Maxime Chattam
1976
  1. On a souvent dit que vieillir c'est perdre sa dignité et mourir la retrouver ; c'est probablement vrai mais à condition que quelqu'un passe par là pour remettre le corps dans une attitude un peu plus digne, car la mort a ceci d'étrange qu'elle se plaît à frapper aux instants les plus inattendus.
    (L'âme du mal, p.95, Michel Lafon, 2002)
     
  2. [...] la première des qualités d'un tueur, l'art du caméléon, de s'adapter sans faire de vagues.
    (L'âme du mal, p.196, Michel Lafon, 2002)
     
  3. On ne peut lutter contre ce qui ne meurt pas.
    (L'âme du mal, p.197, Michel Lafon, 2002)
     
  4. [Je ne veux pas finir] dans un hôpital. À gueuler comme tout le monde, à pisser le sang, en sentant la panique monter alors que tu perçois la mort imminente. Entouré de gens dévoués certes, mais qui n'en restent pas moins des professionnels pour qui ta mort ne sera qu'une de plus dans le Grand Anonymat. Je veux une mort personnelle, égocentrique tu vois. Un truc vraiment centré sur ma petite personne, avec des gens qui prendraient conscience avec moi que c'est fini, que je m'en vais. Je veux pas d'une mort professionnelle comme on en fait aujourd'hui, ça dédramatise tellement tout.
    (L'âme du mal, p.281, Michel Lafon, 2002)
     
  5. Cette heure de la nuit [trois heures du matin] où la fatigue fige le monde autour de soi, où l'absence de vie donne à la nuit tous les droits sur l'homme, surtout celui de s'inquiéter.
    (L'âme du mal, p.315, Michel Lafon, 2002)
     
  6. Le sommeil est peut-être le seul sanctuaire de quiétude dont dispose l'homme, se dit-il.
    (L'âme du mal, p.430, Michel Lafon, 2002)
     
  7. [...] la machine à voyager dans le temps existe. C'est la magie.
    Et la magie existe bien. Dans les mots.

    (Le sang du temps (Préface), p.9, Michel Lafon, 2005)
     
  8. La paranoïa est un virus qu'il suffit de transmettre dans les bonnes circonstances pour qu'il se développe tout seul.
    (Le sang du temps, p.23, Michel Lafon, 2005)
     
  9. Le désert c'était l'infini mis à la portée des hommes.
    (Le sang du temps, p.132, Michel Lafon, 2005)
     
  10. C'est ça vieillir, ma chère, c'est oublier, ou confondre. Ou ne plus avoir la force d'aller loin dans les efforts de la mémoire. Alors on rabâche ce qu'il nous reste.
    (Le sang du temps, p.153, Michel Lafon, 2005)
     
  11. - Tous les êtres du monde ne sont pas forcément gris [...]
    - Ce n'est pas ce que j'ai dit. Nous n'avons aucune couleur, nous prenons celle de nos pensées, de nos actions. Et celles-ci sont aussi changeantes et diversifiées que la palette du peintre.

    (Le sang du temps, p.228, Michel Lafon, 2005)
     
  12. Le mal est-il une affection que nous contractons du fait de notre vécu, semblable à une maladie de l'âme, d'une certaine manière similaire à la mélancolie, ou bien est-il cette force mystérieuse qui habite nos cellules dès les premières étincelles de notre création ? Deux visions distinctes de l'essence maléfique. Voilà ce qu'est la fêlure du mal. Un débat éternel sur l'existence du bien et du mal, ou sur la nature incolore et caméléonesque de l'homme.
    (Le sang du temps, p.230, Michel Lafon, 2005)
     
  13. Par expérience, je dis que le mal est autant une essence dans le cosmos qu'une fièvre dans notre société.
    (Le sang du temps, p.231, Michel Lafon, 2005)