John Dryden
1631 - 1700
  1. Il faut qu'il y ait de la contagion dans les larmes de l'amitié.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Antoine) acte 1 sc. 6, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  2. [...] L'honneur et l'intérêt sont deux puissants aiguillons.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Alexas) acte 2 sc. 2, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  3. Ô femmes ! ô femmes ! ô sexe fatal ! Tout le pouvoir des dieux pour faire du bien n'approche point de celui que vous avez pour nuire.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Ventidius) acte 2 sc. 6, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  4. [En parlant des amis] Les malheureux n'en ont point.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Antoine) acte 3 sc. 5, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  5. J'étais dans un âge où l'amour se pardonne aisément. L'ardeur de la jeunesse le fait regarder comme un tribut qu'on doit à la nature.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Dolabella) acte 3 sc. 6, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  6. Les hommes ne sont que des enfants d'une taille plus haute. Leurs désirs ne sont pas moins sujets à changer. Même instabilité, même caprice d'inclinations.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Dolabella) acte 4 sc. 2, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  7. Que la douleur a de charmes sur un si beau visage. Ne semble-t-il pas que la tristesse s'y plaise avec la douceur ? Un souris mélancolique se fait jour de temps en temps au travers des nuages, et ne laisserait pas de répandre la lumière et la joie sur ce que la nature a de plus insensible.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Dolabella) acte 4 sc. 4, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  8. La jalousie ressemble au miroir qu'on approche des lèvres d'un homme mourant pour s'assurer qu'il vit encore ; s'il respire, son haleine le marque aussitôt.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Alexas) acte 4 sc. 5, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  9. Un amour peut être guéri par un autre amour, comme un poison est souvent chassé par un autre.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Cléopâtre) acte 4 sc. 6, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  10. Avec quelle facilité ne croyons-nous pas tout ce qui nous flatte !
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Cléopâtre) acte 4 sc. 7, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  11. Ah ! de quoi l'amour ne rend-il point une femme capable, pour conserver le coeur dans lequel elle a placé tout son bonheur ?
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Cléopâtre) acte 4 sc. 15, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  12. [...] Le ciel n'oublie-t-il pas le crime en faveur du repentir ? La clémence est le plus glorieux de ses attributs. Il se plaît à lui voir combattre et surmonter sa justice. S'il y avait des degrés dans l'infini, un être infini aimerait mieux qu'il lui manquât quelques degrés de perfection que de punir dans toute l'étendue de la justice.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Dolabella) acte 4 sc. 15, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  13. Je puis pardonner la trahison dans un ennemi, et non dans un ami, ni dans une maîtresse. Elle est là sous la plus horrible forme. Le coeur est poignardé par ses propres gardes.
    (La mort d'Antoine et de Cléopâtre (Antoine) acte 4 sc. 15, trad. Abbé Prévost, Demonville, 1784)
     
  14. L'amour agit différemment suivant la différence des âmes qu'il inspire. Il allume dans les naturels doux une flamme douce comme celle de l'encens qui brûle sur l'autel.
    Les âmes violentes sont en proie à des flammes orageuses. C'est un feu qu'irrite le souffle de toutes les passions ; qui monte avec l'orgueil, et qu'attise la vengeance.

    (Cité par Samuel Richardson dans Clarisse Harlowe, t 1, p.367, trad. Letourneur, Lemarchand, Paris, 1802)
     
  15. Jamais vous n'assignerez la cause de l'amour. Ne la cherchez point dans les traits d'un visage, elle est dans le coeur de l'amant.
    (Cité par Samuel Richardson dans Clarisse Harlowe, t 1, p.404, trad. Letourneur, Lemarchand, Paris, 1802)