, Folio n°613)
     
  117. Que serait-ce qu'être fidèle si on n'était fidèle qu'à ceux qui vous aiment ?
    (Le Cardinal d'Espagne, p.34, Folio n°613)
     
  118. Je ne souffre pas des hommes qui m'insultent ; je souffre des hommes qui m'indignent.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.40, Folio n°613)
     
  119. On se tire toujours de l'inextricable. [...] Bien des choses qui paraissaient de grands problèmes n'en sont plus quand on a le nez dessus.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.44, Folio n°613)
     
  120. Car il n'y a pas le pouvoir, il y a l'abus de pouvoir, rien d'autre.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.45, Folio n°613)
     
  121. Il n'y a rien de plus drôle que quelqu'un qui n'est pas fait pour l'insolence et qui s'efforce d'être insolent, afin de se mettre au ton d'un insolent-né, dont il souffre.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.47, Folio n°613)
     
  122. Il faut toujours tout remettre au lendemain. Les trois quarts des choses s'arrangent d'elles-mêmes.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.58, Folio n°613)
     
  123. Les petites gens se prennent avec de l'ostentation.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.66, Folio n°613)
     
  124. La plupart des bonheurs doivent être attentivement surveillés.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.70, Folio n°613)
     
  125. Mon Dieu, faites-moi la grâce que je fasse toute ma vie ma volonté et non la vôtre.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.77, Folio n°613)
     
  126. Il est facile d'être pur quand on n'agit pas, et qu'on ne voit personne.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.83, Folio n°613)
     
  127. Il y a toujours des raisons d'être fou, et ces raisons sont toujours respectables.
    (Le Cardinal d'Espagne, p.98, Folio n°613)
     
  128. Car il n'y a pas de problème plus essentiel pour un homme que celui de décider si ses actes ont un sens ou n'en ont pas.
    (Le Cardinal d'Espagne (Postface), p.130, Folio n°613)