Pierre Du Ryer
~1605-1658
  1. Mon enfer est partout où sa beauté n'est pas.
    (Les Vendanges de Suresnes, acte 1 sc. 1 (Tirsis) p.4, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  2. [...] les yeux ont le pouvoir,
    En matière d'amour, de parler et de voir.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 1 sc. 6 (Lisette) p.18, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  3. Monsieur, du premier coup on ne fend pas les marbres,
    Et du premier effort on n'abat pas les arbres.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 2 sc. 1 (Guillaume) p.22, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  4. [...] on ne venge que ceux qu'on n'a pas à mépris.
    (Les Vendanges de Suresnes, acte 2 sc. 3 (Dorimène) p.26, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  5. Quiconque a de l'amour le connaît en autrui.
    (Les Vendanges de Suresnes, acte 2 sc. 4 (Florice ) p.28, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  6. Souvent l'opinion fait ou finit nos maux.
    (Les Vendanges de Suresnes, acte 2 sc. 4 (Lisette) p.28, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  7. Lisette, me dit-elle, en ce temps où nous sommes,
    Pour te faire estimer, n'estime point les hommes ;
    Si tu veux toutefois approuver leur amour,
    Aime deux, trois amants, et fais-en chaque jour ;
    N'aie point d'autres soins que pour cet exercice ;
    Pour y mieux réussir emprunte l'artifice ;
    On ne peut trop avoir de ces biens inconstants
    Dont la perte se fait toujours en peu de temps.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 2 sc. 4 (Lisette) p.28, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  8. [...] plus on a de mets plus on fait bonne chère.
    (Les Vendanges de Suresnes, acte 2 sc. 4 (Lisette) p.29, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  9. Où l'amour ne peut rien, usons de la finesse.
    (Les Vendanges de Suresnes, acte 2 sc. 4 (Florice) p.30, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  10. L'ingrate me condamne à mourir dans la flamme
    Que l'éclat de ses yeux alluma dans mon âme.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 3 sc. 1 (Tirsis) p.38, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  11. Vous désirez l'amour de ce sexe inconstant
    Comme le plus grand bien que votre esprit attent.
    Mais si pour l'acquérir bien souvent on se gêne,
    À se le conserver on n'a pas moins de peine.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 3 sc. 1 (Philiémon) p.39, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  12. Apprenez aujourd'hui qu'en un jeune courage
    La défense d'aimer fait aimer davantage,
    Et qu'Amour qui retient la nature d'enfant
    Demeure opiniâtre à ce qu'on lui défend.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 3 sc. 1 (Philémon) p.40, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  13. Il est de ces censeurs dont les langues hardies
    Sont souvent le seul mal qu'on trouve aux comédies.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 3 sc. 2 (Tirsis) p.43, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  14. Les plus ardents baisers qu'on donne et que l'on rend
    Sont des biens que l'on perd au point que l'on les prend.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 3 sc. 4 (Tirsis) p.47, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  15. Les plus grands des tourments que l'on souffre ici-bas
    C'est d'aimer constamment et de ne l'être pas.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 4 sc. 1 (Florice) p.52, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  16. Le bien présent vaut mieux que celui qu'on espère.
    (Les Vendanges de Suresnes, acte 4 sc. 2 (Forice) p.54, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  17. Tous ces grands discoureurs inutiles et vains
    Avec beaucoup de langue ont rarement des mains.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 5 sc. 6 (Crisère) p.61, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  18. [...] les amis sont des biens nécessaires
    Qu'on ne doit employer qu'aux extrêmes affaires,
    Et ce n'est qu'abuser de ceux que nous avons
    Que de les occuper à ce que nous pouvons.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 4 sc. 6 (Crisère) p.62, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  19. L'argent est la vertu qui fait priser les hommes,
    Il fait voir de l'esprit à ceux qui n'en n'ont pas,
    À la même laideur il donne des appas,
    Enfin pour réparer l'esprit et le visage
    C'est le fard le plus sûr que l'on mette en usage.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 4 sc. 8 (Dorimène) p.64, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  20. Ne publions jamais que quelque bien est nôtre,
    Lorsqu'il dépend encor des volontés d'un autre.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 4 sc. 9 (Crisère) p.66, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  21. Contredire l'Amour, c'est le rendre invincible ;
    Mais laissez faire au temps ; lui qui surmonte tout
    De cette passion pourra venir à bout.
    Bien qu'on donne à l'Amour des armes glorieuses
    Toujours celles du temps en sont victorieuses.
    L'Amour déplaît enfin lorsqu'il ne peut guérir,
    Et le maux qu'il nous fait le font souvent mourir.
    Un esprit arrêté dans ses chaînes fatales
    De même que les fous a de bons intervalles
    Où, s'étonnant des maux qu'il souffre chaque jour,
    Il peut heureusement triompher de l'Amour.

    (Les Vendanges de Suresnes, acte 4 sc. 9 (Olénie) p.67, inThéâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  22. [,,,] sur les grands esprits
    Un refus agit moins que ne fait un mépris.

    (Alcionée acte 1 sc. 1 (Théoxène) p.88, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  23. Quoi qu'après tant de maux la haine vous inspire,
    Dissimuler encor c'est conserver l'empire.

    (Alcionée acte 1 sc. 1 (Théoxène) p.89, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  24. De moi j'avais pensé qu'un peu d'indifférence
    Pouvait seul étouffer cette haute espérance,
    Et que pour rebuter de superbes esprits
    Une douce froideur peut autant qu'un mépris :
    Cette froideur instruit une âme ambitieuse,
    Mais la haine l'outrage et la rend furieuse,
    Et c'est souvent un trait qui ruine et qui perd
    Et celui qu'on attaque, et celui qui s'en sert.
    Ainsi j'ai toujours cru qu'une haine irritée
    Doit être aux grands desseins la dernière écoutée,
    Et qu'on n'en doit user qu'en une extrémité
    Où tout autre secours est vainement tenté.

    (Alcionée acte 2 sc. 1 (Dioclée) p.90, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  25. Étouffons l'amour que l'honneur nous défend,
    Et puisqu'il faut souffrir, souffrons en triomphant.

    (Alcionée acte 1 sc. 1 (Lydie) p.91, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  26. Et il est rare enfin qu'une témérité
    Réussisse deux fois avec impunité.

    (Alcionée acte 2 sc. 1 (Le Roi) p.4, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  27. Mais l'amour nous aveugle, et contre tout devoir
    Quiconque a de l'amour a bientôt de l'espoir.

    (Alcionée acte 2 sc. 2 (Alcire) p.101, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  28. Quand l'espoir est trop haut, il est souvent funeste.
    (Alcionée acte 2 sc. 3 (Le Roi) p.103, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  29. Et pensez-vous qu'on doive où la contrainte engage ?
    (Alcionée acte 2 sc. 3 (Le Roi) p.104, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  30. Enfin n'espérez plus, les trônes des Cieux
    Où ne doivent monter que des Rois ou des Dieux.

    (Alcionée acte 2 sc. 3 (Le Roi) p.104, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  31. Se mettre au rang des Rois, ne le devoir qu'à soi
    N'est pas moins glorieux que de sortir d'un Roi.

    (Alcionée acte 2 sc. 3 (Alcionée) p.105, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  32. Par le consentement notre amour se fait voir
    Et par l'obéissance on montre son devoir.
    L'un est libre et sans fard, l'autre est souvent forcée,
    Et souvent un effet contraire à la pensée.
    Toutefois il n'importe, et j'aime heureusement
    Si l'on vous voit au moins obéir librement.

    (Alcionée acte 3 sc. 3 (Alcionée) p.110, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  33. [...] il est équitable
    De feindre quelquefois pour punir un coupable.

    (Alcionée acte 3 sc. 5 (Lydie) p.115, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  34. [...] on peut tout entreprendre
    Quand la nécessité contraint à se défendre.

    (Alcionée acte 3 sc. 5 (Alcionée) p.117, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  35. CALLISTHÈNE
    Que peuvent peu d'amis où tant de maux s'assemblent ?
    ALCIONÉE
    Beaucoup quand ils sont vrais, peu quand ils vous ressemblent.
    CALLISTHÈNE
    Lorsqu'un peu de raison vous ouvrira les yeux,
    Vous entreprendrez moins, et me connaîtrez mieux.
    ALCIONÉE
    Où connaîtrais-je mieux un ami légitime
    Qu'en une occasion où le destin m'opprime ?

    (Alcionée acte 4 sc. 1 (121) p.4, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  36. La cause de mon mal est en moi seulement,
    Je me suis à moi-même un horrible tourment,
    Si tu veux donc m'ôter d'une misère extrême,
    Tu me dois enseigner à fuir de moi-même.

    (Alcionée acte 4 sc. 3 (Alcionée) p.125, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  37. Sire, il y faut penser, de généreux courages
    Sont toujours en état d'exciter des orages ;
    Et le malheur des Rois de tout temps a permis
    Qu'un bras qui se révolte ait trouvé des amis.

    (Alcionée acte 4 sc. 5 (Callisthène) p. 128, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  38. On s'accoutume enfin à toute impiété
    À force de faillir avec impunité

    (Alcionée acte 4 sc. 5 (Alcire) p. 128, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  39. Je pense qu'on doit craindre un esprit téméraire
    Lorsque le désespoir allume sa colère.

    (Alcionée acte 5 sc. 2 (Alcire) p. 133, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  40. On doit appréhender l'audace qui s'irrite.
    (Alcionée acte 5 sc. 2 (Alcire) p. 133, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  41. Une peur mal fondée est la honte des Princes.
    (Alcionée acte 5 sc. 2 (Lydie) p. 134, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  42. On peut plaindre sans honte, et même avec estime
    Ce qu'on ne peut aimer, et sans honte, et sans crime.

    (Alcionée acte 5 sc. 3 (Lydie) p. 135, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
     
  43. Qui trahit par la voix peut trahir par les pleurs.
    (Alcionée acte 5 sc. 5 (Lydie) p. 141, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)