Sénac de Meilhan
1736-1803
  1. La douleur des gens puissants n'est souvent que de la colère.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.83, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  2. Il n'y a de place à la Cour que pour les grands et les petits. Les conditions communes, les gens d'un ordre mitoyen, n'y peuvent exister. Quelquefois le mérite éminent peut s'y montrer, mais comme spectacle et passagèrement comme une comète.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.86, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  3. La vanité ne se borne pas aux honneurs de ce monde ; elle prétend encore les étendre jusque dans l'autre vie.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.114, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  4. L'amour-propre trouve sa jouissance dans le suffrage et l'approbation des hommes ; mais le dernier degré de l'orgueil est de jouir de leur mépris.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.120, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  5. Les inconvénients qui éloignent de nous les autres sont les plus fâcheux à s'entendre reprocher. Un homme peut pardonner l'injure la plus piquante, et ne pardonnera pas le reproche d'ennuyer.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.129, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  6. Le premier soin des gens parvenus à une grande fortune est de se forger une généalogie [...]
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.130, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  7. Il est des jours heureux ; il n'est point de vie heureuse : ce serait un songe enchanteur sans réveil.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.150, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  8. La vie est une assez mauvaise étoffe dont la broderie fait tout le prix. On est souvent plus attaché à une certaine manière de vivre qu'à la vie.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.173, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  9. Garantissez-moi de mes amis, écrivait Gourville proscrit et fugitif, je saurai bien me défendre de mes ennemis.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.190, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  10. La bienfaisance n'est souvent qu'une envie cachée de domination.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.190, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  11. Le testament de la plupart des hommes est la révélation de leur indifférence, de leur ingratitude et de leur orgueil.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.190, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  12. On n'aime souvent les gens, qu'autant qu'on les oblige, et leur bien-être est indifférent, du moment qu'il émane d'un autre.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.190, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  13. On veut rendre les gens heureux, mais on ne veut pas qu'ils le deviennent.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.191, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  14. On n'aime quelquefois dans ses amis que des témoins vivants des charmes, des succès et des agréments de sa jeunesse.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.191, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  15. On débite beaucoup d'histoires fausses sur les femmes ; mais elles ne sont qu'une faible compensation des véritables qu'on ignore.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.207, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  16. La femme la plus vertueuse est disposée favorablement pour ceux qui sont sensibles à sa beauté, la plus dévote pour ceux qu'elle induit en tentation.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.207, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  17. Un défaut secret est un bien sûr garant de la vertu.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.208, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  18. Le dernier degré de l'amour est d'aimer les défauts de sa maîtresse.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.208, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  19. Le rang, la naissance d'une femme, ses entours dans le monde, sa magnificence, produisent sur la plupart des hommes un plus grand effet que la beauté ; ils prennent les fumées de la vanité pour les feux de l'amour.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.209, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  20. L'intérêt renferme un poison si actif, si subtil, que dès qu'il vient se joindre à un sentiment, il le corrompt et finit par l'éteindre.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.209, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  21. Il n'est point de sentiment si vif, que l'éclat de la gloire, les succès, la célébrité n'en puissent augmenter l'ardeur.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.210, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  22. La galanterie est à l'amour ce que la politesse est aux vertus sociales. Elle est son imitation et son supplément.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.227, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)
     
  23. On aime de toute sa force dans sa jeunesse, et de toute sa faiblesse dans un âge avancé.
    (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.232, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)