Charles Fuster
1866-1929
  1. [...] La vie est surtout monotone et c'est cette monotonie même qu'il s'agit de supporter courageusement et simplement.
    (Essais de critique, p.13, Éd. Princepts, 1886)
     
  2. [...] La vie a pour chacun, une fois au moins dans son éternité de douleurs, l'heure exquise qui ferait accepter toutes les autres. Pour l'amant, c'est l'ivresse du premier aveu, du premier amour heureux et confiant, de la première tendresse sans larmes. Pour le poète ou l'artiste, c'est l'œuvre qu'il rêve et qu'il va entreprendre, l'œuvre dans laquelle il mettra tout son être. Pour le penseur, c'est une idée saisie ; pour le savant, c'est une vérité démontrée ; pour la femme triste, c'est un déshérité qu'elle console ; pour le malade d'amour, c'est une petite jouissance puérile et délicieuse, — une fleur tombée ou un gant jeté. Cela n'est rien, et toute la vie tient dans ce moment-là. Et, pour ce moment, pour ce moment seul, précédé de souffrances, suivi de souffrances, nous devrions bénir encore la vie, — la vie qui nous a donné ce qu'elle pouvait nous donner, une heure d'extase et d'oubli.
    (Essais de critique, p.61, Éd. Princepts, 1886)
     
  3. [...] Rien ne vous donne de l'esprit comme le bonheur.
    (Essais de critique, p.105, Éd. Princepts, 1886)