Bernard-Joseph Saurin
1706-1781
  1. Eh! qui peut pénétrer dans le coeur des humains?
    (Spartacus, acte 1, sc. 1 (Sunnon), 1760)
     
  2. Il faut tout bien peser au moment qu'on s'engage:
    Mais lorsqu'en un parti, Sunnon, l'on s'est jeté,
    Regarder en arrière est une lâcheté:
    On ne ne peut plus dès-lors l'abandonner sans blâme;
    Qui le quitte est léger, qui le trahit infâme.

    (Spartacus, acte 1, sc. 1 (Noricus), 1760)
     
  3. La vertu n'est souvent qu'un masque politique;
    Souvent d'un beau dehors l'ambitieux paré
    Cache l'ardent désir dont il est dévoré.

    (Spartacus, acte 1, sc. 1 (Sunnon), 1760)
     
  4. Les grands coeurs ne sont fais que pour aimer la gloire.
    (Spartacus, acte 1, sc. 2 (Spartacus), 1760)
     
  5. La guerre est une loi de sang et de rigueur.
    (Spartacus, acte 1, sc. 2 (Noricus), 1760)
     
  6. Tyrans! qui sait mourir brave votre pouvoir...
    (Spartacus, acte 1, sc. 3 (Albin), 1760)
     
  7. Un grand homme eut toujours des droits sur notre coeur,
    Soit qu'à notre faiblesse il offre un protecteur,
    Ou soit que la conquête illustre la victoire,
    Et qu'aimer un héros ce soit aimer la gloire.

    (Spartacus, acte 2, sc. 1 (Émilie), 1760)
     
  8. [...] On est bien près d'aimer ce qu'on admire !
    (Spartacus, acte 2, sc. 1. (Émilie), 1760)
     
  9. L'amour est mon tyran, mais il n'est pas mon maître.
    (Spartacus, acte 2, sc. 1. (Émilie), 1760)
     
  10. Le grand homme n'est pas l'homme exempt de faiblesse,
    C'est celui qui la dompte.

    (Spartacus, acte 2, sc. 2 (Émilie), 1760)
     
  11. Eh! que, pour secourir la triste humanité,
    Il est beau de montrer cette l'intrépidité!

    (Spartacus, acte 2, sc.1 (Émilie), 1760)
     
  12. La grandeur d'âme est rare, et la valeur commune.
    (Spartacus, acte 3, sc. 1 (Spartacus), 1760)
     
  13. L'indulgence affaiblit et perd la discipline...
    Trop de rigueur aussi quelquefois la ruine...

    (Spartacus, acte 3, sc. 2 (Spartacus), 1760)
     
  14. [...] Il faut les vaincre, et non pas les compter.
    (Spartacus, acte 3, sc. 3 (Spartacus), 1760)
     
  15. La force fonde, étend et maintient un empire.
    (Spartacus, acte 3, sc. 4 (Messala), 1760)
     
  16. [...] Les miracles sont faits
    Pour qui veut fermement la mort ou le succès.

    (Spartacus, acte 3, sc. 4 (Spartacus), 1760)
     
  17. La loi de l'univers, c'est: malheur au vaincu!
    (Spartacus, acte 3, sc. 4 (Messala), 1760)
     
  18. Ce pouvoir de l'amour, il le tient des mortels:
    C'est notre lâcheté qui dressa ses autels:
    Sous un nom révéré consacrant la mollesse,
    L'homme s'est fait un dieu de sa propre faiblesse...

    (Spartacus, acte 3, sc. 7 (Spartacus), 1760)
     
  19. O! combien sur un coeur l'amour a de pouvoir!
    (Spartacus, acte 3, sc. 7. (Spartacus), 1760)
     
  20. L'affront n'existe plus quand l'outrage est vengé.
    (Spartacus, acte 4, sc. 1 (Sunnon), 1760)
     
  21. L'affront n'existe plus quand l'outrage est vengé.
    (Spartacus, acte 4, sc. 1 (Sunnon), 1760)
     
  22. Un grand coeur rend justice à son ennemi même.
    (Spartacus, acte 4, sc. 3 (Crassus), 1760)
     
  23. Un noble désespoir enfante des miracles.
    (Spartacus, acte 4, sc. 3 (Crassus), 1760)
     
  24. L'espoir le mieux fondé souvent cache un revers.
    (Spartacus, acte 4, sc. 3 (Crassus), 1760)
     
  25. Du succès trop souvent la fortune dispose.
    (Spartacus, acte 4, sc. 3 (Spactacus), 1760)
     
  26. [...] Des grands périls les grands efforts sont nés.
    (Spartacus, acte 4, sc. 3 (Crassus), 1760)
     
  27. La victoire toujours ne suit pas la valeur:
    Du succès trop souvent la fortune dispose.

    (Spartacus, acte 4, sc. 3 (Spartacus), 1760)
     
  28. C'est louer plus que nous que louer notre amant.
    (Blanche et Guiscard, acte 1, sc. 1 (Blanche), 1763)
     
  29. Périsse le mortel, périsse le coeur bas
    Qui, portant dans ses mains le destin des États,
    Plein des vils sentiments que l'intérêt inspire,
    Immole à sa grandeur le salut d'un empire!

    (Blanche et Guiscard, acte 1, sc. 3 (Siffrédi), 1763)
     
  30. Qui rend un peuple heureux le voit toujours soumis.
    (Blanche et Guiscard, acte 2, sc. 2 (Guiscard), 1763)
     
  31. L'amour a peu de part à ces grands hyménées
    Dont la raison d'État fixe les destinées.

    (Blanche et Guiscard, acte 2, sc. 4 (Sifférdi), 1763)
     
  32. [...] Tel est des partis l'aveuglement fatal,
    Qu'au sien tout est vertu, qu'en l'autre tout est vice.

    (Blanche et Guiscard, acte 2, sc. 4 (Osmont), 1763)
     
  33. Plus le sort nous élève au-dessus du vulgaire,
    Plus il nous met en butte à ce juge sévère,
    Qui cherche nos défauts, et, sans respect des rangs,
    Console sa bassesse en médisant des grands.

    (Blanche et Guiscard, acte 3, sc. 2 (Siffrédi), 1763)
     
  34. Longtemps on aime encore en rougissant d'aimer.
    (Blanche et Guiscard, acte 3, sc. 4. (Blanche), 1763)
     
  35. L'amour est moins timide en un coeur magnanime.
    (Blanche et Guiscard, acte 4, sc. 2. (Laure), 1763)
     
  36. Eh! pourquoi l'homme libre a-t-il créé des rois,
    Si ce n'est pour défendre et protéger ses droits?

    (Blanche et Guiscard, acte 4, sc. 6 (Siffrédi), 1763)
     
  37. Les conseils du courroux sont toujours imprudents:
    Le repentir les suit.

    (Blanche et Guiscard, acte 4, sc. 7 (Siffrédi), 1763)
     
  38. [...] O que de malheureux
    Des passions des rois sont les tristes victimes!
    Que de sang innocent pour expier leurs crimes!

    (Blanche et Guiscard, acte 5, sc. 1 (Siffrédi), 1763)
     
  39. [...] Quelque fin qu'un grand coeur se propose,
    L'artifice peut-être est toujours criminel.
    Soyons justes et vrais, et laissons faire au ciel.

    (Blanche et Guiscard, acte 5, sc. 1. (Siffrédi), 1763)
     
  40. N'appelez point honneur cet enfant de l'orgueil,
    Éternel artisan de discorde et de deuil,
    Qui, toujours altéré de sang et de vengeance,
    N'est jamais assez grand pour pardonner l'offense;
    Qui superbe et farouche immole tout à soi,
    Et prend le préjugé, non la vertu pour loi:
    Le véritable honneur n'est que la vertu même.

    (Blanche et Guiscard, acte 5, sc. 2 (Siffrédi), 1763)
     
  41. Qu'une nuit paraît longue à la douleur qui veille!
    (Blanche et Guiscard, acte 5, sc. 5 (Blanche), 1763)
     
  42. La loi permet souvent ce que défend l'honneur.
    (Blanche et Guiscard, acte 5, sc. 6 (Blanche), 1763)
     
  43. Faut voir que le bonheur n'est pas dans l'opulence;
    Qu'en l'irritant sans cesse on éteint le désir;
    Et que souvent le riche a tout en abondance,
    Hors l'innocence et le plaisir.

    (l'Anglomane, sc. 11 (Éraste), 1772)
     
  44. Les amants sont flatteurs: il faut qu'on s'en défie.
    (l'Anglomane, sc. 15. (Damis), 1772)
     
  45. Le philosophe fuit la singularité.
    Il n'est jamais rien avec faste.
    Même en le condamnant, il suit l'ordre arrêté;
    Et, sans se distinguer, vêtu suivant l'usage,
    Croit la seule vertu l'uniforme du sage.

    (l'Anglomane, sc. 19 (Lisimon), 1772)
     
  46. Le moins sage est celui qui croit l'être le plus.
    (l'Anglomane, sc. 19 (Lisimon), 1772)
     
  47. L'amour ne sert d'excuse à rien:
    De notre caractère il emprunte le sien;
    Et, par de nobles traits se faisant reconnaître,
    Dans un coeur vertueux l'amour se plaît à l'être.

    (l'Anglomane, sc. 22 (Lisimon), 1772)
     
  48. Les philosophes sont des fous
    Que, malgré soi, quelquefois l'on admire.

    (l'Anglomane, sc. 25 (Bélise), 1772)
     
  49. On n'abandonne point son ami dans la peine.
    (Béverlei, acte 1, sc. 3 (Stukeli), 1768)
     
  50. De nous persécuter la fortune se lasse.
    (Béverlei, acte 1, sc. 3 (Stukeli), 1768)
     
  51. La médiocrité, mère du bon esprit,
    Vaut mieux que la richesse, hélas! qui nous égare.

    (Béverlei, acte 2, sc. 1 (Béverlei), 1768)
     
  52. [...] L'honneur rarement conduit à la richesse.
    (Béverlei, acte 2, sc. 2 (Béverlei), 1768)
     
  53. [...] La nécessité demande du courage.
    (Béverlei, acte 2, sc. 3 (Stukeli), 1768)
     
  54. On connaît à l'épreuve un ami véritable.
    (Béverlei, acte 2, sc. 7 (Béverlei), 1768)
     
  55. [...] Souvent l'ivresse et l'orgueil
    Égara le vainqueur et marqua son écueil.

    (Spartacus, acte 5, sc. 5 (Émilie), 1760)
     
  56. Maître de se venger, on pardonne aisément.
    (Spartacus, acte 5, sc. 5 (spartacus), 1760)