Cees Nooteboom
1933
  1. Je ne suis guère sensible à la technique, cette extension progressive du corps humain aux conséquences imprévisibles, et il me semble que pour en faire ses délices, il faut être déjà soi-même un peu en aluminium et en plastique, et ne plus tellement croire au libre arbitre.
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.21, Folio n°3392)
     
  2. Car voilà une chose que la vie m'a apprise : quand une femme s'est donné un but, des forces sont mises en jeu contre lesquelles les hommes, avec toute leur prétendue volonté, ne peuvent rien tenter.
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.32, Folio n°3392)
     
  3. [Il est question de l'enseignement -GGJ]
    Une bonne vingtaine de personnes assises, une seule debout, et le savoir de cet individu isolé dans sa verticalité doit pénétrer dans le cerveau encore vierge des autres.

    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.50, Folio n°3392)
     
  4. Le lieu naturel du chagrin, ce sont les lignes du visage, pas la mémoire.
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.58, Folio n°3392)
     
  5. [...] la conversation consiste essentiellement en choses qu'on ne dit pas.
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.66, Folio n°3392)
     
  6. Platon [a dit]  : " L'amour est dans l'amant, non dans l'aimé. "
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.66, Folio n°3392)
     
  7. Rien n'est plus mince que le souvenir de la volupté : dès que celle-ci n'existe plus qu'en pensée, elle se change en son contraire, l'absence de volupté, et devient donc impensable.
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.68, Folio n°3392)
     
  8. Il n'est pas drôle de rendre les gens adultes, surtout quand ils n'ont pas encore perdu leur éclat. Mais il y a longtemps que j'ai cessé d'enseigner.
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.85, Folio n°3392)
     
  9. Quand on ne sait pas où on va, la vitesse du déplacement ne compte plus.
    (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.101, Folio n°3392)
     
  10. La victoire n'est rien, mon garçon, la victoire ne laisse pas de traces, c'est un assouvissement passager. La vie, c'est la défaite.
    (Le chant de l'être et du paraître, trad. Philippe Noble et Anne Wyvekens, p.28, Folio n°3409)
     
  11. [Un écrivain néerlandais a dit] qu'en choisissant une femme, un homme révèle son attitude dans le monde [...].
    (Le chant de l'être et du paraître, trad. Philippe Noble et Anne Wyvekens, p.57, Folio n°3409)
     
  12. [...] je me garde de philosopher sur ce que je fais, j'estime que la philosophie doit se trouver dans ce que je fais.
    (Le chant de l'être et du paraître, trad. Philippe Noble et Anne Wyvekens, p.66, Folio n°3409)
     
  13. Dès que les poètes se mettent à parler de guerre et d'argent, mieux vaut se mettre à carreau !
    (Mokusei !, trad. Philippe Noble, p.19, Folio n°3410)
     
  14. C'était loin et pourtant c'était hier. Il n'existe pas de forme verbale qui corresponde à ce genre d'indication dans le temps. Le souvenir est ballotté sans cesse entre le parfait et l'imparfait, de même que la mémoire, pour peu qu'on lui laisse libre cours, préfère le plus souvent le chaos au tableau chronologique.
    (Mokusei !, trad. Philippe Noble, p.37, Folio n°3410)
     
  15. Quand on a pris la décision de se plaire quelque part, on y réussit généralement.
    (Mokusei !, trad. Philippe Noble, p.38, Folio n°3410)
     
  16. Un grand amour, cette chose inexprimable, empoisonnée de banalité, commençait probablement avec le désir d'en vivre un.
    (Mokusei !, trad. Philippe Noble, p.51, Folio n°3410)
     
  17. [...] entre gens de même langue, le langage gâchait beaucoup de choses, parce qu'avec la parole [...] commençait toujours le mensonge.
    (Mokusei !, trad. Philippe Noble, p.60, Folio n°3410)