Paul Brulat
1866-1940
  1. Être triste, c'est presque toujours penser à soi.
    (Pensées, p.8, E. Figuière éd., 1919)
     
  2. Le coeur de l'homme est comme l'habit du pauvre ; c'est à l'endroit où il a été raccommodé qu'il est le plus fort.
    (Pensées, p.8, E. Figuière éd., 1919)
     
  3. Nous blasphémons sous le nom de mensonge ce que nous adorons sous le nom d'idéal.
    (Pensées, p.10, E. Figuière éd., 1919)
     
  4. Il suffit d'un instant pour faire un héros, mais il faut une vie entière pour faire un homme de bien.
    (Pensées, p.11, E. Figuière éd., 1919)
     
  5. Une femme est souvent plus punie pour ses vertus que pour ses vices.
    (Pensées, p.12, E. Figuière éd., 1919)
     
  6. Ce qui manque à la plupart des hommes, ce n'est pas le courage, mais le long courage.
    (Pensées, p.14, E. Figuière éd., 1919)
     
  7. Le hasard n'a jamais rien créé qu'entre les mains des créateurs.
    (Pensées, p.15, E. Figuière éd., 1919)
     
  8. Que l'existence paraît vide, quand on tente un retour vers la route parcourue ! Des espaces ont été franchis, des années se sont écoulées sans laisser un souvenir. Il faut que ce pauvre coeur humain ait été bien fort agité pour qu'il en reste une vibration.
    (Pensées, p.15, E. Figuière éd., 1919)
     
  9. Dis-moi qui te hait, je te dirai qui tu es.
    (Pensées, p.17, E. Figuière éd., 1919)
     
  10. La guerre a prouvé tout ce qu'on peut obtenir des hommes en flattant ce qu'il y a de meilleur en eux : le sentiment du devoir, l'esprit de dévouement et de sacrifice, la conviction qu'ils luttent pour une grande cause... Que n'obtiendrait-on pas d'eux, si ces mêmes passions étaient dirigées, non plus vers l'oeuvre de mort, non plus vers la destruction, mais vers la création ?
    (Pensées, p.20, E. Figuière éd., 1919)
     
  11. Quelle révolution sociale s'accomplirait par cette simple interdiction : il est défendu d'acheter pour revendre.
    (Pensées, p.22, E. Figuière éd., 1919)
     
  12. Un homme fait sa vie, une femme subit la sienne.
    (Pensées, p.23, E. Figuière éd., 1919)
     
  13. On s'illusionne d'abord, on se révolte ensuite, on se résigne enfin.
    (Pensées, p.23, E. Figuière éd., 1919)
     
  14. Il n'entre pas dans la conception des hommes de guerre qu'ils puissent être vaincus autrement que par la trahison.
    (Pensées, p.23, E. Figuière éd., 1919)
     
  15. Les hommes n'estiment que ce qui leur coûte cher.
    (Pensées, p.23, E. Figuière éd., 1919)
     
  16. La Justice condamne quelques scélérats pour faire croire aux autres qu'ils sont d'honnêtes gens.
    (Pensées, p.25, E. Figuière éd., 1919)
     
  17. Une plaie qui s'étale n'est jamais bien profonde.
    (Pensées, p.26, E. Figuière éd., 1919)
     
  18. Pour bien écrire, en vers comme en prose, rien n'est tel que d'avoir vraiment quelque chose à dire.
    (Pensées, p.29, E. Figuière éd., 1919)
     
  19. Sincérité, définition même de l'originalité.
    (Pensées, p.29, E. Figuière éd., 1919)
     
  20. Il y a des gens qui ne savent jamais ce qu'ils veulent, mais qui le veulent avec une indomptable énergie.
    (Pensées, p.31, E. Figuière éd., 1919)
     
  21. L'esprit brillant abonde ; l'esprit juste, voilà la rareté.
    (Pensées, p.36, E. Figuière éd., 1919)
     
  22. Comment la plupart des humains peuvent-ils supporter tant de maux, sans désespérer, sans cesser de lutter, d'entreprendre et de créer ?
    (Pensées, p.39, E. Figuière éd., 1919)
     
  23. Il n'y a de meilleure oeuvre au monde que de communiquer avec toutes les âmes, de rechercher tout ce qui peut nous rapprocher des autres êtres.
    (Pensées, p.40, E. Figuière éd., 1919)
     
  24. Rien de révèle autant un homme que ses mains, et une femme que sa bouche./
    (Pensées, p.43, E. Figuière éd., 1919)
     
  25. Les malheurs de l'enfance se répercutent sur la vie entière et laissent au coeur de l'homme une source intarissable de mélancolie.
    (Pensées, p.44, E. Figuière éd., 1919)
     
  26. Il n'y a que la médiocrité qui dure ; tout ce qui est intense est destiné à bientôt périr.
    (Pensées, p.49, E. Figuière éd., 1919)
     
  27. Cesse-t-on d'aimer parce qu'on voit les défauts, ou voit-on les défauts parce qu'on cesse d'aimer ?
    (Pensées, p.50, E. Figuière éd., 1919)
     
  28. Un homme ne saurit avoir plus de droits, parce qu'il est supérieurement doué ; il a, au contraire, plus de devoirs.
    (Pensées, p.55, E. Figuière éd., 1919)
     
  29. Les évènements font les hommes, les grandes luttes font les grands lutteurs, et chaque époque crée les génies dont elle a besoin.
    (Pensées, p.55, E. Figuière éd., 1919)
     
  30. Le monde est peuplé de demi-fous, plus dangereux que les fous. On enferme ceux-ci, on les guérit parfois. Le demi-fou est en liberté et reste incurable.
    (Pensées, p.58, E. Figuière éd., 1919)
     
  31. Il en est de la femme dont on n'est pas aimé comme de ces problèmes qui s'obscurcissent à mesure qu'on les approfondit.
    (Pensées, p.61, E. Figuière éd., 1919)
     
  32. L'impartialité de bien des gens consiste à faire une part égale à l'erreur et à la vérité.
    (Pensées, p.63, E. Figuière éd., 1919)
     
  33. Des mystifications grossières durent depuis des siècles, poétises par l'Histoire, soutenues par les Gouvernements, respectées des incrédules eux-mêmes. L'erreur comme la vérité ne résistent que par les forces de propagande qui sont mises à leur service.
    (Pensées, p.63, E. Figuière éd., 1919)
     
  34. Il en coûte moins de rendre hommage aux morts qu'aux vivants, dont la concurrence nous menace.
    (Pensées, p.64, E. Figuière éd., 1919)
     
  35. Dans la vie, il faut choisir : l'ennui ou les ennuis.
    (Pensées, p.67, E. Figuière éd., 1919)
     
  36. La plupart des psychologues ne font que se raconter et bornent leur observation à eux-mêmes.
    (Pensées, p.68, E. Figuière éd., 1919)
     
  37. L'envie est le ver rongeur qui s'attaque aux racines des démocraties.
    (Pensées, p.70, E. Figuière éd., 1919)
     
  38. L'imprévu seul arrive.
    (Pensées, p.71, E. Figuière éd., 1919)
     
  39. La faiblesse de caractère, s'alliant au souci de plaire, donne trop souvent l'illusion de la bonté.
    (Pensées, p.86, E. Figuière éd., 1919)
     
  40. La moindre découverte scientifique a plus transformé la face du monde que ne firent jamais les plus célèbres révolutionnaires.
    (Pensées, p.86, E. Figuière éd., 1919)
     
  41. Les visages trompent rarement. On a l'âme de son visage et le visage de son âme.
    (Pensées, p.87, E. Figuière éd., 1919)
     
  42. Un paysage, c'est plus qu'un état d'âme, c'est un acte de l'âme, notre propre création.
    (Pensées, p.87, E. Figuière éd., 1919)
     
  43. Les procès démontrent le peu de valeur du témoignage humain.
    (Pensées, p.89, E. Figuière éd., 1919)
     
  44. Certaines gens seraient moins sots, s'ils étaient moins instruits.
    (Pensées, p.90, E. Figuière éd., 1919)
     
  45. Résignons-nous à ne point tout savoir. Que l'inconnu reste l'inconnu, car il est préférable à l'erreur.
    (Pensées, p.90, E. Figuière éd., 1919)
     
  46. Nul n'est content de son sort, mais chacun est content de lui-même.
    (Pensées, p.90, E. Figuière éd., 1919)
     
  47. La mort paraîtrait infiniment plus horrible, si tous les hommes n'étaient pas mortels.
    (Pensées, p.92, E. Figuière éd., 1919)
     
  48. L'homme s'attache bien plus par ce qu'il donne que par ce qu'il reçoit.
    (Pensées, p.94, E. Figuière éd., 1919)
     
  49. Il vaut mieux aimer qu'être aimé ; il vaut mieux embêter que d'être embêté.
    (Pensées, p.95, E. Figuière éd., 1919)
     
  50. La jalousie de l'amour n'est qu'un sentiment exaspéré de la propriété.
    (Pensées, p.95, E. Figuière éd., 1919)