François Andrieux
1759-1833
  1. [...] Une vertu sévère,
    Un esprit droit, un coeur noble et sincère,
    Sur tout ce sexe ont bien peu de pouvoir :
    C'est par des riens qu'il se laisse émouvoir.

    (Anaximandre, sc. 1 (Anaximandre), 1782)
     
  2. De la beauté tel est l'heureux pouvoir ;
    Elle séduit souvent sans le savoir.
    D'amants cachés une foule l'adore ;
    Simple et modeste elle seule l'ignore.

    (Anaximandre, sc. 11 (Anaximandre), 1782)
     
  3. [...] Un savoir admirable
    Et des vertus ne rendent point aimable.

    (Anaximandre, sc. 12. (Phrosine), 1782)
     
  4. Pour un amant [...]
    Dissimuler est un effort extrême :
    Presque toujours il se trahit lui-même.

    (Anaximandre, sc. 5 (Phrosine), 1782)
     
  5. La curiosité, quand par elle on commence,
    Conduit beaucoup plus loin quelquefois qu'on ne pense.

    (La suite du Menteur, acte 2, sc. 1 (Lise), 1808)
     
  6. [...] Pour être jaloux par air ou par dépit,
    Il ne faut point d'amour, l'amour-propre suffit.

    (La suite du Menteur, acte 2, sc. 1 (Mélisse), 1808)
     
  7. Pour une femme aimable, au printemps de son âge,
    C'est un bail assez long que deux ans de veuvage.

    (La suite du Menteur, acte 2, sc. 1 (Lise), 1808)
     
  8. Mais c'est peu de donner, si l'on ne sait offrir.
    Un premier don oblige un homme de mérite ;
    Le second l'importune, et le reste l'irrite.

    (La suite du Menteur, acte 2, sc. 4 (Mélisse), 1808)
     
  9. C'est bien fait de gronder, quand soi-même on a tort.
    De peur d'être accusé on accuse d'abord.

    (La suite du Menteur, acte 2, sc. 5. (Ariste), 1808)
     
  10. O mon sexe ! jamais ne te guériras-tu
    D'un malheureux penchant pour le dernier venu.

    (La suite du Menteur, acte 2, sc. 7 (Lise), 1808)
     
  11. [...] On reçoit des bienfaits
    Dont il est malaisé de s'acquitter jamais.

    (La suite du Menteur, acte 3, sc. 5 (Cléandre), 1808)
     
  12. On s'attache toujours par ses propres bienfaits.
    (La suite du Menteur, acte 4, sc. 3 (Dorante), 1808)
     
  13. Entre frères, il faut se secourir un peu.
    (La suite du Menteur, acte 4, sc. 6 (Dorante), 1808)
     
  14. [...] Souviens-toi
    Que l'hymen, sans retour, engage notre foi ;
    Avant de se lier, il faut se bien connaître,
    Et ne point s'imposer des repentirs peut-être.

    (La suite du Menteur, acte 5, sc. 1 (Cléandre), 1808)
     
  15. Dans un coeur généreux l'honneur ne peut se taire.
    (La suite du Menteur, acte 5, sc. 7 (Dorante), 1808)
     
  16. Qui mentit, mentira tout le temps de sa vie.
    (La suite du Menteur, acte 5, sc. 8 (Cliton), 1808)
     
  17. D'un auteur débutant la tâche est difficile.
    Sous ses pas le théâtre est glissant et mobile.

    (La suite du Menteur, Prologue (L'Auteur), 1808)
     
  18. La bonne comédie est celle qui fait rire.
    (La suite du Menteur, prologue (Le Semainier), 1808)
     
  19. Il en coûte bien cher pour mourir à Paris.
    (Les Étourdis, acte 1, sc. 2 (Daiglemont), 1795)
     
  20. [...] Les jolis garçons ont des droits sur les veuves.
    (Les Étourdis, acte 1, sc. 5 (Deschamps), 1787)
     
  21. Quand on perd un amant, on se pourvoit d'un autre.
    (Les Étourdis, acte 1, sc. 9. (L'Hôtesse), 1787)
     
  22. Mais on gagne toujours quelque chose à bien faire.
    (Les Étourdis, acte 2, sc. 7 (Deschamps), 1787)
     
  23. Aux travers de l'esprit aisément on fait grâce ;
    Mais les fautes du coeur jamais on ne les passe.

    (Les Étourdis, acte 3, sc. 13 (M. Daiglemont), 1787)
     
  24. [...] La raison exige
    Que jeunesse à la fin se passe et se corrige.

    (Les Étourdis, acte 3, sc. 14 (Daiglemont), 1787)
     
  25. Est-il rien si léger que l'esprit d'une fille ?
    (Les Étourdis, acte 3, sc. 2 (M. Daiglemont), 1787)
     
  26. De la gloire d'autrui ce qu'on pourrait ôter,
    À la sienne jamais on ne peut l'ajouter.
    C'est vainement qu'on y travaille.

    (Molière avec ses Amis, sc. 11 (Chapelle), 1804)
     
  27. Les méchants et les envieux,
    Du bonheur qu'ils n'ont pas éternels adversaires,
    Pour nuire, pour brouiller, font toujours de leur mieux.

    (Molière avec ses amis, sc. 13 (Isabelle), 1804)
     
  28. Ah ! chose qu'on projette est loin d'être accomplie.
    (Molière avec ses Amis, sc. 17 (Molière), 1804)
     
  29. L'amour fait d'un grand homme un homme comme nous.
    (Molière avec ses Amis, sc. 3 (Chapelle), 1804)
     
  30. [...] Il faut bien quelquefois
    [...]
    Habiller la raison en masque,
    Surtout quand on la veut faire entrer chez les rois.

    (Molière avec ses Amis, sc. 3 (Molière), 1804)
     
  31. Hélas ! est-ce une loi, sur notre pauvre terre,
    Que toujours deux voisins entre eux auront la guerre ?
    Que la soif d'envahir et d'étendre ses droits
    Tourmentera toujours les meuniers et les rois ?

    (Le meunier de Sans-Souci in Oeuvres choisies de Andrieux, p. 358, Ducrocq, 1878)