John Donne
1572-1631
  1. À espérer, à conspirer sa propre mort tout vivant est contraint. Non par la nature seule, qui le parfait, mais par l'art de l'éducation, qui la parfont.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.7, Allia, 2011)
     
  2. Être fantasque est chez l'homme jeune un débordement calculé, une folie de ruse; chez le vieil homme, dont les sens ont fané, ce devient naturel, donc plus parfait et plein.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.12, Allia, 2011)
     
  3. Dans les épreuves et le malheur, la mort est le refuge choisi des lâches.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.18, Allia, 2011)
     
  4. Vraiment, cette vie est une tempête, une bataille, et qui ose mourir pour échapper à leurs angoisses me semble aussi vaillant que celui qui ose se pendre de peur d'être envoyé au front.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.19, Allia, 2011)
     
  5. Être et paraître vertueux, c'est tout un, en effet. Qui n'a aucune vertu ne peut en simuler aucune.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.22, Allia, 2011)
     
  6. Qu'il rie donc. Ainsi saura-t-on qu'il est homme, parce qu'il sait rire; qu'il est sage, parce qu'il sait de quoi rire; et qu'il est brave, parce qu'il ose rire.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.26, Allia, 2011)
     
  7. Aucune vanité ne me porte autant sur les nerfs que ces gâteux qui vitupèrent notre époque pour mettre aux nues la leur.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.28, Allia, 2011)
     
  8. Nullos esse Deos, inane cœlum/ Affirmat Selius, probatque, quod se / Factum, dum negat haec, videt beatum.
    Marial, Épigrammes, IV, 21. «Il n'est aucun dieu, le ciel est vide / Affirme Selius, et il le prouve par ce / Qu'il se voit prospérer tout en niant ces choses.»

    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.31, Allia, 2011)
     
  9. Enfin, c'est entre désespoir et lâcheté que la vaillance voit le jour, et la désunion des extrêmes accouche de toutes les vertus, tandis que les semblables n'enfantent rien sans miracle.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.33, Allia, 2011)
     
  10. [...] Les deux plus grands pouvoirs du monde, le diable et le prince [...].
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.52, Allia, 2011)
     
  11. Que la vie soit une mer, alors notre raison, nos passions mêmes, soufflent assez pour nous porter où nous voudrons ; mais l'éloquence est une tempête, un ouragan qui nous déroute.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.53, Allia, 2011)
     
  12. [...] Tout patient voit un adoucissement dans tout passage d'un mal à l'autre.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.62, Allia, 2011)
     
  13. [Les puritains] Une imagination zélée leur dit qu'il est de leur devoir de prêcher tant que l'auditoire n'est pas sorti de son sommeil.
    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.64, Allia, 2011)
     
  14. Pourquoi ne peut-on prendre au sérieux les politiciens?
    [...] Ou les affaires dans lesquelles sont versés ces hommes sont-elles si hasardeuses et si sujettes à d'impondérables revers qu'ils en sont réduits à parler de façon équivoque, oraculaire, insinuante, générale (donc évasive), dans le langage des faiseurs d'almanachs quand ils annoncent le temps?

    (Paradoxes et problèmes, trad. Pierre Alferi, p.65, Allia, 2011)